Vendredi 17 février 5 17 /02 /Fév 00:00
Corrine Flamand revenait d'un "lapin", il pleuvait.

Où vont-ils ces hommes qui ne viennent pas aux rendez-vous, qui ne répondent pas aux petites-annonces ? Pourquoi l'évitent-ils, lévitent-ils au-dessus d'elle ? Comment ? De justesse, par devant, par derrière, ou s'arrêtent, soupirent.

Ils l'évitent, comme des lames.

Elle est peut être trop fine pour être tranchée, ses cheveux bruns sont restés longs et son visage est trop doux. Trop banale peut-être, elle se remèmore son annonce, elle n'a pas mis : greffière, habite au centre de Paris, un immeuble haussmannien, tagué, noirci, grande porte émeraude écaillée.

Comme des lames, de fines lames, brillantes de montures de lunette, de chevalières, de pinces à cravattes et d'alliances retirées, ils s'avancent voir les prostituées.

Ils lui conviendrait...

Les hommes s'interessent aux magazines féminin. Ils sont là, ouverts, des femmes, offertes. Les pages, brillantes, glacées, tournent avec le vent, jetées sur le trottoir. Ils n'ont plus qu'a se baisser, les ramasser, les froisser.

Corrine s'attarde, une nouvelle. Une fille pas comme les autres s'appuyait au mur de son immeuble. Des cheveux raides et rouges coupés au niveau des lèvres brillantes, des paupières en dégradé de rose et d'or, une jupe courte en cuir, un haut rose à fines bretelles, des bas à resilles.

Son sosie parfait, avec l'audace en plus.

Corrine achète la version papier, plusieurs, va chez le coiffeur se faire couper les cheveux au carré, se teint en cuivre et rougit ses lèvres en sombre.

Les lames maintenant se tournent, se retournent sur son passage, comme des portes à tambour, les portes de magasins dont elle a fait le tour, ses sacs marqués remplis.

Dans une vitrine, la vivante, un modèle, son modèle, à disparu. Un autre l'accroche.

-tu es déjà revenue ! Petite folle ! Toi qui voulait te désintoxiquée... Là-bas, c'est mieux qu'ici !

La postituée s'apperçut de son erreur. Ses yeux là, ne sont pas désabusés comme les siens.

-Excusez-moi... Pourquoi cherchez-vous à lui ressembler aussi ?
-Désintoxiquée ?

Elle se sent encore déguisée, intoxiquée, en manque.

-Oui... Béa avait promis de faire un séjour... Ils l'ont retrouvée ici...



Le week-end suivant, alors qu'elle rentrais d'un rendez-vous convenu par petites annonces, rendez-vous auquel l'inconnu ne s'est pas rendu, Corinne, égouttant son parapluie à l'entrée de l'immeuble, se fit aborder par un homme qui la prenait pour l'autre.

-Béa... C'est vous ? J'aimerais vous parler... Simplement, vous parler... Je vous le jure... Sandra m'a parlé de vous en bien...

Sandra est celle qui m'a parlée de Béa pensa Corinne.

-J'vous paierai...

C'est un petit bonhomme râblé, la cinquantaine à peine, des petite lunettes ronde, un par-dessus qui semblait courber ses épaules.

Il avait l'air tout-à-fait sincère, ce qui surprit Corinne qui n'est pourtant pas une oie blanche. Une âme en peine, comme la sienne. Tout-de-même, elle n'est pas ce qu'il prétend, qu'il se débrouille...

-Elle vous à peut-être raconté... Avec ma femme, ça ne va pas du tout...

Corinne était touchée de recevoir ce témoignage, sans pudeur. Elle était tout aussi désemparée que lui.

-Regardez... Reprit le bonhomme. J'ai trouvé ce que vous cherchiez...

Il sorti de sa poche une broche faites d'ambre orangé, incrusté d'un fossile, une libellule qui volait du temps où l'homme n'existait pas encore.

-C'est pour, vous...

Corinne se pencha un instant, son coeur fissuré, attendri.

-C'est beau mais vous vous trompez...
-Je sais, c'est pas le moment... Je vous en suppli, on ne rentrera pas chez-vous, venez prendre un verre...

Il l'avait prise par le coude et l'a fit assoir sur un siège de terrasse de bar-tabac. Le garçon, le regard plein d'ironie, leur servi une bière et un diabolo menthe. Corrine n'avait pas les possibilités ni, il faut bien le dire, l'envie de refuser. Son but de sa journée n'était pas de rentrer bredouille.

Bertrand était, en quelque sorte, sa thérapie. Ils se revoyaient régulièrement, au bar-tabac, puis chez elle. Il parlait de lui, de sa femme, des deux ensembles, l'un avec l'autre, l'un dans l'autre. Car il se dévoilait sans pudeur, croyant avoir à faire à une professionnelle. Elle, en échange, recevait des mots sans artificices, sans arrières pensées.

Il lui arrivait de pleurer dans les bras de la greffière, sa joue sur son sein, elle pleurait aussi. Ils s'endormaient, habillés, et se reveillaient au petit jour.

Au bout d'un certain temps, il venait sans prévenir, comme quand c'est la vitime qui se déplace chez son sauveteur. Il venait comme un ami, un copain, une copine. Une copine, car Corrine cherchait de moins en moins à s'habiller, se déguiser, quand elle s'attendait à le voir débarquer.

Par exemple, une fois, elle était en combinaison, couchée. Bertrand se leva et est allé pisser, laissant la porte de la salle de bain ouverte. Elle ne l'aurait pas cru : elle a aimé entendre un homme uriner. Cette nuit là, endormis sur le bras qui lui entourait les épaule, Bertrand à ouvert les yeux. Il a vu Corrinne, la combinaison remontée, sa ma dans sa culotte, active. Il referma ses yeux et n'en fit jamais allusion.

-Tu sais Bertrand...
-Oui, je sais, Béa à une cicatrice...

Une autre fois, la dernière fois, Bertrand était heureux. Sa femme et lui sont amoureux.

-maintenant, on se fait de chatouilles !
-des chatouilles ! Repeta Corrinne, hilare, en croisant les jambes sur lesquelles elle posa son coude, portant une cigarette à ses lèvres fendues jusqu'a ses paumettes luisantes. Un volute bleue s'èleva dans l'obscurité, intime, devant ses yeux, aujourd'hui rieurs, les autres fois tendres ou compassé.

