Mardi 21 février 2 21 /02 /Fév 00:00

Ma femme s'était mise en tête de me faire un petite surprise, malgré, et surtout, que nous étions en voiture et que je conduisais. Je sentis sa main errer sur mon entre-jambe, chercher le zip. Je rompis le silence en plaisantant avec mon épouse. Je la regardai, belle et brillante, produisant, je crois, un signe des lèvres ou un mot discret.
Nous engagions sur une allée champêtre en équerre avec la route communale. Nous progressions lentement sur les cahots, les silex et les ondes. Je scrutai le rétro-viseur et ma femme jugea par-dessus le dossier la distance avec le trafic. Nous débouclions nos ceintures et mon épouse ouvrit mon pantalon. Quand elle eut extirpé mon gland, se pencha sur celui-ci, timidement, banalement, et le téta. Je raidis et grandis.
C'est ici qu'apparaît l'intérêt de mon récit et mon trouble. J'ignore ce qui appartient au réel ou à l'imaginaire.
Une femme jeune avait jailli à l'extérieur, sur ma gauche. Elle avait un beau visage clair, un chignon de cheveux châtains et une camisole bleu pâle. Je me demande si je l'ai vraiment vue, et je refusais qu'elle nous voie, pour moi, ma femme, et elle. J'étais pour une bonne part dans la bouche laborieuse de mon épouse et ne souhaitais pas en sortir. J'étais au milieu de tout, de l'espace et du temps, en tenaille comme je n'ai jamais été. Je ne voulais pas que cette femme nous surprenne, au milieu des champs, que faisait-elle là ? J'attendais quelques secondes pour tout arrêter et avoir l'air digne, surtout mon épouse. Les secondes devinrent longues et nombreuses, comme si je guettais dans le coin de son œil noir et de sa pommette blanche et ronde. J'aurai bondi l'instant précédant le drame pour faire tout le nécessaire.
En réalité, évidemment, ce n'était pas possible, j'imaginais le moment où elle nous aurait vus, ma femme active et penchée sur moi, assis et abandonné. La jeune-femme se serait rendue-compte que la petite voiture noire était occupée, contrairement à celle d'un de ces chasseurs. Elle se serait penchée sous le toit et nous aurait surpris. Outrée puis effarée et hilare, l'inconnue aurait ouvert son visage clair et ses grands yeux. Le sourire large et régulier, les incisives espacées, traduirait l'émotion puis un amical sarcasme. Les fossettes se creuseraient et des muscles improbables à la verticale des sourcils et des commissures des lèvres se tendraient. Bêtement, j'aurais tourné l'impossible manivelle anguleuse de fer et de sky pour abaisser la vitre. Chose incroyable, mon épouse aurait relevé son visage sans animosité et saluerait l'inconnue en bleu. Celle-ci m'aurait pris par la nuque et déposerait sa bouche sur la mienne et sa petite langue animale s'y ébattrait. Déposée sur ma poitrine, sa main gauche serait descendue vers mon ventre, ma femme s'en serait aperçu et se redresserait aisément. La jeune-femme aurait prudemment ouvert ma portière, remonté sa courte jupe bleu marine que j'aurais découvert, et descendue son slip ordinaire à fleurs. Elle serait venue courbée sous le toit, sa petite poitrine contre moi, s'empaler sur mon sexe, Tous trois aurions connu un plaisir intense, ma femme se caressant le triangle velu en nous regardant, son tailleur rouge ouvert et remonté, ronde et déculottée. L'inconnue irait et viendrait furieusement sur mon membre, en ondulant de temps à autre sur le volant. Un siècle avant que je jouisse, elle aurait réouvert ma portière en descendant de ma personne. Elle m'aurait branlé, ainsi que ma femme, comme on le ferait à un animal, et j'aurais salement aspergé pantalon et siège. La jeune-femme aurait discrètement touché et goûté, pendant que mon épouse embrasserait mon gland ramolli en barbouillant ses lèvres.
Je ne sais plus rien de tout cela, tout en sachant tout de cette femme en camisole bleu clair, mais j'entends trois coups à la vitre.

Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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Lundi 20 février 1 20 /02 /Fév 00:00

Valérie Mariette, trente-deux ans, est une rousse élancée aux yeux noirs, aux taches de rousseur, au nez retroussé et aux pommettes saillantes. Sa chevelure bouclée fleurit ses épaules. C'est une femme simple, naturellement féminine, qui se maquille peu et un beau vêtement lui va immédiatement.
Elle porte une robe blanche à petites fleurs rouges et bleues qui descend jusqu'aux genoux, manches courtes, boutonnée à l'avant; une fine ceinture blanche, un collier de billes rouges et des mocassins beiges à petits talons. Un petit tablier rose lui ceint la taille.
Elle est douce, un peu susceptible, mais sa principale qualité est son intelligence. On lui reproche quelque fois sa froideur.
Elle est assistante médicale dans un cabinet dentaire et habite la banlieue de Montréal. Elle est la fille d'un pharmacien francophone et d'une institutrice américaine. Son père est mort d'une crise cardiaque à cinquante ans. Elle n'a jamais pu totalement accepter le nouveau compagnon de sa mère, un américain. Elle a adopté la culture française : André Malraux, Nathalie Sarraute, les impressionnistes. C'est peut-être pour cette raison qu'elle a épousé Pierre Mansion, un Québécois avec lequel elle est restée douze ans. Elle a eu deux enfants avec lui : Julie et Martin, sept et dix ans.

La rousse recule de l'évier et dénoue son tablier rose. Elle vient de faire la vaisselle. Elle aime la faire à la main. Elle jette un oeil sur une horloge, à sa droite, un cercle et des aiguilles rouges. Il est 14h46.
La cuisine est carrelée de blanc et tapissée d'un papier gaufré couleur sable. L'évier est à l'opposé d'une fenêtre qui donne sur une pelouse au bord de la route.
Les enfants déboulent de l'escalier. Les marches rejoignent un couloir qui mène à la porte d'entrée. La cuisine est sur leur gauche. Ils ont joué un moment avant d'aller embrasser leur mère et d'aller prendre un bus qui les emmènera chez leur père.

– Ça y est ! On est prêt, disent les enfants en cœur.
– Très bien… OH que vous êtes beaux !
– Papa nous emmènera au zoo dimanche ?
– Il m'a dit qu'oui, répond Valérie avec un grand sourire et des yeux gourmands.
– Chouette !
– Chouuuette… Bon, allez. Vous serez sage chez papa, hein ! Promis ?
– Promis, un bisou !
– Bisou

Julie, petite boule rousse, va ouvrir la porte d'entrée et Martin, brun et frêle, se précipite derrière elle.
Valérie tire une chaise de la table de cuisine - ils mangent là - et s'assoit. Les meubles sont en pin de teinte claire. Elle regarde par la fenêtre les enfants se chamailler en courant vers l'arrêt du bus, en face. Elle leur avait bien dit de regarder avant de traverser.

Les aiguilles rouges indiquent 14h52, tic tac.

Elle a son bras droit par-dessus le dossier de la chaise, légèrement tournée vers ce côté. Elle se dresse pour mieux voir, pianote la table de l'autre main, les jambes croisées, fuselées, magnifiques.

Le bus arrive, s'arrête et, comme un tour de passe-passe, fait disparaître les enfants derrière lui. Comme si cela était un signal, la rousse se lève et se précipite vers un buffet, du même style que la table, à côté de l'accès à la cuisine, et ouvre un tiroir. Elle en sort le courrier du matin : des factures, des publicités - ça ira à la poubelle - et une enveloppe qui la fait sourire, les lèvres épaisses et chaudes, automnales; et écarquiller ses yeux malicieux, amandes noires et brillantes.
Valérie referme le tiroir d'un coup de reins en déchirant le sommet du rectangle de papier. Sans aucune formule de politesse, la missive est écrite comme une liste : « Des menottes de style « police », des menottes en cuir, un rouleau de film cellophane alimentaire, etc. » L'auteur de cette lettre indique qu'il téléphonera à 15h50.

– Bon, je vais y aller.

Arrivée à la porte d'entré, la rousse décroche un manteau suspendu au-dessus du guéridon, sur lequel elle ramasse des clefs. Elle glisse la lettre dans sa poche. Elle ouvre la porte basculante du garage, monte dans sa Mercedes A, redescend pour fermer le bâtiment et s'engage avec son véhicule sur la route.
Un trait rouge rejoint un point noir : Il est 15 heures 5 minutes. Tic Tac…
Le commerçant du drugstore fait une drôle de tête quand il voit Valérie déposer sur le comptoir : un rouleaux de cellophane, du ruban adhésif de déménagement et un lot de balles en caoutchouc. Il croit que c'est pour les enfants.

– Comment vont-ils ?
– Bien, ils sont chez leur père.
– J'ai vu la petite cette semaine, qu'est-ce quelle a grandi !
– Trop vite, à mon goût.
– On aimerait toujours les avoir dans les bras.

Valérie, sur le trottoir, le sac à la main, regarde sa montre. Il est 15h18. Tic tac…
La boutique spécialisée du centre-ville : c'est différent. La vendeuse, une brune latine, n'est pas surprise de voir passer les menottes, les chaînes, les cadenas et les bas en latex.

