Mardi 8 mai 2 08 /05 /Mai 08:05
Bonjour,

Les mise à jour continuent mais elles concernent des textes de plus en plus anciens, dont les dates de parutions ne sont pas changées. Je rappelle qu'il s'agit de la modification du CSS (et des sources elles-mêmes car il manquait des balises et des codes).

Ce billet est pour rappeler que ce blog est dédié à mes écrits érotiques. Mes textes ne sont pas tous publiables et terminés.
Il se peut aussi que certains récits aient été volontairement tronqués pour rester relativement consensuels.
Vous pouvez remédier à cet état de fait, sur tel ou tel texte, s'il vous inspire, par une collaboration.
De même, on pourrait scénariser un fantasme quelconque.
Pour cela, écrivez-moi. J'accepte vos propres écrits, je mentionnerai l'auteur.

Merci.

Les derniers textes pour l'instant :

Les Hurleys et les marginaux
    Cherry se demande quels sont les intentions de Franck, d'autant plus que sa soeur Sue semble le connaître et le suivre dans ses perversités. Un texte allégé de façon un peu brutale.

Little Sixtine
    Un couple d'enseignant faisant l'amour, chacun de son côté, se remémore une aventure avec une élève de l'université. Ces deux histoires sont elles réellement distinctes ? Un texte auquel il manque un peu de mise en scène et d'explication.

L'ivrée, la taverne du Diable
    Un récit sur la jalousie et la frustration, libérées et déchaînées. Tout cela sur fond provincial,  pudibond et surtout très aviné. C'est très spécial donc.

La surprise
    Je me vois proposer un rendez-vous en guise de surprise. C'est un peu de mauvais goût mais c'est à cause de l'idée générale.

Les marroniers
    La passion d'une prof envers le fils de son amant, un peu interessé par la fille. Un amour impossible sur fond de complicité mère/fille. Texte un peu ancien et donc un peu trop hard.

Moi, Chlotilde
    Ce n'est qu'un petit début le plus présentable des aventures de mon amie Chlotilde.

Les portes bleues
    Une prof d'une institution catholique, qui forme des adultes, va à la découverte de ses fantasmes enfouis. Un vieux texte un peu brutal.
Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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Mardi 14 mars 2 14 /03 /Mars 08:00

Cherry Hurley conduisait sa Mercedes jaune-pâle, ses longs cheveux blonds et bouclés volant au vent de la route. Il n'y avait pas de souffle autrement sous le soleil de ce juillet sans nuage.
La jeune-femme de vingt-cinq ans roula sur un long chemin bordé de barrières et de prés, gara sa décapotable sur la place gravillonnée qui s'étalait au pied de la demeure blanche du ranch famillial près de San-Antonio. Cherry claqua la longue et basse portière du véhicule qui tournait le dos à trois niveaux de fenêtres et aux piliers en arc de cercle de l'entrée. Elle marcha péniblement dans les graviers à cause de ses hauts-talons à lanières dorées.
Petite mais pulpeuse, elle portait une robe azure, légère, ondulante, avec des effets de transparence. Celle-ci, coupée en biais entre le genou et le mollet, était piquée de fils brillants au soleil. La blonde pinçait, dans ses doigts ornés de bagues, un sac à main mauve à chaînette dorées.
Cherry avait un beau visage finement décoré, comme celui d'une poupée russe, d'une petite bouche enfantine, rose et glacée, d'un nez retroussé et pointu, et d'yeux bleux minuscules et brillants.
Le carrelage blanc à motifs antiques des abords de la piscine, lui sembla agréable. Elle s'assit nerveusement sur une chaise laquée blanche à élastiques, à gauche des piliers de la maison qui l'avait vue naître.

Sue Hurley traversa la baie vitrée qui s'étalait sous les deux étages de la demeure pour traverser l'abord carrelé de la piscine. Elle fit trois mètres, soit jusqu'au bord de l'eau, pour se rendre compte que sa soeur était là, près du côté court, et soucieuse.
Dix ans de plus que la blonde, la brune était plus grande et fine. Ses cheveux étaient coupés au carré, légers et teints délicatement en cuivre. Elle portait un pantalon gris, qui mettait en valeur ses longue jambes, et une veste bleue-marine sur un corsage en satin blanc, naturellement associé à un collier de perles.
Son visage était plus rond que celui de sa cadette; l'oeil était noir et le menton vif. Elle ferait plutôt penser à une asiatique, d'une haute taille.
Sue s'assit face à Cherry, sur une chaise semblable. La blonde se rendit compte que son aînée avait son corsage déboutonée jusq'au milieu de sa poitrine, plus délicate que la sienne. La brune croisa ses jambes et les maintint ainsi en croisant sur son genou ses doigts longs et rougis aux ongles, comme ses lèvres. Elle décrivait des cercles avec la pointe de son escarpin noir verni, ouvert jusqu'à la naissance des orteils.