-Tu sais, je lui ai fait la promesse de ne plus te revoir. Je crois qu'elle a envie de te remercier. Tu avais raison, on avait le droit de recommencer, comme des adolescents.

-C'est normal... Au fait, je te dois...
-Tu n'as pas à me rendre ce que je ne t'ai pas donné...
-Mais je n'avais pas à recevoir cet argent.
-Tu ne l'a pas reçu, c'est Béa qui l'a... Tu seras toujours Béa pour moi...

Elle ne se comportait jamais ainsi avec les hommes, tout avait un sous entendu pour elle qui se croyait encore être une princesse, intouchable, intouchée. Elle riait aussi des mots de Bertrand, tantôt crus, tantôt mièvres, jamais justes, ceux qu'il chechait pour décrire en quoi elle et lui s'entendaient mieux désormais, même s'il sagissait de sexe, chose à quoi Corrine prétendait s'interresser uniquement. Corrine avait acquis une assez haute estime d'elle même d'avoir résolu un problème de coeur.



Un jour, Corinne alla en boîte. Elle s'était vêtue à son goût, ni plus ni moins... Elle arrêta sa phrase dans sa tête, riant devant son miroir. Ni plus ni moins audacieux que cette Béa, voulait-elle dire, sans trop d'accessoires cependant.

Là-bas, elle jouait à celle qui choisissait, l'exigeante. Elle n'était plus celle qui n'était pas habituée, mais celle qui en savait trop et c'était vrai d'ailleurs. Pas pressée, au bar, elle ne regardait que son verre, payé avec son argent. C'est ainsi que vint le plus beau. Non, pas le plus beau, autre chose. Et puis, il n'est pas vraiment venu. Il était au bout du bar, contemplant son verre, payé avec l'argent de Corine, pour rire.

-Cette dame à rêglé l'addition, dit le barman. Le beau brun tourna la tête sur le côté, perplex. Corinne prit son verre et s'approcha, grimpa sur le siège voisin.
-Vous ne vous y attendiez pas, hein ? Lança t-elle, l'air satisfait.
-C'est vrai, dit l'homme, pas mécontent. Ses cheveuveux cuivrés contrastaient sur son tailleur beige court. Je pourrais payer le vôtre, mais se ne serait plus...  Je l'aurai bien fait ceci dit...
-Pas question... D'habitude...
-D'habitude, on partage pour être sûre de ne rien perdre. On veut tout, tout de suite, mutuellement. L'égalité, l'équité, la ressemblance, quite à membrer l'une, à emasculer l'autre, alors que tout est dans la disymètrie... Et le mariage...
-Hors propos, hors sujet, le meilleur la-dedans c'est le divorce et je n'en veux pas... Les copains, les copines ne divorcent pas eux, pas vrais ?
-Vous voulez être mon copain ?
-Juré ? Craché ? Corinne ria dans sa paille et fit des bulles dans son diabolo menthe, les lèvres crispées, espiègles; les yeux pincés; il avait craqué.

Corrine Flamand et Jacques Dubret sont restés copains dix ans, après aussi d'ailleurs. Un jour, ils se sont demandé s'ils avaient des raisons de rester ensemble. Ils étaient incertains. Plus tard, l'un dit à l'autre qu'il avait rencontré quelqu'un qui lui plairait s'il était libre. L'autre lui dit qu'il l'était et de tenter le coup, sans le lui cacher, sans jamais le tromper. L'un présentèrent l'autre au troisième. Ils s'en firent un jeux car, autrement, ce n'était pas supportable.



-Béa... La prostituée s'est retournée, étonnée d'être appelé par une voix féminine et douce. Elle lui ressemblait, force de quelques accessoires.

-Tenez... Je vous le dois... Corinne tint à Béa des billets de banque repliés discrètement entre le pouce et l'index. Elle n'avait pas l'habitude de refuser de l'argent, surtout quand cela représente quelques heures de travail, sans humiliation, sans risque. Béa ne dit pas merci, mais c'était plus par étonnement que par manque de politesse. Les consoeurs regardaient cela avec envie, surprises aussi de voir comme un échange au travers d'un miroir.

-Pourquoi vous me donnez tou cela ?
-Vous avez fait votre travail, c'est normal...
-Mon travail ?
-Disons que je l'ai fait quand j'étais vous ?
-Vous avez fait...
-Oui et pas mal je crois... Et puis, il y a cela aussi...

Corinne sorti de sa poche une broche faite d'un morceau d'ambre orangé, incrusté d'un focile, une libellule... Béa se pencha, émue, se mordant la lèvre inférieur comme pour cacher un romantisme désuet, perdu.

-Merci... Dit-elle. C'est mon rêve... Je sais que ma mère collectionnait cela... C'était avant qu'elle m'abandonne...

Béa se mit à pleurer. Pendant ce temps là, sous la pluie, au milieu du trottoir où les badauts se précipitaient en contournant, se retournant sur les jumelles.

-Dites moi... Votre cicatrice, c'est bien vers l'été quatre-vingts deux ?
-Oui, un connard...
-De mon côté, les médecin n'ont rien trouvé. J'ai divorcé depuis et je suis restée seule depuis...
-De vôtre côté ?
-Vous savez, chez les jumelles, une soeur ressent quelques fois les mêmes choses que l'autre... Béatrice.
Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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Jeudi 16 février 4 16 /02 /Fév 00:00
L'idée a germé le jour de l'anniversaire de mariage d'Anne-Marie et de Jean-François. Cela faisait dix qu'ils étaient ensembles. Pour l'occasion, ils ont invité des amis dîner avec eux dans leur jolie demeure de Neuilly.
Anne-Marie est avocate pour le compte d'une entreprise de construction. Elle est blonde, les cheveux tirés en arrière, l'œil clair et souriant, les lèvres fines. Jean-François est un architecte spécialisé dans les musées et bibliothèques et la protection des œuvres. Il est brun, assez grand, presque râblé, élégant et son long visage s'illumine facilement d'un sourire.
Il se trouve que leurs amis gravitent autour des mêmes domaines de prédilection que le couple. Effectivement, ils ont mené, peu ou prou, les mêmes études. Aussi, la fête est précédée par une discussion ou les uns demandent conseil aux autres. Cela se produit une fois par semaine environ.
Satisfaits des explications, Anne-Marie, Jean-François remballent plans et dossiers tandis que leurs invités cachent leurs serviettes dans un coin du salon.
Le couple amène les coupes à champagne ainsi  que la bouteille dans son sceau à glace. Anne-Marie a préparé un sublime gâteau aux fraises et aux noix.
Les convives sont cinq, trois célibataires et deux divorcés. Tous plaisantent sur l'âge, le temps et la vie de couple. En réalité, ils envient énormément Anne-Marie et Jean-François. Ils sont si beau et ont si bien réussi la symbiose entre leurs vies professionnelles et leur vie privée.