– Il y a du monde dans la cave en ce moment…
– Non, merci Roberta. J'ai quelque chose de prévu…
– On fait des mystères ?
– Je ne sais pas. Mon maître m'a préparé une surprise. Je te promets de t'en faire profiter un de ces jours…
– J'espère bien ! Tiens, je t'ai trouvé des gants de soirée.
– Merci.

Valérie Mariette se dépêche de rentrer. Le téléphone sonne, sur le guéridon, derrière la porte d'entrée, près de celle de la cuisine, et le répondeur se met en branle. Il est 15h52. Tic Tac…

– Valérie, prends la clef des cadenas, les deux si tu en as une en double, et jette-les dans la bouteille en plastique vide…

Elle cherche les menottes et les cadenas dans le carton qu'elle a descendu de sa voiture. Elle recueille les deux clefs qu'elle introduit dans une bouteille. Elle s'est souvenue qu'elle en avait jeté une dans la poubelle.

– Remplis la bouteille avec de l'eau jusqu'en haut et rebouche-la. Mets-là au congélateur en veillant à ce que les clefs restent au fond. Il faut cinq ou six heures…

La rousse remplit la bouteille qui résonne du métal qui traîne au fond. Après avoir posé le tout debout dans le congélateur, elle raccroche son manteau à la potence dominant le répondeur.

Un chiffre noir est barré d'un trait rouge : Il est 15h56. Tic Tac…

– Perce un trou de part en part de la balle en caoutchouc, de manière à faire passer la chaînette…

Dans le carton, elle trouve le lot de deux balles en caoutchouc et la chaînette. Elle en prend une et dépose l'autre dans le tiroir qui contient le courrier du matin ainsi qu'un tournevis, qu'elle prend, et ferme le buffet du coup de reins habituel.
Valérie cherche la chaînette dans la caisse pour se donner une idée de la grosseur des trous à percer.

– Dans la dernière heure avant le bondage, j'exige que tu boives deux bouteilles d'eau minérale, soit trois litres… Laisse-le à proximité du congélateur… Je te rappellerai dans cinq heures. Tu n'auras pas toujours la possibilité de manipuler le répondeur…

Effectivement, puisqu'il faudra sortir la bouteille du congélateur une fois momifiée, elle laisse tout le nécessaire dans la cuisine.
Il est 16h02 minutes. Tic Tac…
La rousse s'impatiente : elle attend cette dernière heure avec fébrilité. Elle ouvre de temps en temps le congélateur pour voir si l'eau se change en glace.

Les aiguilles désignent glorieusement le moment tant attendu : il est 19h51. Tic Tac…
Elle va uriner -ce n'est pas interdit dans le scénario- en espérant que cela l'aidera à tenir. Cela va être difficile : elle doit boire deux bouteilles d'eau en une heure. Elle prend un repas au cours duquel elle devra ingurgiter progressivement, en se forçant un peu, une bouteille complète d'un litre et demi. Elle se verse un premier verre. Ce n'est que le début.
Elle s'installe devant la télévision avec la deuxième bouteille. Il est inutile de dire qu'elle n'a plus soif. L'image se trouble au fond de son verre quand elle le porte à sa bouche.
Après avoir lutté pour se forcer à boire de nombreuses gorgées, pour en finir, elle fait l'effort de boire les trente derniers centilitres d'un trait.
Le téléphone résonne, le répondeur décroche, la voix du maître surgit.
Les tiges rouges s'agitent : Il est 20h56 minutes. Tic Tac…

– Mets ton Bâillon…

La rousse, en plein milieu de sa cuisine, porte à la bouche le bâillon qu'elle a fabriqué tout à l'heure avec la balle et la chaînette. Elle le ferme au cran le plus reculé. Cruelle consigne car il lui donnera des crampes à la mâchoire au bout de dix ou quinze minutes, avant même de commencer le scénario. Heureusement, ces douleurs se feront oublier par la suite.
Elle place la bassine de l'évier devant le congélateur.

– Tu restes à proximité de ton congélateur car tu sortiras la bouteille au tout dernier moment… Tu te déshabilles intégralement…

Le cercle rouge : Il est 21h00. Tic Tac…
De haut en bas, Valérie déboutonne sa robe fleurie, déboucle sa ceinture, continue à ouvrir sa robe, l'enlève. Elle passe ses mains derrière, toujours bâillonnée, dégrafe son soutien-gorge blanc, descend son slip ourlé de dentelle. Elle dépose le tout, avec son collier rouge, sur le dossier de la chaise.

– Mets tes bas en latex, ton serre-taille, une ceinture que tu serreras bien et un collant. Je te donne une demi-heure et je te rappelle…

Nue, la rousse s'approche du carton et tire un bas, puis l'autre, et un serre-taille à jarretelles, le tout en latex. Elle monte dans sa chambre pour s'en vêtir. Enfiler des bas en latex lui demande beaucoup d'efforts, de contorsions, et lui prend environ une vingtaine de minutes. Le bâillon ne facilite pas la respiration au cours de ces efforts. C'est avec une respiration accélérée et la bouche pleine de salive qu'elle y est parvenue. Valérie met ensuite son serre-taille en latex et accroche les jarretelles aux bas en essayant de ne pas les déchirer. Elle enfile finalement un collant clair, par-dessus le tout, pour ne pas dissimuler le latex noir.
La trotteuse : Il est 21h28. Tic Tac Tic Tac…
De retour à la cuisine, la rousse remet, serrée, sa ceinture autour de sa taille, accentuant encore la pression du serre-taille sur son ventre gonflé par toute cette eau avalée trop vite. La ceinture maintient fermement le collant en place.
Comme à chaque séance de self-bondage, le simple fait de porter cet attirail, d'être bâillonnée, la met dans un état d'excitation, non pas sexuelle, mais sensible tout de même.
Une angoisse inhabituelle accompagne ce scénario. D'habitude, elle plaçait des glaçons au fond d'un bas, en hauteur. Dans ces conditions, elle avait une idée de la durée nécessaire à la fonte des glaçons. Ce soir, elle ne sait pas combien de temps exigerait le dispositif imaginé par le Maître, ce qui ajoute à son excitation.
Sa mâchoire est à présent très douloureuse.

Il est 21h32 : Tic Tac Tic Tac…

Valérie pose le reste des accessoires à coté du congélateur.
Le maître appelle : « mets les menottes en cuir à tes chevilles… »

Elle referme les menottes de cuir, séparées, sur ses chevilles, et l'espèce de mousqueton qui les relie, le double d'un cadenas par lequel elle passe une chaîne. Elle se penche superbement, jambes fines, fesses fières.

– Ferme le cadenas et fais passer la chaîne dedans…

Sa chaîne mesurait deux mètres, elle le quadruple pour obtenir les cinquante centimètres exigés, ce qui donne un aspect très « dur » au bondage. A l'autre extrémité de sa chaîne, elle fixe sa paire de menottes métallique, style « police », à l'aide d'un autre cadenas qui passent au travers de la chaîne. Les clés de ce cadenas seront inaccessibles dès qu'elle refermera les menottes sur ses poignets.
Elle va chercher sous l'évier des petites éponges, les chaînes crissent sur le carrelage, et les glisse entre ses chevilles et ses genoux pour éviter des douleurs.

Il est 21h39. Tic Tac Tic TAC…

– Tu t'emballes méticuleusement tes jambes avec le film transparent…

Assise par terre, dos au mur, elle commence à envelopper ses pieds et chevilles dans la cellophane en laissant dépasser la chaîne et la paire de menottes. Elle se redresse et continue de remonter le long de ses jambes. Ensuite, c'est plus délicat car, pour passer autour de son ventre, puis de son torse, il lui faut ne plus s'appuyer au mur. Or, en ayant les pieds liés aussi étroitement, l'équilibre est difficile à trouver. Une fois la cellophane sous ses aisselles, le cou, elle effectue le parcours inverse, en tirant fortement dessus, jusqu'aux pieds. La rousse déchire la cellophane qui reste en place et comprime son corps.

– Tu prends le ruban adhésif. Tu entoures tes chevilles, tes genoux, au-dessous et au-dessus, le haut des cuisses, de la poitrine puis autour de la taille.

Posée sur le carrelage, elle place une large bande d'adhésif aluminium au-dessous et au-dessus de la chaîne qui traverse la cellophane, à la taille, une pression supplémentaire, sous et au-dessus des seins, littéralement écrasés.
Les bas en latex donnaient déjà chaud mais la cellophane et les efforts déployés l'ont mise en nage. Elle commence presque à oublier la douleur du bâillon, par moments, en se concentrant sur sa tâche.
Ses jambes ne font qu'une. Son ventre est comprimé par le serre-taille, la ceinture, la cellophane et l'adhésif.
Valérie, la bouche obstruée, transpire; une forte envie de pisser. Il est 21h52. Tic Tac TIC TAC.

