Tatiana, ma chérie.
Je t'écris parce que j'en ai besoin. Hier, il s'est passé quelque chose de terrible. J'ai pensé à toi toute cette nuit pour que je puisse tenir le coup, d'une façon qui serait, vu les circonstances, considérée comme indécente.
Je me souviens encore quand tu es venu de Russie à bord du brise-glace quand nous étions noyés dans la brume et les icebergs. On ne pouvait voir la surface de l'eau. Tu as traversé la nappe en grimpant à bord. J'ai vu la femme blonde, le chignon caché sous la coiffe, grande, mince, dans son uniforme strict et orné d'une multitude de décorations. Tu donnais tes ordres à tes sbires hommes ; il m'a semblé que c'était le summum de la modernité, de la beauté aussi.
Hier donc, le blizzard est tombé sur Béring. Si la mer n'a pas gelé, c'est parce qu'elle était remuée par la tempête. Le pire qui pouvait arriver s'est produit. Il y avait des creux de sept mètres !
Quand je repense à cela : les lumières qui s'agitaient, le grain qui se muait en grêle et cognait contre les vitres, le ciel noir et cette vague…
Je compensais immédiatement avec cette image de toi, ta chevelure défaite, lumineuse, sur mon bras, tous les deux nus, tes doigts fin me caressant le flanc.
La vague de glace est tombé sur l'un des bateaux. J'ai perdu vingt camarades ; je ne les connais pas tous. Un vague plus lourde, plus froide que tu n'oserais l'imaginer.
Je ne sais pas si c'était le pire moment de ma vie : quand je suis parti du Mozambique ou quand tu t'es mise à pleurer alors que le brise-glace allait te ramener en Russie, et moi en Alaska.
Je crois que tu m'as menti : mon chef, d'origine Allemande, de l'Est, m'a dit que le mot, que je n'arrive toujours pas à prononcer, veut bien dire « singe » C'est donc cela. Voilà pourquoi tu m'as dit : « Tu sais, ils ne savent pas ce que c'est qu'un noir ? » J'espère que ce n'est pas par simple goût pour l'exotisme que tu m'as dans ton cœur. En ce qui me concerne, le tien me sert de brasero.
Moko, qui est du même pays que le mien, m'avait promis qu'il me donnerait ses économies s'il lui arrivait malheur. C'est peut-être trop tôt pour parler de cela, mais je crois qu'il approuverait.
Tatiana, si l'armée rouge te libère de tes obligations, j'aimerais que tu viennes avec moi à la Dominique. Là-bas, des cases deviendraient des chambres d'hôtel pour touristes en voilier, rester dormir quelques jours avant de reprendre leur tour du monde.
Je suis impatient de t'avoir contre moi. Je ne vis plus que pour cela, comme le jour ou tu es entré dans ma cabine parce que tu m'entendais jouer du djembé. Tu étais si belle, dans mon dos que, sans savoir pourquoi, je me suis arrêter de jouer. Je m'étais retourné et ton sourire, ton sourire, crispé par les impératifs de ta fonction a éclairé mon quotidien et m'a réduit à l'état de petit garçon, enfin. Ton vernis grisâtres se craquelait. Toi aussi, tu es redevenu petite-fille. Tu luttais contre ton plaisir mais plus tu résistais plus tu était belle, brillante, comme un soleil au dessus de la banquise. Tes lèvres fines en V, brillantes, tu t'empêchais de rire. Avec une courtoisie, je dirais asiatique, tu t'es excusé, dans un mot de ta langue, inaudible, et tu as fermé la porte.
Je n'ai pas rejoué depuis.
Quand tu es revenu, je me suis rapproché de toi. Tu as posé tes lèvres sur les miennes. J'ai découvert ta chevelure, l'ai dénouée, de l'or. Comme de l'eau fraîche, j'ai recueilli ton visage dans mes mains jointes et je t'ai embrassé. J'ai passé mes doigts sous les revers de ton uniforme, par timidité, comme si je suppliais quelque chose. J'avais du mal à déboutonné ces grosses boules dorées ; la rigidité du tissu ; j'ai cru que tu t'en apercevrais pas. Tu portais un petit soutien-gorge, si mignon. Ta peau si blanche, fragile. On s'est embrassés : ta bouche fine et vivace s'est mêlé à la mienne, ta langue comme un petit animal farouche et délicieux. On respirait le même air. J'ai libéré tes seins arrogants comme des collines en plaines. Je voulais les sentir contre ma poitrine alors je les ai pincés, tordus ; j'ai entendu enfin ta voix, la vraie, celle d'une femme qui enfante, qui aime. Tu a jeté ta veste comme jamais tu as du le faire et tu es revenu rependre ce que tu as laissé dans ma bouche ; c'est vrai, c'était à toi, comme tout le reste. Ton corps suspendu à mon cou. J'ai débouclé ta ceinture, jamais j'aurais pensé le faire un jour, et je l'ai ouvert ton pantalon. J'ai plongé ma main dans ta culotte et ton corps a vibré qui si tu t'étais retrouvée dehors, il faisait moins douze, ta toison blonde était humide. Je me suis mis à genoux et dégusté les herbes des dunes, ma langue cherchant un oasis où s'étendre. Tu t'étais agrippé à mon crâne, tes griffes redressant mes cheveux raz. J'ai sucé ton clitoris comme si c'était le dernier refuge de l'eau sur Terre. Tu m'as poussé sur le lit et as couché ta poitrine sur ma braguette enflée. Tu as libéré mon gland privé de liberté de jouir de ta vie. Tu t'es caresser le visage avec pour ressentir la chaleur et dureté de cette colonne de chair que ton empire dressait à son honneur. Gourmande tu voulais que mon sexe continue de grossire, qu'il se découvre devant ton autorité. Impatiente, tu dégageais toi-même mon gland que tu excita du bout de ta langue.
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