-Tous les deux vous menez vos carrières de main de maître !
-Je suis les conseils de ma femme, dit Jean-François.
-Tu me le prête, Anne, juste une journée.
-Non, dit Anne-Marie en pouffant de rire. Ou alors c'est contre de l'argent.
-Vraiment ? J'en ai plein !

Quelques jours plus tard, le cabinet d'architecture venait de boucler un projet urgent lié à la nouvelle bibliothèque d'Alexandrie. Puisque que Jean-François en tira un profit colossal pour son entreprise, ses collaborateurs lui accordèrent le pont du premier Mai pour se reposer. Donc, un jeudi matin, il profite d'une grâce matinée dans ses draps blancs.
Alors que Jean-françois rêvassait, il entend le cliquetis d'une clef dans sa serrure, la poignée remuer et une porte s'ouvrir. C'était celle de l'entrée. Ensuite, il reconnaît le bruit que font les talons hauts sur le carrelage. Anne-Marie ne peut pas être de retour à cette heure-ci, songeait l'architecte.
Il se lève pour se rhabiller mais ses vêtements, étrangement, ne sont plus dans l'armoire. Même si c'est inconvenant, puisqu'il ne porte qu'un boxer, il replonge sous les draps pour se cacher. Comme c'est une femme et qu'elle vient jusqu'ici, elle ne peut-être qu'Anne-Marie. L'architecte n'est qu'a moitié rassuré.
Il se souvint qu'un moment, il avait imaginé avoir une vie secrète, parallèle, baignée dans la luxure, dégagée de toute responsabilité, comme aujourd'hui.
La porte de la chambre, entrouverte, s'ouvre totalement. Ce n'est pas Anne-Marie. Jean-François reconnaît Bianca. C'est elle qui avait dit : " Tu me-le prête ? " le soir de l'anniversaire de mariage.

-N'aie pas peur, ce n'est que moi.
-Oui, je vois bien… On devait discuter de quelque chose aujourd'hui ? Je suis désolé. J'ai…
-Non. Je savais simplement que tu étais chez-toi ces jours-ci.
-Si tu veux bien m'attendre au salon, je me prépare…
-C'est ici que tu reçois ?
-Comment ?

Bianca est l'amie d'Anne-Marie. Elle est divorcée depuis deux ans. Elle porte une robe rouge, la couleur de ses lèvres et de ses ongles, et sa taille est ceinte d'une ceinture noire de corsaire. Son visage rond est coiffé d'une courte chevelure brune. En face du lit, elle croise ses bras.

-Montre-moi ton outil de travail !
-Quoi ! Réagit Jean-François, stupéfié.

Bianca arrache les draps qui tombent à moitié sur la moquette. L'architecte se sent nu mais ce n'est pas tout à fait le cas. La brune s'avance sur le côté, s'assoit sur le bord du lit. Elle caresse la poitrine légèrement velue de l'homme en se mordant la lèvre de gourmandise. Sa main légère, surplombée d'un rubis, descend sur le ventre tremblant de Jean-François. Les doigts de Bianca se faufilent sous l'élastique du short et enserrent la base du membre. L'architecte. L'architecte saisi brutalement le poignet de la brune mais celle-ci s'accroche et montre ses canines.

-Hmm, tu as une belle queue…

La main est maintenant bien autour du membre et ce dernier gonfle un peu. Bianca pivote sur ses fesses et couche son ventre sur le bord du lit. Ses pouces se glissent dans le boxer pour le faire descendre. Ses mains se glissent en dessous des cuisses qu'elle fait remonter et restent là. La brune se penche, écarte les jambes de l'homme avec sa tête, baise passionnément l'intérieur des cuisses en écrasant son nez tel un mégot de cigarette.
L'architecte est submergé par un torrent de plaisir qui faillit faire exploser ses veines. Il entend son cœur battre. Elle caresse avec sa langue de possédée la peau au point d'arracher les poils. Les mains qui lui cajolaient les jambes sont parties. Elle aspire une moitié de la bourse, puis l'autre, avec un bruit de succion et fait rouler le noyau comme celui d'une pêche délicieuse. Elle tire dessus à faire rugir l'homme de plaisir. Il sent ses dents prêtes à trancher la chair.
Bianca caresse avec sa langue le dessous du membre de Jean-François qui essaye de se redresser. La peau glisse sur la chair et le gland apparaît. La brune se rassois sur le lit, la bouche gourmande barbouillée de rouge. Elle sourit avec ses incisives fendues.
Elle se lève. Sa robe est entrouvert et son slip de dentelle noire et un peu descendu. Elle enjambe le torse de l'architecte et rampe vers son visage en descendant sa culotte avec ses pouces. Elle écarte les lèvres de son sexe et penche sa tête en arrière. Elle sent le souffle de l'homme envahir sa chair humide.
Jean-François se met à lécher le clitoris qui se redresse, le suce, le fait rouler entre ses lèvres. Bianca hurle au rythme de sa respiration, de plus en plus fort et jouit sur le visage de l'homme. La brune se met à quatre pattes et recule. Elle sent le sexe de Jean-François glisser entre ses fesses. Elle pose presque son front sur la poitrine de l'architecte va chercher le membre pour l'enfiler dans son vagin. Elle se redresse, s'accroupie, et s'empale sur le membre. La tête en arrière, elle pousse un cri de rage comme si on l'embrochait. Elle imprime aussitôt un va et vient, se raidi et ses yeux se révulsent comme si le diable était entré en elle. Elle dégage brutalement sa poitrine et plonge les paumes de ses mains dans les balconnets de dentelles noires. Ses seins sont ronds et lourd, prêts à exploser de plaisir. Elle jouit encore. Elle dégage le membre de Jean-François et le branle dans sa main alourdi d'un bracelet d'or. L'architecte se retient mais il jouit au creux du pouce de Bianca, sur lui-même, et les derniers jets s'effondrent sur les phalanges, et la bague.
Biance réajuste sa tenue sans rien dire. Elle adresse tout au plus, un sourire à Jean-François. Elle s'en va sans un mot. L'architecte trouve cela un peu étrange, froid et, avec le recul, assez glauque. Il entend, à nouveau, les talons hauts qui heurtent le carrelage du couloir mais c'était différent. Oui, il avait bien entendu, quatre pieds s'agitaient non loin de là. Il remet son boxer, se lève, ouvre la porte de la chambre et glisse une tête dans le couloir. Stupéfaction. Il voyait Bianca saisir  son sac à main sur la console d'entrée, sortir son porte-monnaie et tendre à Anne-Marie quelques billets de banque avec l'air dépité habituel du payeur. Il y avait sans doute également la honte du client qui venait de s'offrir une prostituée. Cette fois-ci, c'était un homme et c'était lui, se disait Jean-François. Anne-Marie et Bianca se sourient ce qui laisse supposer que l'épouse n'avait pas perdu une miette du spectacle. Les deux femmes s'en vont ensemble. Jean-François songe à son aventure et, à bien chercher, n'y trouve aucun désagrément.
Au retour du travail, Anne-Marie est silencieuse et cherche dans le regard de son époux un indice quelconque de quelque chose. Pour Jean-François, c'est pareil. Ainsi, de temps en temps, les regards se croisent par accident et se fuient aussitôt. L'architecte est plus à l'aise parce qu'il sait que rien a déplu l'un chez l'autre de son côté. Son épouse n'en était pas du tout certaine. Il engagea la conversation.