– Maintenant, tu vas voir si la glace est prise…

Il lui faut encore faire un effort : se redresser, sautiller en s'accrochant de son mieux pour sortir la bouteille congelée contenant la clé des cadenas du congélateur. Elle doit se reposer au sol, ouvrir le bouchon, scotcher la bouteille, le col en bas, contre le rebord de la bassine.
Cela demande beaucoup plus d'efforts qu'on ne l'imagine pour se relever et tenir debout, quand les jambes et les pieds sont ainsi « soudés ».
Une fois fait, avec un peu plus de sueur et le souffle encore plus rapide, il lui reste à décider si elle s'autorise une dernière liberté.

Elle prend en effet ses longs gants de soirée qu'elle a trouvés à la boutique SM du centre-ville. Elle a envie de les porter car ils lui permettent de ne pas sentir le froid du carrelage contre les bras mais, surtout, ils protègent les poignets de la blessure des menottes en métal. Par contre, même s'ils sont fins, ils enlèvent un peu de sensibilité au moment de se libérer avec la clé.
Après quelques hésitations, elle décide de les mettre puisque, par le passé, elle avait réussi à se libérer avec une autre paire, brûlée depuis.

Il est 22h00. Tic TAC TIC TAC.

– Tu seras immobilisée une bonne heure, voir plus, soumise au bon vouloir de la fonte de la glace. Tu récupèreras, tant bien que mal, les clefs de tes menottes dans l'eau froide de la bassine. D'ici là, auras-tu réussi à te retenir ou te seras-tu vidée dans ton cocon de cellophane ? … Ferme tes menottes.

Elle s'étend sur le coté, plie ses genoux, ce qui est devenu difficile avec la cellophane et l'adhésif, attrape la chaîne, glisse jusqu'aux menottes, verrouille un poignet, puis l'autre.
Instantanément, le dernier clic lui procure cette sensation qu'elle adore : passer à un autre niveau, à un autre degré de danger, d'excitation.
Instinctivement, elle tire un peu sur ses liens et réfléchi aux moyens de se sortir de ce bondage sans attendre la fonte de la glace. Avec ses poignets maintenus à cinquante centimètres de ses chevilles, impossible de se redresser, d'attraper ou effectuer quoi que ce soit.
Ce constat, prévisible, l'excite.

Elle regarde la bouteille dans la bassine - cela faisait longtemps qu'elle n'était pas attachée sans avoir les yeux bandés - pas une goutte n'avait encore coulée. Contrairement à celles qu'elle avait bues, celle-ci ne contenait qu'un litre.
Plus inquiétant encore : elle avait envie d'uriner alors que cela commençait seulement.
Elle est restée allongée sur le côté un moment en imaginant tout un tas de choses. La cellophane lui tient vraiment chaud mais cette chaleur commence à se transformer en une sensation de tiédeur enveloppante, confortable. Le même phénomène se produit avec les bas en latex. La pression qui s'exerce sur elle, des pieds jusqu'à sa poitrine, est agréable et excitante.
Elle aurait aimé s'allonger plus mais la chaîne la tient pliée.
Elle reste ainsi une quinzaine de minutes, se laissant aller à ses idées : ce n'était plus elle qui s'était mise dans cette situation, on lui y avait laissée, il n'y avait pas de clé; ne s'interrompant que pour forcer sur sa mâchoire endolorie ou se plier un peu à cause de l'envie d'uriner.

Il est 22h15. TIC TAC TIC TAC.

Elle se déplace pour regarder la bouteille d'eau : elle n'avait pas bougée, tout juste si elle avait un peu suinté sous le goulot.
Elle réalise que sa libération sera beaucoup plus tardive qu'elle ne l'avait imaginée. Sûrement plus qu'avec un tas de glaçons occupant le volume comparable à celui de la bouteille, et cette pensée la fait frissonner. Elle a subitement l'impression d'être dans une situation encore plus réelle, puisqu'elle ne maîtrise pas du tout la durée de la scène.
Elle est trempée et sa position, bien que n'étant pas extrême, n'est pas non plus très confortable. La chaîne entre ses chevilles et ses poignets lui laissent très peu de liberté de mouvements.
Son envie d'uriner se faisait pressante et elle gigote un peu dans son cocon comme le ferait un enfant.
Pour une fois, elle a une pendule sous les yeux et elle peut contrôler précisément la durée des opérations. Elle a commencé à se préparer à 21h. Le temps de s'habiller, de se momifier, ses menottes ont été verrouillées sur ses poignets à 22 h.
Elle décide de ne plus regarder la bouteille avant qu'une heure pleine ne se soit écoulée depuis le début. Elle se concentre sur cette chaleur qui l'enveloppe et son envie pressante.

À 22h45, elle se tourne de nouveau. Cela ne faisait donc pas une heure qu'elle était immobilisée, une heure trois quarts qu'elle portait le bâillon et deux heures trois quarts qu'elle n'avait pas uriné, avec trois litres d'eau dans son ventre.
Déception : l'aspect de la bouteille n'avait quasiment pas changé. Il est toujours un gros glaçon. Seuls changements : les flancs sont humides, une grosse bulle apparaît dans le fond de la bouteille.
Elle a, pour la deuxième, foi réalisé que ce sera encore plus long que prévu. En se tournant vers la bassine, elle a senti un long filet de salive glisser de sa bouche, le long de sa joue, à cause du bâillon. D'où un curieux sentiment de honte.
Elle l'impression que la cellophane, encore plus que le serre-taille ou la ceinture, lui comprime le ventre, et l'envie de libérer sa vessie se faisait très pressante.

Il est 22h55. TIC TAC TIC TAC TIC TAC…

Elle a, une fois de plus, cherché des moyens d'interrompre la séance mais que faire ? Inutile de tirer sur les menottes, que ce soit celles des poignets ou chevilles. Même si elle avait réussi à arracher un bout de cellophane avec ses ongles, dans son dos, elle n'aurait sûrement pas réussi à enlever ce cocon.
Sa seule liberté, au prix de mouvements douloureux pour ses hanches et ses bras : passer de la position sur le côté à la position allongée sur le dos, ses bras écrasés dessous.
Elle alterne, pour lutter contre son envie d'uriner, des moments ou elle gigote et des moments ou, au contraire, elle se raidit, en essayant de ne plus bouger du tout.
Ce besoin prend priorité sur tout le reste et lui fait oublier le bâillon, ses bras tirés en arrière, ses jambes totalement soudées l'une à l'autre, la chaleur, la sueur dans le latex et la cellophane, sa position inconfortable…
Le moins que l'on puisse dire est qu'il apporte beaucoup au scénario.
Un sentiment de frustration, d'impuissance, se mêle à son excitation.

À 23h15, soit une heure et demie depuis l'immobilisation, elle a fait l'effort de regarder la bouteille. On ne distingue plus l'espèce de bulle. Il y a tellement de givre sur les parois qu'il est difficile de dire quel est l'état intérieur de la bouteille. Toutefois, il semble y avoir encore de la glace partout et que les clefs, de couleur argent, peu visible, soient encore en haut. Il est clair que la sortie des clefs n'est pas pour tout de suite.
Elle comprend qu'elle ne tiendra pas. Elle ressent comme un frisson car, depuis le début, elle a pensé qu'elle se libèrerait avant l'irréparable. Elle a accepté ce scénario en pensant jouer de cette pression supplémentaire mais sans envisager qu'elle se retrouve dans la situation présente.
Elle était certaine de se libérer et là, elle se retrouve coincée, en proie à une envie d'uriner effroyable. Elle ignore si c'est cette peur qui a accentué son besoin ou le temps, mais sa vessie est devenue très douloureuse. Elle se tord, change de place chaque dix secondes, se crispe et transpire encore plus.
Elle lutte ainsi pendant un bon quart d'heure. Elle se sent vraiment prisonnière de la situation, c'est extraordinaire et effrayant à la fois.

Il est 23h32. TIC TAC TIC TAC TIC TAC…

Alors qu'elle est à bout, qu'elle se bat contre son cocon de cellophane, elle se dit que, finalement, le temps passant, même si elle est à la limite, elle tient.

À 23h45, soit deux heures de momification, elle peut voir que, s'il y a encore de la glace sur toute la hauteur de la bouteille, elle est complètement creuse. Il y a des cavités partout. La clef s'est effondrée et se situe dans la partie inférieure. Toutefois, la glace s'accumule dans le goulot et il reste encore beaucoup de temps, lui semble t-il.
Elle ne sait pas si c'est à cause d'une contraction plus forte que les autres ou si, inconsciemment, elle ne veut plus lutter. Un premier jet d'urine lui échappe et elle n'essaye plus alors de se retenir.

Elle se souvient de son père s'écroulant, du nouvel ami de sa mère à qui il dit : « si elle n'était pas entre nous », qui l'avait forcée à avoir un rapport avant que la petite rousse n'entre dans la chambre. Le regard noir de sa mère, couchée sur le côté, qui cache ses yeux doucement, sans pleurer.