-Ca été ton travail aujourd'hui ?
-Heu… Bien, très bien, dit-elle en souriant timidement, et toi ?
-Ne m'en parle pas !
-Ha bon ? Tu ne travaillais pas aujourd'hui ?
-Si, mais mon… entremetteuse a tout raflé. Aucun bénéfice.
-…

Anne-Marie était à deux doigts de comprendre mais tant d'audace l'empêchait.

-Je vaux combien, alors ? Ajoute l'époux.
-Heu… Cinq cents francs. C'est assez ?
-Je ne sais pas. Si la femme regarde, c'est combien ?

Anne Marie laisse son foie-gras et se colle à son dossier de chaise. Elle fouille dans sa poche avec un regard complice et sort les billets gagnés ce matin.

-Cela revient à déterminer la part de l'employeur… cinquante cinquante ?
-Soixante-dix, trente…
-Soixante, quarante !
-D'accord.

Ils partagent la monnaie et se la rangent dans leurs poches avec des airs de mafiosi. Ils rient discrètement en mangeant le foie-gras.
Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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Mercredi 15 février 3 15 /02 /Fév 09:11
Gabriel Torres regardait les chiffres découpés dans l'inox brossé s'éteindre et s'allumer. La lueur orangée se déplaçait de gauche à droite, vers le chiffre immédiatement supérieur.

Agé entre quarante cinq et cinquante ans, Il était grand et son visage était long, ridé, taillé à coups de hache. Ses cheveux étaient courts, grisonnants. Il portait un costume sombre et une cravate bleu nuit rayée de lignes obliques dorées. Il tenait un attache-case et consultait sa Rolex.

Le numéro de l'étage apparut sur la deuxième ligne. Il y en avait plusieurs. Gabriel gravissait dans un cylindre translucide l'une des deux tours Petronas, à Kuala-Lumpur, le gratte-ciel le plus haut du monde.

Torres sortit de l'ascenseur. Une femme l'attendait, les mains croisées sur un dossier vert pomme qu'elle tenait contre elle. Elle faisait osciller un crayon entre ses doigts et son poignet était entouré de trois rangées de perles.

-Monsieur Torres ? Je suis votre traductrice.
-Oui, vous connaissez mon visage ? Demanda t-il avec un sourire doux et éclatant.
-Votre entreprise nous transmet les photos de ses collaborateurs...
-Biensûr... Bonjour, dit-il en serrant la main de la jeune-femme.
-Bienvenue, dit-elle charmée. J'espère que vous n'avez pas peur du vide. Il nous faut traverser la passerelle pour rejoindre l'autre tour. Elle doit être entre cent cinquante ou deux cents mètres. Je ne sais pas.

Clotilde Barmus portait un tailleur rose avec la jupe à mi-cuisses, des chaussures blanches à petits talons avec une lanière. Sa coifffure, châtain clair, était nouée en une tresse qui allait du front à la nuque, stoppée par un catogant large et blanc. D'infimes mèches couronnaient ses oreilles ornées de clips carrés et dorés au motif entrelacé. Elle avait des lunettes étroites qui mettait en valeur ses sourcils remarquablement bien dessinés. Ses yeux étaient de couleur noisettes et légèrement bridés. Elle avait un petit nez fier et une petite bouche épaisse et rose.

Elle parlait le chinois parceque son père, français, participait à la construction de barrages en chine et avait épousé une chinoise, sa mère. Elle était l'une des quelques ouvrières qui travaillaient sur ses chantiers pour justifier la politique du régime communiste en matière d'égalité des sexes face au travail. L'important était surtout qu'il furent nombreux et nombreuses à travailler pour la santé du pays.

Bref, Clotilde parlait Chinois contrairement à Gabriel. Monsieur Wang, celui avec lequel Torres avait rendez-vous, ne parlais pas Anglais parce qu'il était de la vieille école, l'autarcique.

Torres et Barmus arrivaient à l'une des innombrables portes de l'étage. Une secrétaire ouvrit et lança quelques mots que seule Clotilde put comprendre. Elle était frèle, le visage et les cheveux longs. Elle avait dû dire que Monsieur Wang nous attendait.

C'était un homme rond, de taille moyenne, les cheveux bruns en brosse, le visage sympatique. Il était vêtu d'un costume gris et d'une cravate sombre rayée horizontalement de rouge.

Son bureau était vaste, meublé dans un style arabo-asiatique, moderne et sophistiqué, un canapé en fer à cheval, ivoire, en face d'un écran de visio-conférence, des plantes exotiques, du verre, des mirroirs, des motifs islamiques, etc.

-Il fait chaud ici, dit Clotilde en s'asseyant sur le côté du canapé exposé à la baie vitrée.

-Il paraît que c'est à cause de la pollution, dit Wang dans sa langue maternelle.

-Monsieur Wang me propose d'ôter ma veste, mentais Clotilde. Elle se retrouva avec un haut de soie à fines bretelles et ouvrit son dossier en coinçant le crayon dans sa bouche pour le débouchonner.

-Vous faites comme vous voulez, Monsieur Wang est votre patron, dit Torres, stupéfait en voyant la gorge claire et le visage illuminé de la traductrice.

-Monsieur Torres dit qu'il n'est par contre le metissage si les atouts des européennes s'additionnent à ceux des asiatiques.

-Hé bien, on va voir si la compétence professionnelle n'est pas ne s'en trouve pas affectée. Venons-en à notre projet, répondit le chinois.

-Monsieur Wang, vous demande si vous ne préférez pas les poitrines discrètes de ses compatriotes ? Clotilde bomba le torse avec un air faussement désaprobateur.

-Vous n'êtes pas obligée de faire ce que vous dit Monsieur Wang...

-Monsieur Torres vous dit que si elle a les jambes des asiatiques se sera parfait.

-C'est vrai... WorldCable, commençons par cela, révise à la hausse son contrat pour l'équipement en réseaux numériques pour la future voie conquise sur la mer. Le terrain est fragile...

Clotilde se leva et remonta sa jupe jusqu'en haut. Gabriel entrevu son slip.

-Assise la-dessus, ma jupe me coupe la circulation sanguine... Du coup, monsieur Wang vous dit que vous n'êtes pas concentré...

-Si, si, tout à fait ! Si j'ai bien compris, le terrain est imbibé d'eau de l'océan ?

-Monsieur Torres dit qu'il lui en faut d'avantage, là d'où il vient, il fait si chaud...

-Précisémment, les cours d'eau rejoignent la mer et il suffit de les rassembler, rediriger et d'assècher le reste. Cela cause un petit surcoût mais il nous permettera de voir plus grand ensuite

-Monsieur Wang vous dit que, dans ce cas, vous apprécierez de voir les seins de ma traducrice.

-Sachez que je désapprouve cette façon de... Bref, il faudra contractualiser cette sorte de compensation que vous semblez me proposer.

-Monsieur Torres vous dit qu'il voit déjà la culotte de votre employée et que cela... Le trouble beaucoup.

-Hmmm... Vous seuls proposez de la souplesse dans votre solution technique et elle est bien utile par rapport à ce contre-temps, donc nous restons avec vous.

-Monsieur Wang vous demande si vous aimez les pubis velus ou pas et... Regardez.

Clotilde se leva, remonta sa jupe bien haut, baissa sa culotte et l'enleva.

-Oui, c'est très bien comme cela... Votre cas ressemble à un autre sur lequel on a déjà tablé. Pour tout vous dire, on a prévu le coup. On a utilisé un système de congélation, zone par zone, dans lequel on a percé tout ce qui a été necessaire au drainage et au résau. Ensuite le terrain devient propice au travaux.

-Monsieur Torres vous dit qu'elle peut carrément ôter sa jupe pour bien apprécier la taille fine de votre collaboratrice.

-Bon, elle ne pourra pas aller plus loin... On est au courant de ce que vous avez fait sur l'ile voisine et on aimerait connaître votre surcoût...

-Monsieur Wang Vous dis que sa secrétaire lui dit qu'elle mouille toujours quand elle est en compagnie de beaux hommes.

-Vraiment ? Le surcoût que la préparation du terrain que nous vous proposons sera, peu à peu, rentabiliser avec la réalisation des divers projets que vous voudriez bien nous confier...

-Monsieur Torres vous dis que votre secrétaire est excitante est qu'elle semble, elle même, bien excitée.

-Apparemment... Il se trouve que le PDG de la société à laquelle vous avez offert vos services est un de mes amis et c'est lui qui nous à guidé vers vous. Il m'a assuré qu'il n'aura pas de surcoût dans l'immédiat...

-Monsieur Wang vous dis qu'il surprend souvent sa traductrice en train de se caresser avec son crayon, comme cela...

Clotilde passa son crayon dans sa fente, écarta ses lèvres, excita son clitoris avec la gomme rouge puis fit aller et venir le bout de bois. Elle glissa ses fesses vers le bord du canapé, cuisses ouvertes .

-Beau spectacle... Il faut bien comprendre que la préparation empêchera toute utilisation du terrain pendant l'opération. Il y aura un réseau se conduits qui ammèneront de l'air refroidi depuis un générateur unique, ou deux, donc en araigné, d'où l'inconvénient.

-Monsieur Torres vous demande si cela provoque chez vous une certaine émotion quand vous voyez un tel spectacle ?

-Hein ? Heu oui. Je ne suis pas de marbre... Bon, les projets que nous vous confieront seront determinés pendant la phase de préparation du sol. D'où une perte de temps relative...

-Monsieur Wang vous demande si vous seriez gêné si son employée vous soulageait en sa présence.

-Non. Restez, dit-il en forme de refus.

Clotilde se leva, nue, et fit le tour de la table en verre et se mit à genoux.

-Je voulais dire... Je ne veux pas être... soulagé !

-Monsieur Torres vous dis qu'il ne refuserait pas que vous en profitiez si cela vous est nécessaire...

Wang vint s'asseoir au côté de Torres. Clotilde fesait courir la peau sur la verge de Gabriel tandis qu'elle dégageait la braguette, le slip, le membre de son patron. Torres bascula en avant pour qu'il aille sur la langue de la demoiselle. Ce fut ensuite le tour de Wang

-J'avoue avoir l'esprit quelque peut embrumé dans cette situation...

-Monsieur Wang vous demande si elle va accepter d'aller plus loin ?

-C'est à vous de voir mademoiselle...

-Monsieur Torres vous demande si vous voulez lui faire un petit plaisir ?

-C'est bien normal...

Clotilde s'allongea sur la petite table translucide, la bouche rougie, souriante et ouvrit ses cuisse dont elle caressa l'intérieur. Wang se mit à genoux et embrassa la toison, glissa sa langue entre les lèvres, plus profondément, suça le clitoris. Gabriel vint mêler sa langue à celle de la traductrice, couché sur la table. Elle lui tenait la tête puis celle du Chinois.

-Monsieur Torres dis qu'il est d'accord s'il la baise ensuite.

Wang se retira et laissa le sexe bèant et sensible à Gabriel qui se pencha sur elle, prit ses jambes sur ses épaules et la pénètre d'un coup, tendrement mais jusqu'au bout. Les yeux de la secrétaire étaient revulsés et des cris se bousculèrent dans sa gorge d'où un seul petit grondement sourd surgit.

-Qu'il ne se gêne pas, j'espère bien en profiter par la suite.

-Monsieur Wang vous dit qu'elle va le sucer maintenant.

Le chinois vint soulever la tête de la traductrice qui remuait dans le vide. Il la tourna vers son sex tendu, parcouru de grosses veines, et l'insinua entre les lèvres. Elle acccueillit la varge sur sa langue, qu'elle sortit pour lécher le dessous.