C'est, évidemment, un énorme soulagement mais, en même temps, une horrible sensation de gêne, de honte, d'humiliation. Elle était tellement sûre que cela n'arriverait pas.
Elle sent son collant trempé contre elle, entre ses cuisses, jusque derrière ses fesses mais, par contre, ses jambes sont sèches, ses bas en latex la protégeant. Apparemment, rien ne sort de son cocon de cellophane. Les bas en latex étanches, et la cellophane plaquée contre son corps, qui empêchent toute propagation, diminuent la sensation d'humidité qu'elle aurait ressentie si elle était vêtue normalement.
Elle est enfin apaisée. La sensation de chaleur est plus présente que jamais. L'humiliation qu'elle ressent donne à cette soirée de « self-bondage » un côté réel qu'elle n'avait jamais connu dans ce genre de scénario solitaire.
Elle ne bouge plus pour ne pas provoquer d'éventuelles fuites. Elle a trop honte pour faire quoi que ce soit. C'est la première fois qu'elle se trouve dans cette situation et elle est toujours prisonnière.
Elle est restée ainsi une demi-heure, à se reposer de tous ces efforts, immobile.

À 0h15, elle regarde la bouteille. Il y a une carapace de glace le long des parois mais l'intérieur semblait totalement creux, à l'exception d'un bouchon de glace au goulot. Elle aurait sans doute pu attraper la bouteille, briser un peu la glace, accélérer la sortie, mais elle n'en a plus la force ni l'envie.
Elle se consacre à son plaisir et à sa honte, passive.

Déjà deux heures et demie de bondage. Elle se met à rêver de momification totale, de combinaisons en latex intégrales, de la tête aux pieds. Les clefs sont en travers. Piégée à jamais, pour l'éternité. Il faudrait un tremblement de terre pour faire tomber le métal. Non. Trop tard. Ce serait interrompre son plaisir et elle ne craint plus la vieillesse, la mort. « C'est pour cela que je suis… Comme ça ? »

Vers une heure du matin, elle voit que tout était quasiment fondu. Elle secoue la bassine du bout des doigts et la minuscule clef de ses cadenas tombe.
Attraper la clef des bouts des doigts dans l'eau qui mouille ses gants n'a finalement pas été trop compliqué. Cela demande des efforts pour se maintenir dans la bonne position mais elle réussit, au dernier moment, à ne pas renverser la bassine.
Déverrouiller les menottes dans le dos a demandé quelques minutes d'essais, mais pas de problème majeur non plus. Elle doit avoir de l'entraînement.
Elle a, tout de suite, ôté le bâillon, accompagné d'un filet de salive. Sa bouche est engourdie.
Elle se redresse, en s'agrippant comme elle le pouvait, et prend les clés des deux cadenas qui l'attendaient sur le meuble. Elle sautille, pieds joints, gardant son équilibre à l'aide de ses mains contre les murs, jusqu'à la baignoire. Les menottes traînent par terre, derrière elle. Elle a mal aux bras et aux reins.
Une fois dedans, elle ôte ses longs gants trempés et commence la partie peu attirante du scénario. Elle commence par défaire les bandes adhésives, puis déroule la cellophane entièrement trempée par la sueur, dans sa partie haute, et par l'urine, dans sa partie basse. L'odeur qui se dégage la dégoûte.
Une fois tout la cellophane retirée et roulée en boule, elle enlève la ceinture autour de sa taille, puis le collant intégralement mouillé, même aux pieds, il est d'ailleurs parti à la poubelle avec la cellophane et les éponges. Le serre-taille en latex et les bas tremperont et sècheront soigneusement.
Un bon bain tardif lui permet de se relaxer, de se sentir propre et de penser à cette soirée de bondage. Une soirée au cours de laquelle la honte ressentie est moins forte, au bout du compte, que le plaisir qu'elle a eu. Durant plus de trois heures de bondage.

Valérie téléphone : « Pierre ? Oui… C'était bien… J'ai pris mon pied… Oui… Non… Dis-moi, tu emmèneras les enfants au zoo demain ? »

Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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Dimanche 19 février 7 19 /02 /Fév 09:04

Jérôme devient objet

Marthe est d'une taille assez courte, fine mais ordinaire. C'était à l'époque où elle avait ses cheveux mi-longs, bruns et brillants. Elle les coinçait dans une pince quand elle ne voulait pas être embarrassée.

Elle est née d'un amour tumultueux entre un alcoolique et une mystique. Le père partit quand elle eut huit ans. A dix ans, on emprisonna sa mère deux ans pour escroquerie. A sa libération, elle n'était plus en état de s'occuper correctement de sa fille, mais elles sont restées amies.
Marthe dut souvent se débrouiller seule et c'est ainsi qu'elle eut le permis de conduire nécessaire au travail qu'on lui trouva. Elle conduisait, à mi-temps, un bus entre Dijon et Beaune.

Un après-midi d'août au parc de la capitale Bourguignonne, Marthe lisait un bouquin, assise sur un banc. Elle avait pincé ses cheveux et s'était vêtue en noir : un pull légèrement moulant, une jupe au raz des genoux, des jolis bas et des mules à haut-talons.
Le parc consistait principalement à six allées, dont une pour y venir, en étoile autour d'une fontaine. Chacune plus ou moins encombrée de chaises et de bancs, étaient flanquées d'arbres et d'arbuste et se terminaient en points de vue sur des compositions botaniques.

Par dessus son livre, Marthe vit un homme étrange, de taille moyenne, cheveux bruns courts, ni beau ni laid, portant à la fois un long coupe-vent rouge et un short dépassant à peine, les pieds nus dans des médiocres tennis bleues-claires. Il faisait chaud, mais pas tant que cela, bien que le temps était à l'orage, il n'y avait pas de risque de pluie. Il semblait seul au milieu de nulle part, aux aguets, tournant sur lui-même. Il s'était engagée dans une allée bouchée, à droite, voisine de celle où Marthe était assise et lisait. Des femmes, entre cinquante et soixante-dix ans, papotaient des chaises au banc qui concluaient l'allée en tournant le dos à un arrangement botanique.

Intriguée, Marthe observa le type qui fouillait sous son coupe-vent, puis déboutonna avec soin son habit en veillant étrangement à ce qu'il ne s'ouvrît pas. La brune guettait l'homme qui s'avançait derrière les arbres, vers le groupe de femmes agitées. Marthe se pencha en arrière sur son banc et vit, brutalement, l'homme écarter son coupe-vent rouge et agiter son sexe en l'air. Les femmes crièrent et insultèrent l'individu qui fuit et se réfugia, sommairement rhabillé, dans l'allée de Marthe qui se précipita dans son bouquin. Il était à cinq pas d'elle et semblait être rassuré par la tournure de son manège bien huilé. L'homme en rouge se reboutonnait mais, quand il vit Marthe en face de lui, il renonça à remonter le zip de son short recouvert par le coupe-vent.

Marthe ne dit rien, ne cria pas et n'avertit personne. Il était pourtant sûre qu'elle avait tout vu de là où elle se tenait, comme le vérifia le brun en tennis bleues. Chaque allée était observable de l'une à l'autre, mais pas plus loin, sans quoi le scandale eut été énorme et définitif depuis longtemps. La brune referma son livre, passa à côté de l'exhibitionniste, sans plus ni moins d'intérêt, et redescendit dans l'allée à gauche. L'homme en rouge reçut cela comme un signe, du genre que les pervers voit chez les gens ordinaires quand cela les arrange.
Marthe s'était assise en travers d'une chaise avec son livre auprès d'autres de femmes du même âge que les précédentes, avec l'air d'aimer la compagnie sans participer à la discussion. L'exhibitionniste s'engagea dans l'allée, sous le regard masquée de la femme en noire qui entr'apercevait une masse rouge venir à six mètre. Quand la couleur changea, elle leva les yeux tout à fait. Les femmes, derrière Marthe, qui gloussaient et se disputaient, hurlèrent et houspillèrent maintenant l'individu qui fuit. La brune fut la dernière à mimer une colère qui se résuma à se lever, pour mieux voir la fin du spectacle étrange. Elle fuit également, pour des raisons différentes, et d'assez loin pour ne pas avoir l'air d'y trouver quelque intérêt.
Marthe revint dans l'allée d'où elle venait, avec son livre, une allée moins large et moins fréquentée. Il se déroula ce qu'elle espérait malgré elle: l'exhibitionniste l'avait vu revenir de là où il avait commis son méfait et retourner à l'endroit où ils s'était vus. Elle ne s'était toujours pas plaint de quoi que se soit à personne. L'homme en rouge s'engagea aussi dans l'allée. Les allées voisines s'étaient vidées des promeneuses dégoûtées par les évènements. Le pervers vit la femme en noir au jolis mollets gainés de noir et à la belle nuque dégagée par une pince dans les cheveux bruns. Elle faisait semblant de lire, debout, en tournant le dos au brun. Il comprenait et cela préservait son mal-être.

– Parfois, j'aimerais qu'on me dénonce. Si je devais l'être, je préférerais que ce soit par vous.
– Très bien… Votre adresse ? Ironisait Marthe qui aimerait qu'il fuit, finalement, qu'il ait peur.

L'homme au coupe-vent et short arracha le bouquin de la brune qui lui tournait le dos au trois quarts. Il inscrit en haut de la page de gauche, avec un vieux crayon à papier émoussé, qui se trimbalait dans la poche son vêtement rouge, son adresse.
L'exhibitionniste partit et Marthe fuit presque plus vite que lui, avec le livre avec lequel elle ressentit comme une crainte, de même d'avoir été vu avec lui. Mais l'allée était vide. Elle ralentit pour qu'on, une fois de plus, ne la vit pas suivre le pervers. L'afflux d'adrénaline dopait son intelligence.