-J'ignorais qu'elle aimait faire tout cela.

-HMmmm... Monsieur Torres vous laisse la place.

-Oui, merci, c'est fort aimable de votre part.

-Mon... Monsieur Wang vous suggère son petit trou...

Clothilde vint s'empaler sur Wang et, chaude come la braise, commença à faire aller et venir vivement son vagin autour du membre. Elle s'arrêta et posa ses genoux en lieu et place de ses pieds sur la table basse. Le gland de Torres touchait son anus. Il du forcer pour entre davantage. Elle se coucha sur Wang et, d'un seul coup, l'autre homme fît irruption en elle. La traductrice hurla.

La secrétaire entendit le cri, sursauta et entra dans le bureau de son patron. Ele fut captivée par le spectacle : trois corps, une femme entre deux hommes, une étreinte bestiale, un furieux plaisir.

-On à une spectatrice je crois, dit Wang. Torres avait compris avec le mouvement de tête du Chinois.

-Le patron veut que tu te caresses, salope, aboya la traductrice.

La secrétaire enfonçait ses mains jointes sur le devant. Elle cherchait à descendre le plus discrètement possible saisir le bas de sa jupe mi-longue. Elle la remonta et plongea sa main dans son slip de coton découvrant le haut de sa toison hirsute.

-Regarde dans mon sac, dit la traducrice dans la langue de Confusius, et prends le truc..

L'employée trouva un gode-ceinture. Elle avait deux doigts de l'autre main dans son sexe. Elle se caressa les lèvre du membre en plastique fort généreux. Elle parvint à le faire coulisser dans son vagin. Elle jouit puissement, comme jamais sans doute, et entra comme dans un état second, les yeux presque fermé.

Elle plaça le gode-ceinture sur elle comme si c'était son sexe, un sexe d'homme à faire peur. Elle l'entoura de sa petite main fine et frissonna comme si elle ressentait quelque chose. Lentement, elle s'approcha de l'animal à trois têtes, furieux et brûlant, laissa couler un filet de salive sans se pencher, possedée.

Torres et Wang se retirèrent. La secrétaire enserra les hanches de la traductrice. Les mains étaient si douces et les ongles griffaient sa peau si sensuellement, que Clothilde ne dit rien quand elle sentit son propre gland de plastique contre son anus. La tête entrée, elle se coucha sur le dos de Barmus qui sentit des petits seins la piquer. La traductrice devenait folle de plaisir : la secrétaire la pénétrait par petits coups rapides. Les femmes, l'une dans l'autre, formant un angle, suçaient les hommes qui échangeaient leur place.

Le français et le chinois, l'un après l'autre, jouirent sur les langues vivent que mêlaient les femmes.

-Mais vous parlez Allemand !
-Oui, cinq ans chez Daimler-Chrysler...
-Moi aussi je parle Allemand, dit la secrétaire avec un soupçon d'espoir dans la voix.

Tous se mirent à rire à gorge déployé.
Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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Mardi 14 février 2 14 /02 /Fév 13:04
C'était en avril 1983. J'avais trente-trois ans. Celles et ceux qui ont de la mémoire attesteront qu'il faisait déjà assez chaud dans le nord de la France. C'était le cas après notre retour de Menton. Pendant, je n'en sais rien. Ma femme, ma fille et moi, allions en vacances. C'était la seule fois où nous partions aussi loin, pour une durée que je ne parviens plus à mesurer. Nous prenions le train de nuit à Paris, un autre avant jusqu'à la capitale. Je ne dormais pas durant le voyage à cause de la grippe. Cela commençait mal.

Au petit matin, un employé de la SNCF passa dans les cabines replier les couchettes en banquettes. Une lumière crue traversait les vitres, hachée par le paysage qui défilait. Ma femme m'avait fait lever et attendre avec elle et notre fille dans le couloir. C'était bien trop avant, pour un homme qui ne tenait pas sur ses jambes au point de s'évanouir ou de rendre, que l'homme n'arrivât à notre cabine. Je le voyais entrer et sortir des cabines au bout du wagon en s'approchant. Je pestais intérieurement contre lui. Ma femme m'avait envoyé aux toilettes me rafraîchir le visage. J'y avais oublié ma montre : Une engueulade. C'était la deuxième fois. Elle avait déjà rouspété parce que j'aurais fait tinter du métal toute la nuit sur l'échelle qui permettait d'accéder à la couchette du haut. C'était le zip d'un blouson accroché là, le mien je crois.

Bizarrement, tout cela ne fait pas un mauvais souvenir parce qu'il y a le reste qui, par contraste, ne paraîtrait pas aussi heureux sans cet ombre. La lumière fut avec la méditerranée : Vaste surface ridée, bleue, qui surgit de derrière les immeubles qui me semblèrent laids. Le ciel était d'azur, le soleil, d'une blancheur aveuglante, et l'air, d'une pureté revigorante. Le train venait d'avoir fini de descendre et alla vers la droite maintenant, comme aurait dit un écolier. Nous étions assis sur les banquettes repliées. Nous étions six, sûrement, dont une jeune femme qui ne serait pas l'héroïne de mes souvenirs quoiqu'elle fut belle lorsqu'elle me tendit la moitié de sa canette rouge à vague blanche. Au fait, je me souviens qu'elle avait enfilé sa chemise de nuit sous les couvertures, la veille, au couché, dans l'obscurité, mais cela n'avait rien d'émouvant. C'était peut-être étonnant, mais j'eus comme un retour de forme miraculeux. La porte du train qui s'ouvrit, les cris, les précipitations, le haut-parleur incompréhensible, l'accent, l'air du dehors, du sud.

La suite s'écoule à grande vitesse sur ma bobine. Mon esprit était sans doute en suspension. Ma mémoire avait réduit cela à quelques impressions. J'avais grande hâte d'aller me reposer à l'hôtel. Ma femme me rassurait ainsi. Elle, ma fille et moi étions à l'étroit sur la banquette arrière du taxi. Cela a du être ainsi. La frontière italienne est à deux cents mètres, dit le chauffeur. Je me souviens uniquement des Alpes qui se détachait d'un ciel bleu intense, profond et vibrant. D'un bleu qui peut-être celui d'un enfer ou celui d'un paradis. Je passais de l'un à l'autre.

Nous logions dans un hôtel de Menton, sur la côte méditerranéenne, à la frontière italienne. Celles et ceux qui connaissent l'endroit reconnaîtront l'hôtel restaurant Paris-Rome, sa cour intérieur, la fontaine sur l'avenue qui menait à la douane, qui n'existe plus maintenant. Des ruelles étroites aux nombreuses et longues marches permettaient de rejoindre un parc perché au-dessus de la mer, très beau mais très flou dans ma tête. Un petit train nous servait à visiter la région. Tiens, je me souviens maintenant d'un gamin qui s'amusait, sans vraiment le faire, à écouter le rail comme les Indiens le feraient, et du contrôleur qu'on ne voyait jamais.

Il s'écoulait un certain nombre de jours, je ne sais plus combien, avant de rencontrer celle qui ferait l'objet de ce récit. Il faut dire que je dormais bien. À cause de l'air de la mer, pour moi celle-ci en est une, la Méditerranée, une mer caressante.  Il y avait aussi le médicament qui combattait le virus au point de me clouer au lit le matin. Nous prenions le petit-déjeuner dans le restaurant qui donnait sur l'avenue. Là, beaucoup de natifs doivent reconnaître. Mes femmes m'y traînaient par le bras. J'hésitais à prendre la petite graine rouge ou orange.

Donc, je ne sais plus si c'était avant ou après Monaco, infréquentable, à part le jardin botanique; en Italie, San Remo et Vintimille. De l'Italie, je ne me souviens que du bus et d'un italien, mon voisin de banquette.

-Vous êtes dé quelle ville ?
-Beauvais...

Je doute que cela lui eût dit quelque chose. Les douaniers montèrent dans le bus pour vérifier les identités. J'ouvris mes mains vides, bêtement. Ma femme m'avait encore monté un sal coup : elle avait gardé ma carte d'identité. Elle le montra, en l'air, au douanier. Là bas, même les forces de l'ordre sont bien habillées : casquette à visière, uniforme "juste au corps", lanières blanches, et le nom : Carabinieri. J'ai toujours eu un grand respect pour les Carabinieri, depuis ce jour là surtout. Je plaisante. N'empêche que je ne frimais pas...

Passons. La suite est vrai mais brumeux dans mon esprit. Disons que, dans cet ordre, l'histoire semblera plus intéressante. Un jour, l'employé de l'hôtel, je ne me souviens que de lui, changeait les serrures des portes de chambre.  Désormais, les portes du couloir, qui longeait la cour intérieure, ainsi que celles des chambres pourraient s'ouvrir avec la même clé... Qu'est-ce que je raconte ? Non, ouvrir toutes les chambres avec une clé... Ce n'est pas cela. Il faut que je vous dise, il y avait aussi une sorte de salle de jeux au-dessus du restaurant, au départ du couloir.

Ce ne sera donc pas une histoire de clés, une bonne idée de récit, mais de rapidité. Je vous explique. C'était au dîné, toujours au restaurant. La femme que vous attendez mangeait à la table d'en face. Je me souviens. C'était dans la rangée de droite en entrant depuis la rue. Elle était plus au fond que nous, moi en face d'elle. Ma fille et ma femme à ma droite, nez à nez. Là, je ne sais plus si c'était la grande ou la petite qui me côtoyait ! C'était la première fois que je voyais une femme seule. Je veux dire une femme qui semblait libre, sans attache, une célibataire. Elle me sourit. Elle devait ne pas avoir d'enfant.

J'avais des photos de moi de cette époque, elles avaient été prises pour orner ma carte d'identité. Je dis cela car j'y étais mignon. Plus tard, une collègue de travail me le dit, au passé, comme ici, un peu froissé. J'avais trente-huit ans. Je n'avais pas encore changé ma carte. Elles sont maintenant petites, infalsifiables et laides, comme mes photos (je parle des cartes d'identité, pas des collègues de travail.) Une fois, mon idiote de femme m'avait coiffé la mèche à contre-sens et ne manquait pas de se moquer de moi quand nous retombions sur le cliché. Dernièrement, j'ai voulu me faire photographier avec un air ombragé - j'ai le regard perçant - rien à faire : J'avais un pull noir, ma barbe avait un jour, et l'éclairage du photomaton tombait. Résultat : un tueur.

Tout cela pour dire que l'inconnue de Menton me trouvait certainement à son goût et c'était peut-être la première. Elle me sourit. Je lui souris. J'étais timide mais je tentais de la séduire, cela revenait à ça et c'était peut-être efficace, malgré moi. Elle me taquinait, peut-être.

Je disais que mon histoire était une question de vitesse. Explication. À la fin du dîné, la femme et nous rejoignîmes nos chambres. Elle, et mes femmes empruntèrent le couloir. Moi qui appréciais l'air du soir, pour toutes les raisons que je vous ai livrées, traversais la courette. Il me vint à l'idée de jouer au détective et de la trouver à entrer dans sa chambre que je soupçonnais être au-delà de l'angle droit, à gauche de notre porte. Donc je courus et grimpai les marches, quatre à quatre, de l'escalier qui relie la cour aux chambres. Quand j'arrivai à ma porte, j'entendis une autre claquée, l'autre porte, celle de la femme. J'en était sûr.

Quelques jours plus tard, mon épouse, ma fille et moi avions beaucoup marchés. Ma grippe s'était bien estompée mais une journée de repos à l'hôtel me ferait du bien. Je gardai donc la chambre. Les cimetières et les églises que ma femme aiment bien visiter ne me disent rien. Ma chambre était un peu étroite. Je revenais de la plage, mal au crâne, trop de soleil. J'étais au bout du couloir quand j'aperçus la femme près de ma porte. Elle allait vers la sienne. Elle avait une allure très féminine, les jambes fines perchées sur de hauts talons, une jupe ample. Je me précipitai vers elle pour une raison indéfinie. Je me retrouvai  à l'entrée de sa chambre. Je crus entendre "entrez" La pièce, deux murs contigus couleur bordeaux, les deux autres, fleuries. La mienne était bleue. Elle s'assit sur le lit, devant moi. Je tournais le dos à la courette. Les persiennes filtraient la lumière du dehors en rayons traversés de poussières. J'avais un pull sans manche, une chemisette à grille rouge et un jean. Elle portait un ensemble de couleur rouille. J'entendis pour la première fois les bruits de l'avenue.