Pendant plusieurs jours, elle regardait son livre de loin, lu l'adresse plusieurs fois, introuvable dans les pages de l'annuaire de la Côte-d'Or, mais tout à fait crédible, ses voisins y étaient. Elle ne pu lire son bouquin au delà de la fameuse page. Rien ne l'empêchait d'aller voir où il habitait. Elle prit sa 205 bleue-marine, vêtue en blanc : pantalon et haut à décolleté carré à large bretelles, un élastique dans les cheveux brillants. De curiosité en découvertes, elle se gara dans un parking de la cité, gazon jaunie et raréfié. Elle s'approcha de l'immeuble, peinture écaillée et bruyant. La brune gagna la cage d'escalier à la vitre brisée et boîte aux lettres éventrées. Finalement, puisque Marthe connaissait l'adresse du pervers par coeur, grimpa les six étages puisque l'ascenseur était en panne. Arrivée devant la porte de l'exhibitionniste, la conductrice de bus regarda autour d'elle et, ne voyant rien, bêtement, elle essaya de voir par le judas, ce qui fut vain. En s'approchant, Marthe avait donné un coup de bottine dans la porte et, aussitôt, un homme brun ouvrit.

C'était le pervers mais il semblait normal et dans une tenue ordinaire. Il avait peu de meubles, sinon fragiles, mais des sacs et des cartons.
Il n'invita même pas la brune à s'asseoir, elle pouvait partir quand elle le voulait et dû même claquer la porte. Elle resta à l'intérieur pour entendre l'homme raconter son histoire comme s'il avait le devoir moral de le faire.

Il se nomma Jérôme, fils de paysans. Adolescent, puis jeune-homme, il était accablé de troubles psychologiques. Cela s'était aggravé jusqu'à se masturber en public et se faire internet en hôpital. Enfin, il s'était retrouvé en centre de réinsertion où il rencontra sa femme. Ils s'était trouvé ce logement, un peu étroit pour deux, et elle partit.

Marthe s'assit sur le canapé encombré, pendant que Jérôme allait et venait entre la cuisine et la pièce unique pour préparer un jus d'orange, et quand il eut raconter son histoire, elle entama la sienne, naturellement, comme si de rien n'était.

– Que cherchez vous ? Lança t-il.
– Votre coupe-vent rouge, votre short et vos tennis bleues, ironisait-elle en réprimant un petit sourire en coin.

Jérôme chercha dans ses sacs et sortit l'habit et l'enfila. Marthe se leva et réajusta le vêtement, l'ouvrait, le refermait, pensivement. Elle cachait pudiquement les intentions qu'elle se découvrait. Elle ôta le coupe-vent qu'elle jeta sur le canapé sans rien dire. De même, timidement, elle retira le polo. Elle était prête à se résigner à déboutonner le short de Jérôme quand celui-ci se dévoua, interrogatif. Marthe s'accroupit et fit descendre le short et le slip d'un seul mouvement. Le sexe de Jérôme jaillit mollement. Ayant une idée obsédante en tête, étrangement, Marthe proposa à son partenaire de remettre le coupe-vent. Jérôme dû s'asseoir les fesses nues dans le froid tissu synthétique. La brune se mit à genoux et hissa un pied pour délacer. Elle arracha le tennis, de même pour l'autre pied. Enfin, elle enleva le short et le slip pliés en accordéon. Marthe fit lever Jérôme et ouvrit, ferma, le coupe-vent comme tout à l'heure avec le même air mystérieux. Elle ferma les boutons, soignée et déterminée, puis prit la main de Jérôme.

– Viens, on va faire un tour.

Il se vit, pour une fois, moins pervers que quelqu'un, mais il avait confiance, et bien plus. Ils descendirent l'escalier.
Sans dire mot, elle l'emmena jusqu'à sa voiture où elle lâcha seulement sa main. Jérôme monta comme passager de sa conductrice qui roula ensuite une heure jusqu'à la nuit et une ville. Marthe se gara sur une place étroite et pentue de centre-ville, descendit et ouvrit la portière de Jérôme qu'elle reprit par la main. Ils traversèrent la ruelle qui bordait le parking. Ils n'allaient pas du tout ensemble, elle en jupe au raz du genou, bas et pull léger, toute en noir et bijoux dorés; lui en coupe-vent rouge et tennis bleues, dont une au lacet presque défait. Les passants, amusés des dégâts vestimentaires qu'occasionne une fin d'été orageux, n'osaient pas imaginer qu'il n'y avait pas, plus, de short sous le coupe-vent. Ils auraient pourtant raison.
Marthe et Jérôme remontèrent en amoureux mal assortis la ruelle étroite qui montait depuis le coin de la place. Il faisait nuit maintenant et Marthe tira par la main l'exhibitionniste qui avait presque froid vers une autre ruelle en équerre avec la précédente à mi-parcours. La brune n'avait rien dit depuis l'appartement H.L.M. de son homme-objet et son «Viens, on va faire un tour.» Elle ne lui avait pas dit non plus qu'elle connaissait cet endroit parce qu'elle s'y rendait souvent. Cependant, elle n'avait jamais osé aller jusqu'à la double porte à peine visible au bout de la ruelle sombre, dans la façade creusée. De la lumière passait par deux hublots et dans les faisceaux s'éloignaient des couples et des individus se parlant doucement. Ils partaient dans les deux directions que propose naturellement le virage qui s'occasionne juste après le club échangiste. Jérôme, devinant plus ou moins ce qui allait arriver, l'air frais courant sous ses testicules, commençait à bander. Marthe lui parla enfin :

– Reste-là et montre-toi aux femmes qui arrivent.

La brune disparut dans un cul-de-sac sombre à quarante mètres du club, sur le même trottoir. Elle vit son homme-objet se tourner vers elle, à dix mètre, suivant du regard deux femmes en se déboutonnant lentement le coupe-vent rouge.
Il arrivait une brune toute en boucles, maigre, vive et expressive; et une blonde de plus de quarante ans, ronde, en chignon. La première portait un haut vert-pomme à manche courte et sommairement moulant et un jupe fleurie à volants. La seconde avait un tailleur rouge, assez court, sur un chemisier à motifs colorés et des bijoux de bois. De son cul-de-sac, Marthe vit Jérôme se mettre soudainement à nue et les deux femmes lui apparurent traversant la ruelle.
Elles semblaient sortir de leur discussion, qu'on imaginerait passionnée en sortie de club échangiste. Elles revenaient à la réalité, s'offusquèrent, perdirent leur respiration puis regardèrent autour d'elle, personne. Ce n'était pas si grave, elles venait d'avoir vécu bien d'autres choses, à propos desquelles Marthe s'interrogeait, s'excitait, trépignait. Comment les femmes sont elles, doivent être, quand elles croisent un homme nu ?
Apparemment, elles rirent, peuvent rires, accrocher leurs regards incandescents à l'exhibitionniste inoffensif et continuer leur route en se retournant de temps en temps en questionnant de l'oeil.
Jérôme était maintenant de profil, dans le dos des deux femmes qui s'éloignaient, le sexe tendu à l'extrême, puis laissa pendre les deux pans de son coupe-vent en remonter le cul-de-sac où il retrouva péniblement Marthe, affolée.
Celle-ci, cependant, décida d'arracher le vêtement synthétique et le roula en un petit paquet qui tint dans une main.
Marthe prit la main de l'homme nu en tennis bleues.

– Surtout, soit… Présentable, il bandait toujours fièrement.

Il remontèrent le cul-de-sac et, à la sortie, croisèrent un femme. Elle avait bien quarante-cinq ans mais n'avait pas un poil de gras de trop, un joli sourire quoiqu'éteind et dominateur, une tête fine et bien portée. Elle avait un chemisier blanc avec une cravate, ainsi qu'une jupe écossaise.
Cela devait faire office également de déguisement pour la soirée en boîte échangiste.

– Est-ce qu'il lèche ? Demanda la blonde fière et tout entière encore dans un jeu dans lequel elle venait de participer.
– Oui… Répondit Marthe, abasourdie.
– Est-ce qu'il suce ? Ajouta la quadragénaire les mains sur les hanches, avant de caresser le torse et de saisir le membre de Jérôme comme la poignée d'une belle et veille armoire qui pose un problème de bois travaillé.
– Et combien cela me coûtera t-il ?
– Heu… Cent… Cent Euros… Proposa la brune qui ne connaissait aucun tarif de ce genre mais ceci l'excita.

Elle se demandait également ce que voulait dire la blonde par «suce». Suce qui ? Par qui ?
La blonde sortit un billet de son soutien-gorge qu'on apercevait à peine dans et sous le corsage blanc relativement débraillé. Elle le tint à Marthe et remonta le cul-de sac, ainsi que sa jupe, et se colla les épaule à un mur inconnu.

– Mets-toi à genoux, salope.

Elle écarta ses cuisses et descendit à peine sa culotte assorti à son soutien-gorge.
Jérôme posa prudemment ses genoux sur les pavés chaotiques et abaissa le slip jusqu'aux mollets.
Il lécha le sexe hirsute, plus sombre que les cheveux,et humide. Il y enfila sa langue, puis un doigt et tint les lèvres ouvertes, les grandes et les petites, pince et mordille le clitoris, crache et lape la chaire la plus intime du sexe de l'inconnue.

– Maintenant, tu vas sucer…

Jérôme se releva tourna autour de lui-même pour suivre du regard interrogatif, benêt qu'il est un peu et qu'il aime être dans le cas présent, la blonde qui sembla chercher quelque chose.
Elle arracha le cylindre rouge de la main de Marthe, le déplia quand elle vit dans le noir que c'était un coupe-vent roulé, avec un petit mot de politesse, et le déroula par terre. Elle poussa son client contre le même mur que le sien à l'instant et s'agenouilla comme lui. Il bandait toujours généreusement quand elle le prit en bouche tout entier jusqu'à lui faire mal.
Elle le pompa rageusement à coups de tête et avec les dents. Elle refusa qu'il lui toucha la chevelure.
Quand elle s'arrêta pour reprendre son souffle, haletante, brièvement, elle se fit harponner l'oeil, douloureusement aveuglée.
Un jet de sperme aussi inattendue que violent s'était abatu sur elle comme si c'eût été un barrage qui cédait, ce qui' n'étonna guère Marthe qui comprenait Jérôme comme elle-même.
L'exhibitionniste jouit quatre fois sur la blonde agenouillée et grimaçante, mouillant le corsage et le coupe-vent par-terre.
Elle s'essuya avec les doigts englués, de plus en plus amusée.

– Tu es particulièrement productif ce soir.

Marthe était étonnée. Il n'était jamais venu ici, ni ce soir. La blonde avait confondu Jérôme avec un autre, raison pour laquelle elle s'était donnée à lui aussi facilement.

Le lendemain, Marthe allai chez Jérôme qui ouvrit la porte de son appartement, en tenue normale, surprenant la brune qui ne concevait sa bizarre relation que nue ou presque, un peu ridicule, obscène donc.

– Vous êtes prêt ? Lança t-elle de but en blanc, en claquant la porte.

Jérôme errait dans la pièce unique, trouva son coupe-vent et son short dans des sacs qui faisaient office de meuble, puis se déshabilla avec un air piteux. Après avoir enfilé ses tennis bleues, il s'approcha d'elle. Marthe regarda au raz de leurs corps rapprochés, glissa une main sous le coupe-vent rouge et branla le membre de son compagnon; elle voulait qu'il bande dés le début de leur promenade. La brune prit la main de son exhibitionniste, qui claqua simplement la porte de son appartement, et tous deux descendirent les escaliers parce que l'ascenseur des H.L.M. n'était toujours pas réparer. Si quelqu'un montait les marches, il verrait tout de l'anatomie de sa probable connaissance.
A bord de la 205 bleue-marine, arrêtée à un feu rouge, à une conductrice sur une voie parallèle, Marthe montra en soulevant le coupe-vent rouge de Jérôme, son membre droit et gros. Lui-même empourpré, ainsi que la voyeuse accidentelle, se croisèrent à peine le regard. Cela fut très rapide et le feu rouge se changea en vert.

– Tu vois, là ? Au rassemblement de chaises ? Dans cinq minutes, tu viendras faire… Ton numéro et, cette-fois-ci, tu iras jusqu'au bout.

Marthe l'avait presque sermonné. Ils étaient rendus aux abords du parc du centre-ville, à quelques kilomètres de la banlieues d'où ils venaient. Jérôme n'avait même pas de montre mais il descendit bien cinq minutes après Marthe. Elle venait de s'asseoir en compagnie d'une dizaine de personnes avec un livre qu'elle fit mine de dévorer. Jérôme avait vu cette scène avant d'aller la rejoindre. Les jambes nues et le coupe-vent long, rien en dessous, il passa l'entrée du parc puis tourna à un carrefour gravillonné en revenant vers la voiture visible au loin. La brune leva de temps en temps les yeux de son bouquin, tout en s'imprégnant de la population qui l'entourait, pour observer. Une masse rouge était bien là et Marthe vérifia que c'était bien Jérôme, qui palpait à son col, son habit était bien soulevé à l'entrejambe. Elle était la seule à voir, parce qu'elle s'y attendait, qu'un homme se déboutonnait et que son torse était nu, puis plus bas également. Jérôme exhibait maintenant son sexe à la vue de la poignée de gens assise avec Marthe. Celle-vissait son regard dans celui e son complice pour lui dire d'en venir au fait. Timidement, il commençait à lâcher un pan de son coupe-vent rouge pour saisir son membre. Lentement, il entama des allers et retours de sa main autour de son sexe, faisant glisser la peau fine nervurée et cligner le gland grossissant. Un cri de femme révoltée se fit entendre, une autre affolé, une colère d'homme, etc. Marthe faisait semblant d'être absorbée par sa lecture, pour ne pas devoir hurler avec les autres, partir ou tourner le dos, ce qui' l'empêcherait de voir par dessus ses pages.

– Vas-y ! Mimait-elle avec les lèvres.

Mais Jérôme ralentissait sa masturbation et bougeait les pieds dans le gravier. D'un coup, Marthe, en colère, jeta son livre sur un siège et jaillit du tableau devant lequel Jérôme se branlait et s'accroupit contre la jambe gauche en prenant son sexe dont elle relança l'excitation. Les spectateurs commençaient à «s'impatienter», mais ne partaient pas, comme par défit ou comme s'il fallait assister à ce que quelqu'un s'abattît sur le «criminel», et ce fut Marthe. Mais celle qu'on prit, non pas pour une complice qui n'existerait jamais pour ce genre de crime, surtout pas une femme, mais une espèce de folle opportuniste branlait à pleine main, vive, terrorisée et enragée, le membre de l'exhibitionniste qu'elle avait au niveau des yeux. Elle se mit devant lui et le prit dans sa bouche furieuse pour arracher Jérôme à sa crainte et à sa distraction. Elle réussit un instant et cela suffit. Il lâcha un long jet de semence qui s'abbatit sur le visage de Marthe et sa robe noire. La voir mêler sa bouche au sperme qui la bombardait fit monter le coeur et l'estomac dans la gorge des femmes qui assistait malgré elles à la scène.
Ils fuirent tous deux, Jérôme presque nu sous son coupe-vent volant à l'air et Marthe, zébrée de blanc du front jusqu'à sa tenue noire, partiellement aveuglée. La brune, du sperme en balafre entre les yeux démarra en trombe et déboîta rapidement du trottoir vers la voie où elle accéléra vivement. Marthe grognait en conduisant, se trémoussant sur son siège, serrant les dents sur lesquelles s'égouttait la semence de Jérôme. Celui-ci la regardait bizarrement, ne se rhabillant que quelques seconde après; il pourrait jurer qu'elle était en train d'inonder sa jupe. Arrivée en banlieue, Marthe, comme épuisée et écoeurée, laissa descendre Jérôme qui du remonter ses étages d'H.L.M. avec sa tenue étrange, colorée, pathétique et indécente.
Leur éloignement l'un de l'autre avec le goût du définitif.

Du temps s'était écoulé et Marthe n'avait plus revu Jérôme. Un été, alors qu'il faisait chaud, elle repensa à ses aventures de plus de deux ans.
Avant d'aller au marché du village où elle résidait désormais autant comme refuge que thérapie, elle ôta sa culotte de dessous sa robe fleurie boutonnée sur le devant, à cerises et roses sur fond blanc.
Elle croyait ne plus pouvoir, ou oser, repenser à Jérôme mais le cuir de sa Renault 205 bleue-marine lui chauffait les fesses et massait les lèvres de son sexe. Pendant qu'elle conduisait, Marthe regardait les badauds dehors, et guettait sa robe remontée en haut de ses cuisses. Elle gara son véhicule sur un parking jouxtant la Mairie au bout du marché avant de claquer les portières, prendre son cabas et traverser la rue.
Marthe avait effectué quelques courses quand, sentant le soleil cuir sa peau caressée par un petit vent doux, elle s'arrêta; c'était inextingible.
Au milieu de l'allée de la place de son village, pas trop encombrée et donc visible d'un bout à l'autre, la brune posa son cabas et déboutonna le premier bouton sous sa poitrine. Jusque là, cela pouvait s'interrompre et faire croire un coup de chaleur bien compréhensible ses derniers jours. Mais Marthe prit goût et continua, en vérité, ne pouvant plus s'arrêter, elle ouvrit sa robe, maintenant entrebâillée entre ses seins jusqu'au nombril, à hauteur du pubis qui lui démangeait. Marthe écarta sa robe tout à fait, resta ainsi les bras presque en croix en fermant les yeux. Elle senti le vent chaud parcourir son corps libre, qui lui posait toujours un problème, et le soleil brûler sa peau. Des sons bourdonnaient à ses oreilles, de plus en plus agités.
Ensuite, elle ne se souviendrait plus de ce qui allait suivre. Entre rêve et réalité, Marthe croirait avoir laissé glisser sa robe légère, à cerises et roses, sur ses bras tendus en arrière, la ramasser et rouler dans son cabas avant de parcourir, nue dans la foule, les quinze mètres jusqu'à sa 205 bleue et rentrer chez elle.