À partir de là, je ne savais plus ce qui me guidait. Dans la peine-ombre, j'avançai sur le côté droit du lit, puis je me tournai vers elle. Je posai ma main sur son épaule. Elle tourna sa tête, incrédule. Sa main vint sur la mienne. Je ne sais pas si elle voulait l'enlever. Mon regard était attiré sur sa nuque. Ses cheveux bruns étaient regroupés par un chignon qui laissait néanmoins pendre deux mèches qui encadraient son visage. J'étais obsédé par la tige mobile du zip. Mon autre main pinça le curseur de la fermeture de son corsage. Timidement, quelques crochets cédèrent avec un bruit de verrou interdit. Un centimètre, deux, quatre, puis le curseur libéra l'autre pan du vêtement, irréparable.

Je rejoignis le centre de la pièce, les joues chaudes. Sa main, celle qui couvrait la mienne, tenait l'étoffe sur sa poitrine. Son autre main prit la manche opposé. Elle attendit, jugea la situation. Ses bras se croisèrent. Elle tira sur son corsage qui descendit, un peu, des épaules. Je découvris son soutien-gorge blanc, cousu sur le pourtour d'une fantaisie. Elle sortit définitivement ses mains des manches et s'appuya dessus, le cou enfoncé entre ses épaules. Elle se coucha en remontant sa jupe et, sans me regarder, fixant le plafond, elle ouvrit ses cuisses. Les pieds remontés sur le lit, elle glissa sa main dans son slip, caressa sa toison, sa fente humide. Je suppose que c'était pour ne pas qu'elle se redresse et me voit qu'elle arracha son slip, heureusement fragile. Ses doigts écartèrent les lèvres imbibées de désir. Elle resta un moment ainsi en tournant sa tête sur le côté, les yeux fermés. Elle sembla dire que c'était le moment ou jamais, un ordre.

Je m'exécuta. A une vitesse folle, je débouclai ma ceinture, déboutonnai ma braguette, libérai mon sexe bien dur. J'hésitai ensuite à m'approcher. L'inconnu leva son sourcil d'impatiente. Allons-y. Je posai mes genoux sur le bord du lit, entre les siens, mon poing à la droite de sa poitrine, pris mon sexe et sondai l'entrée du sien. J'y fus. Je poussai. Elle souleva sa poitrine en ouvrant grandement sa bouche, sans ouvrir les yeux, fronçant ses sourcils. J'avais un peu honte. Je pressais ses seins dans mes mains, suçais ses tétons. Elle avait les bras en croix. J'allais bientôt jouir. Elle se mordait les lèvres sans me regarder. Je me libérai sur ses cuisses. Je ne pus faire autrement. Je ne connaissais pas le son de sa voix.

Dans le train du retour, cherchant quelque chose dans ma poche, je sentis au bout de mes doigts le tranchant irritant d'un papier plié en quatre.

"Cher Benoît, je connais votre prénom parce que votre femme me l'a dit. Votre histoire n'est pas un délire. Ce que vous ne savez pas, c'est que vous vous êtes évanoui. J'ai crié. Votre femme est venue. La mémoire vous reviendra bientôt, je le sais.
Malgré nos tenues, elle n'a rien dit. Je crois qu'elle a deviné, voir l'espérait. C'est grâce à vous que j'ai pu ne pas retourner avec mon mari que je venais de quitter. C'est à cause de cela que je vous écris. Je crois que vous devriez lui parler. Vous êtes un homme maintenant

Carla Boticelli. "
Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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Mardi 14 février 2 14 /02 /Fév 13:03
Miss Ewell, à bord d'une canonnière, remontait le Niger. Elle terminait sa première nuit sur le fleuve. Le réveil pointait au bout de son sommeil.  Miss Ewell, se remua puis se leva de son lit. Elle se rhabilla patiemment avec ses multiples vêtements victoriens. Bientôt, elle sortit sur le pont, longue jupe blanche de satin, ses hanches ceintes d'un corset, une ombrelle dans sa main gantée de dentelles, un couvre-chef sur sa coiffure brune et bouclée. Miss Ewell avait un visage de porcelaine, les traits ciselés, le cou droit et fin.
Le Niger glissait paresseusement entre deux rives, bordées de lointains arbres verts, de lignes blanches de sable.
La canonnière, qui émettait son toussotement régulier, connut un petit roulis qui fit osciller Miss Ewell vers la paroi grise de l'embarcation.
Par le hublot contre lequel l'Anglaise se retrouvait, elle vit dans l'obscurité une masse en cours de mouvement. Entre, les coups rythmés que produisait la canonnière, elle perçut un bruit qui attisait sa curiosité. Ses yeux s'adaptèrent à l'ombre qui régnait dans la cabine par contraste avec le matin clair et pur des bords du fleuve.
La respiration de Miss Ewelle se fit plus vive. Elle voyait la masse se dessiner et la continuité de son mouvement. C'était une femme noire, bien en chair. Son dos s'appuyait sur la poitrine du commandant Boma, nu, et ses pieds sur les genoux de l'homme qui lui maintenait les reins. Elle faisait aller et venir ses fesses lourdes et brûlantes autour du sexe du commandant en remuant ses seins généreux. Elle battait des cuisses en se mordant la lèvre de gourmandise, entre deux grognements.
Pour Miss Ewell ces cris étaient ceux d'une bête, une bête obscène et sans vertu. C'était la première foi qu'elle vit une femme nue et c'était simplement sa deuxième ou troisième femme noire.
Les mouvements du couple noir cessèrent, une main du commandant se glissa quelque part pendant que la femme noire se souleva davantage.
Miss Ewell, sa main tremblante devant sa bouche, intéressée de plus belle, vit la femme trembler un peu. Elle ferma les yeux, sa bouche s'entrouvrit en laissant échapper un faible cri. Ce cri devint un hurlement et le mouvement reprit. Miss Ewell avait bien une idée de ce qui se produisait et des frissons troublants parcouraient son ventre. Elle voulut mieux savoir et s'avança vers le hublot voisin, un rayon de lumière frappait les corps. Le temps d'y arriver, Miss Ewell, s'aperçut avec crainte qu'elle aurait pu être vue, La femme noire avait descendu du commandant Boma. Elle se retournait, le visage éclairé et bien en vue, le sexe du commanda était bien plus gros que ne l'imaginait l'Anglaise. Il frappait les joues de la femme et disparu entre ses lèvres. Miss Ewell eut un haut-le-cœur mais elle observait de plus belle le rythme de la tête brune autour de la verge. Le commandant sortit son sexe, l'agitait contre le sourire indéfectible de sa compagne, et le laissa répandre quelques jets blanchâtres sur le nez.
Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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