De retour et calmée, elle se serait rendue compte de quelque chose qui la catastropha: Marthe habitait ce petit village depuis deux ans, elle y était déjà relativement connue, et le récit de son récent exploit, ne serait-ce que la partie sûre, se répandrait comme une traînée de poudre.

Une semaine plus tard, selon ce qu'on dirait autour d'elle, sur des oui-dire puis sur alerte des parents, on interna Marthe parce qu'elle se serait déshabillée puis masturbée sur un banc du parc du village.
La brune ne serait souvenue que de deux choses, vouloir rejoindre Jérôme, avec le destin duquel le sien se rapprochait, et son propre sexe qu'elle avait toujours voulu masculin, Quand Jérôme le voulait Féminin.

Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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Samedi 18 février 6 18 /02 /Fév 01:00
Bonjour,

Ce billet confirme que ce blog est dédié à mes écrits érotiques. Mes textes ne sont pas tous publiables et terminés. Ce sera selon l'intention des visiteurs: lire ou s'inspirer. On pourra même envisager une collaboration, scénariser un fantasme quelconque. Pour cela, écrivez-moi. J'accepte vos propres écrits, je mentionnerai l'auteur.

Merci

Les textes présents pour l'instant :

La grande distribution
    Une scène entre amis sur le lieu de travail plus ou moins fréquenté.
Le sosie et son client
    Ce n'est pas parfait, écrit trop rapidement, mais ce n'est pas l'avis de tous, alors... C'est plus qu'original sans doute.
L'époux prostitué
    Rien à dire de plus.
La traductrice
    Une traductrice s'envoit en l'air grace à l'incompétence des deux interlocuteurs. Plus drôle que subtile.
La première femme de ma maturité
    Un texte un peu fantastique, surréaliste, un peu bizarre et peu donc déplaire.
La fièvre de Miss Ewell
    Trois fois rien.
Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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Samedi 18 février 6 18 /02 /Fév 00:00

C'était durant une canicule estivale. Paul Lagarde se rendait à son emploi. Il travaillait chez un grand distributeur. Il est élancé, brun, élégant. Il aimait Lou Reed, Léonard Cohen, la moto, Stanley Kubrick. Il collectionnait les timbres.

Le soleil brûlait ses doigts sur le volant. Il arrivait à destination. Il garait sa voiture sur le parking incandescent du magasin. Il était étrangement vide. Il y avait surtout les véhicules de ses confrères et consœurs. Lorsqu'il a ouvert sa portière, le soleil s'est abattu sur lui comme une coulée de plomb fondu.

Paul a poussé la porte rouge en aluminium. Il a remarqué une affichette scotchée sur la vitre synthétique : « Les clients ne seront pas servi pour cause de grève. » Il a craint un instant d'être venu pour rien, mais il a réfléchi au sens de la phrase. Son cerveau devait être engourdi par tant de chaleur. Il traversait le vestibule bourré de canapés en cuir ou de tissus bariolés, de meubles en kit grossièrement assemblés.

Au-delà des caisses, de l'accueille et de l'allé transversale, Paul a reconnu Béatrice Marcos. Elle plaisantait avec une personne dont la chevelure brune dépassait le dossier d'un canapé placé en face du sien. C'était aussi une femme. Elle me tournait le dos ainsi qu'à l'entrée. Une table basse carrelée les séparait.

Paul s'est approché sur le côté pour reconnaître l'autre personne. Béatrice a remarqué sa présence, surprise et amusée. Il lui a semblé qu'il interrompait une discussion intime. Elle a plongé son nez et sourire lumineux dans ses mains fines, penchée, les coudes posés sur ses genoux. Elle portait un chemisier noir ouvert et un pantalon blanc moulant. C'était une femme simple qui aimait la compagnie des hommes dont elle appréciait, autant qu'eu chez elle, la simplicité. Sa beauté faite de contraste lui donnait autant d'autorité que de charme.

Elle semblait vouloir alerter de ses yeux clairs, au travers de ses longues frises brunes, ceux de son interlocutrice et les guider dans la direction de Paul.

C'était Ludivine Stevens, une petite brune aux cheveux mi-longs et au visage pointu. Sa voix était infiniment claire, autant que ses yeux étaient noirs et grands. Ses fossettes, judicieusement placées au milieu des joues, dans l'axe du menton, son petit nez retroussé, faisaient fondre tout son entourage.

Elle portait la veste rouge réglementaire, portant son nom et son prénom, un corsage blanc ainsi qu'une jupe noire. Elle avait les jambes étrangement écartées, effondrée dans son canapé onctueux, couleur ivoire. Elle a tourné sa tête par-dessus son épaule et a resserré ses jambes. Elle s'est redressée pour saluer avec une politesse inhabituelle. Des gens arrivaient et allaient à gauche et à droite.

– Nous sommes en grève, dit brutalement Béatrice, rouge, à peine remise de ses émotions.
– Ils n'ont pas cédé ? Dit Paul avec la sensation d'être un peu le dindon de la farce.
– Apparemment non, a enchaîné Ludivine. On est venu pour ne pas avoir l'air de profiter du beau temps, faire signe de bonne volonté, mais on ne sert pas le client. Béatrice a étouffé un rire.
– Elle n'a pas de culotte ! S'est esclaffée Béatrice sans parvenir à se châtier.
– Hein ! ? Dit Lagarde, interloqué.
– Arrête ! A protesté la brunette.
– Si ! Tiens… Viens à côté de moi… Paul a joué le jeu et est venu s'asseoir près de la taquine.
– Regarde… Béatrice se penchait et piquait du doigt dans le vide, ici et là, dans la direction des jambes de Ludivine. Elle tirait sur sa jupe, tournant ses genoux de gauche à droite puis de droite à gauche. On aurait dit des gamines ou peut-être une mère avec son adolescente.

– Montre !
– Non !

Ludivine préféra soulever un coussin sous lequel il y avait un slip de dentelle qui sembla minuscule aux yeux de Paul.

– Ben voilà ! Il le sait maintenant… Dit Ludivine, agacée.

Au même moment, un couple s'est approché à la droite de Béatrice pour lui demander où se trouvaient les placards à balais. Elle a pouffé. Pour une seconde, ils auraient vu le sous-vêtement de la brunette. Il s'appelait Antoine, corpulent, blond, vêtue de jean de la tête aux pieds comme sa femme. Elle était ronde, se prénommait Jeanne, coiffée de belles boucles blondes, souriante.

– C'est là-bas, les placards à balais… Béatrice caricaturait les derniers mots.

Paul ne se faisait pas à l'idée que Ludivine était nue sous sa jupe. Elle a vu l'occasion d'interrompre ce jeu qui ne lui plaisait plus.

– Suivez-moi… Dit-elle en se levant. Sa jupe distendue est tombée, la laissant fesses à l'air au milieu d'un bâtiment qu'elle a jugé tout d'un coup extrêmement immense. Si elle le pouvait, comme on le dirait dans ces cas là, elle se cacherait dans un trou de souris. Ludivine, toison au vent, se tenait près d'Antoine, plus grand.

Par curiosité, deux jeunes-femmes noires, pulpeuses, les cheveux tressés, se sont jointes au groupe qui s'est formé autour de Stevens. Elles ne virent rien de particulier. Celle qui s'appelait Thérèse portait une veste et un pantalon noirs, un pull violet. Elle craignait moins la chaleur que la mode. L'autre, Mathilde, n'avait qu'une longue tresse. Elle avait une très courte jupe et une veste rouges, un t-shirt blanc. Ses cuisses étaient musclées.

Béatrice, Paul et Jeanne entouraient la vendeuse à demi-nue. Personne ne su comment réagir : remonter sa jupe ? La laisser se débrouiller ? Chacun devinait ces questions dans le regard des autres.

Ils ont ri finalement car, la matinée étant bien avancée, les acheteurs étaient rares. Habituellement nombreux à cette heure-ci, ils évitaient de voyager sous la chaleur. Aussi le paravent étroit qui encerclait Ludivine s'est desserré dans la bonne humeur. Les seuls clients étaient le couple au « placard à balais » et les deux jeunes-femmes. Stevens a découvert ces dernières, la toison pubienne libre, ce qui les a fait glousser sans pour autant se moquer.

– Ne vous gêner pas… Excusez-nous… Vous pouvez continuer… Ont-elles dit.

Ludivine est tombé de lassitude sur la table basse. Les filles semblaient attendre. Les yeux se sont posés sur la vendeuse. Elle a regardé devant elle pour éviter ces regards.

Bernard et Philippe arrivaient en annonçant : « On a fermé le magasin. La direction n'a même pas remarqué notre présence et… » Dans leur déplacement le long de l'allée transversale, ils ont aperçu Stevens, les fesses écrasées sur le carrelage de la table. Elle caressait les flancs « d'un client » qui se tenait face à elle. Les camarades se sont approchés, les rideaux de fer descendaient.

Ludivine a glissé la paume de ses mains vers la braguette d'Antoine, sa femme à sa gauche, complice et interdite. Béatrice et Paul s'étaient assis proche d'eux, effarés. Les copines se tenaient debout, à côté, mais hors du champ de vision de la brunette. Bernard et Philippe, stupéfaits, se sont effondrés dans l'autre canapé, presque dans le dos de leur consœur.

Ludivine palpait le sexe d'Antoine à travers le tissu. Jeanne a scruté autour d'elle et a sorti le membre de son mari, au milieu du grand hangar illuminé. Elle fait courir la peau sur la chair. Les clients, nerveux, inspectent les lieux et reviennent sur le spectacle qui les hypnotise. La vendeuse a posé ses lèvres sur le bout libéré de son fourreau. Elle a regardé autour d'elle, croisé des regards graves, a avancé ses fesses nues sur la table et a avalé entièrement le membre tendu. Elle a ressorti la verge turgescente du grand blond de sa bouche, timidement, avec un long filet de salive qui la reliait à ses lèvres tremblantes. Stevens a basculé en arrière.

Elle vit Béatrice et Paul sur sa droite. Thérèse et Mathilde, plus près, debout, dominantes. Bernard et Philippe sur sa gauche. Au ras de son sexe, Jeanne et Antoine qui s'abaissait.

Il glissait sa langue entre les lèvres perlantes de désir, palpitantes de sang chaud. Le regard de Ludivine se troublait, mais elle a vu l'œil de Mathilde briller. Stevens a caressé l'intérieur de la cuisse qui la surplombait. La jeune femme a remonté sa jupe et a baissé son slip de coton. Elle a passé ses doigts ornés de bijoux, son poignet portait un bracelet doré, dans sa fente bombée et humide. Mathilde s'est agenouillée sur la table basse. Ludivine n'a plus vu les lumières du bâtiment, n'entendait plus les bruits infinis du vide ambiant. Sa langue frétillait profondément entre les lèvres roses de la jeune-femme.

Jeanne fouillait la chevelure blonde de son époux qui se tenait au bas de sa hanche gauche. Il s'est levé et a mêlé sa langue à celle de sa femme. Celle-ci s'est misent à genoux et a goûté un sexe identique au sien, délicat, et a sucé le clitoris. Antoine s'est tourné à l'opposé, a posé un genou sur le canapé sur lequel il s'est appuyé. Béatrice a pris son sexe dans sa main gauche, le plat vers lui. Elle l'excitait en crochetant sa jambe juste en dessous de sa bourse. Sa langue courait sur toute la longueur de la verge. Elle a disparu entièrement dans la bouche de Béatrice dont la joue gauche a enflé.

Juste à côté, Paul recevait les faveurs de Thérèse. Elle était penchée sur lui, les tresses nombreuses et rebelles. Ses seins ronds et fermes roulaient sur les cuisses du vendeur. Son corps magnifique : le dos creux, les reins cambré, ondulait sous ses doigts. De temps en temps, Thérèse se relevait et accueillait le membre d'Antoine qui lui tenait une poignée de tresses au-dessus de son front humide.

Mathilde roulait des fesses et se mordait la lèvre inférieure. Elle remarquait à droite Thérèse, sa copine, avec Paul et Béatrice. A gauche Bernard et Philippe, leurs sexes fiers à la main. Elle a laissé Ludivine, la bouche rougie, et a rampé vers les deux membres qu'elle a saisis.

Ludivine errait dans un autre monde. Jeanne a laissé le vagin béant à son mari qui s'y est glissé aussitôt. Elle s'est approchée de Philippe, dans une main de Mathilde. Il a baissé la culotte de la blonde, a empoigné ses larges cuisses, pénétré la graisse et mangé son généreux jardin baigné de rosée., Elle s'est accrochée à la chevelure du vendeur, sa tête a basculé en arrière, regardant avec extase une affiche suspendue : « -20% sur la literie » et son mari aller et venir dans la vendeuse.

Mathilde était à ce moment-là à quatre pattes, nue, tournée vers cette scène. Ses gros seins battaient entre ses bras. Bernard allait et venait vivement dans ses entrailles.

Paul était couché sur le canapé. Thérèse était contre lui. Son postérieur montait et descendait. Béatrice, les cheveux couchés sur le coté droit, promenait sa langue sur le dessous de la verge et continuait jusqu'à l'anus de Thérèse. La brune a souri à Antoine. Elle avait enfoncé un doigt dans le petit trou de la jeune-femme. La main gauche qui empoignait une fesse charnue a fait un signe au blond. Béatrice descendait quand Antoine a passé dans son dos. Il se dénudait totalement en ôtant tout ce qui entravait ses chevilles. Il a monté sur le canapé, posé son sexe sur l'anus de Thérèse. Elle a enlacé les épaules de Paul. Il a fait de même, la main sur sa nuque. Elle lui a dit à l'oreille : « C'est la première fois… » Il a répondu qu'il ne fallait pas s'inquiéter. Béatrice caressait le dos de la jeune-femme. Elle tirait sur la fesse, bien ronde, qui masquait la progression de la verge d'Antoine. Il était maintenant bien en elle. Au fur et à mesure qu'il assurait son va et vient, Paul recommençait le sien. Thérèse avait la sensation qu'aucun vide ne subsistait en elle qui n'avait été conquis par ses deux hommes. Elle mélangeait sa langue avec les deux autres.

Jeanne léchait l'anus de Philippe qui recevait la bouche de Mathilde. Il tenait sa tresse à la base. La blonde était penchée en arrière, la poitrine blanche et large, la chevelure blonde sur le coussin. Mathilde était assise sur Bernard qui enserrait ses hanches sublimes. Jeanne et Philippe ont fait de même.

Bernard, sous la demande de Béatrice, a pénétré Ludivine. Béatrice était couchée dessous et excitait le clitoris de sa copine. Mathilde, laissé seule un moment, prenait la place de Marcos.

Jeanne, couchée sur Philippe, lui avait demandé en désignant Thérèse: « Antoine… Je veux Antoine… comme elle… » Le trio comprenant Thérèse avait déjà changé de position plusieurs fois. La brune préparait, une fois de plus, une sodomie. Elle eut l'impression que sa main pouvait entrer dans la chair généreuse de Jeanne et sentir au travers de la cloison le membre de Philippe. Antoine souriait à son épouse. Elle était prête. Il passait au bout du crâne de Ludivine et allait saisir le postérieur de Jeanne.

« Bernard ! Venez… » Thérèse voulait retrouver les sensations qu'elle avait perdues en même temps qu'Antoine.

Béatrice avait pris le goût de se servir de ses doigts et n'hésitait pas à les additionner et à les enfoncer aussi bien dans le vagin que dans l'anus de Ludivine. Elle tournait, écartait, agitait, son amie ondulant sur le carrelage et sous l'éclairage du bâtiment.

Antoine sorti son gland et a éjaculé sur les fesses de sa femme. Béatrice a touillé le sperme de sa langue et a embrassé Jeanne. Bernard s'est retiré de Thérèse, s'est approché de Marcos, et a joui sous son nez, qu'elle l'avait enfoncé dans la fente béante de Ludivine. Le visage traversé d'un jet blanchâtre, la brune a embrassé son amie, cette dernière léchant son visage. Philippe et Paul, sous la demande de Béatrice qui enjambait la brunette, sont venu lâcher leur semence sur le menton de Stevens.

« Attendez… » Béatrice cherchait dans son sac et sorti un appareil photo numérique.

Quelques jours plus tard, le magasin a rouvert sous un climat beaucoup plus clément. Béatrice avait revêtu l'uniforme réglementaire. Elle a posé son appareil photo près de l'ordinateur, fait quelques manipulations. La belle brune a fait entendre aux clients les plus proche la mélodie la plus célèbre des internautes. Elle aurait aimé que cela ait été plus discret.

Quelques minutes ont passé. Les clients erraient dans les rayons. Deux jeunes femmes se sont intéressées à l'ordinateur dont Béatrice s'était servie. C'était deux petites brunes aux cheveux longs, portant des blousons trop grands et des jeans trop serrés.

– Tiens, regarde quelqu'un s'est servi du navigateur. On peut savoir où ils se sont connectés…
– Non ! On va se faire prendre !
– Mais non ! Regarde, on va rigole. C'est l'historique des visites.

L'une d'elle a pianoté sur le clavier et a cliqué sur la souris.

– C'est un groupe…
– Oui, c'est pas le site du magasin, mais un club…
– Le club :« Ludivine et Béatrice… »
– Houla !

Les deux filles ont fui entre les rayons en riant. Elles courraient, courbées, bousculant des gens, gloussant à pleurer dans leurs mains.

Du temps s'était encore écoulé quand deux jeune-hommes se sont approchés de l'ordinateur. Ils avaient bougé la souris et illuminé l'écran. Cela s'était produit probablement plusieurs fois auparavant.

– Je peux vous aider ? Dit Ludivine. Elle n'avait pas encore remarqué sur l'écran sa photo : nue parmi d'autres, au milieu du magasin, du sperme sur sa figure et sa poitrine.

Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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