– Cherry, tu n'es pas chez Franck ?
– Non. Je… Je n'sais pas… T'es t-il arrivé d'avoir peur de quelqu'un ?
– Qu'y a t-il ? Demanda Sue en fronçant les sourcils.
– Il est excessivement jaloux, mais…
– Oui ?
– Il aime me prendre en photo…
– C'est normal… Dit Sue, presque rassurée.
– … En sous-vêtements… Sue sourit. Mais il le fait sans arrêt… Dit Cherry en s'ennervant.
– Il est photographe…
– Bien sûre… Il n'est pas très bon… Il refuse que d'autres, professionnels le fasse. Dit la blonde, les yeux bleux un peu humides.
– Il est jaloux…
– Mais ce ne sont que des photos anodines. Les siennes, il les tapisse sur tous les murs de la chambre, mêmes les plus dénudées, répondit la cadette, presque en colère.
– Hmmm, je dois y aller…
– Où ça ?
– Chez Franck ! Quelle est son adresse ? Demanda Sue , debout.
– …
– Son adresse…
– Heu… 1455 Pine Street à San-Antonio. Lâcha la soeur cadette.

Sue Hurley traversa les abords blancs de la piscine et monta dans sa Jaguar verte garée derrière la Mercedes de Cherry. Elle chaussa ses immenses lunettes rondes et noires, ramassée sur le tableau de bord, et démarra en patinant dans le gravier.

***

La grande brune stationna dans, Pine Street, une grande avenue déserte et chaude de San-Antonio et la traversa. Sue sonna au numéro 1455, une maison à enduit beige à porte ronde de bois vernis. Elle dut revenir à la charge au bout d'un poignée de secondes mais la maison de style mexicain s'ouvrit brutalement. Un homme à boucle blondes négligées apparut.

– Bonjour, Sue…
– Bonjour Franck, je dois te parler.
– Très bien, entre…

Franck avait trente ans, soit cinq ans de plus que Cherry et autant de moins que sa soeur. Il avait un charme certain malgré son air endormi et son manque de soucis esthétique pour lui-même. Il portait une chemise à rayures bleues qui pendait sur un T-shirt gris, la même couleur que le pantalon de Sue, un jean modérément usé sur les cuisses et des chaussures de marin en croute marron, sans chausette.
Ils traversèrent un vestibule ocre meublé de fer forgé vers un salon à meubles en bois massifs et une grande table en verre. Sur la droite, il y avait une petite pièce pour la lecture ou la vidéo.
Sue et Franck s'y rendirent. Les murs étaient d'un jaune chaleureux ornés de motifs d'un type local. Ils s'assirent dans deux énormes fauteuils classiques.

– Voilà… Cherry t'aime bien mais…
– Mais quoi ? C'est elle qui t'envoie ?
– C'est moi qui a eu l'idée… Elle ne veut pas être exposée comme tu le fais.
– Heu… Ha bon ?
– Je veux dire, pour les photos… Dans votre chambre.
– Ha oui…
– Elle n'est pas prude, je ne crois pas, mais dans l'intimité uniquement. Si elle aime les belles photos, c'est pour elle, et toi, uniquement.
– Je vais lui faire la surprise; je vais décrocher les photos.

Franck se leva et disparut. D'après les souvenirs de Sue Hurley, il avait du tourner à droite dans le salon et longer la cuisine située derrière. Plus loin encore, un couloir court en equerre avec le premier, clos par les murs qui encadraient le logement, commençait à gauche par la chambre, puis celle pour les amis au carrefour, et donc immédiatement visible, et une salle de bain à droite.

L'homme n'a pas le sens des usages et Sue ne se souvenait plus très bien des couleurs. La brune s'extirpa de son fauteuil et commença à errer dans le petit salon, puis la grande salle et s'aventura dans le couloir. Elle s'approcha de l'entrée de la chambre par la gauche et trouva Franck en train d'enlever les punaises et de ramasser des photos. Sue en trouva une.

– Tout de même… dit Sue en voyant Cherry en culotte les bras croisés sur sa poitrine. Vois-tu encore Paul, Clyde et Liv? Ajouta t-elle en guise de question.
– Oui, bien sûre ! Répondit Franck.
– Les connaît-elle ?
– Cherry ? Franck questionna du regard, sans réponse. Je vois… Pas encore… Il avait un petit sourire en coin. Elle connaît Jane et Jack par contre…
– Heu… Evidemment… Elle sourit également. Bon, je dois rentrer parce que… Cherry doit se demander se qui se passe.
– J'espère que cela ira mieux entre nous maintenant… Au fait, Paul et les autres seront là mardi, toutes la journée, Jane aussi.

Franck continua son arrachage de punaise sans dire un «au revoir» quelconque, c'était ainsi. Sue partit lentement et, quand elle passa devant le petit salon, elle remarqua le téléviseur et le meuble qui le supportait. Elle entra en guêttant par-dessus son épaule, s'accroupi devant l'écran et ouvrit le lourd meuble de bois sombre. Elle sortit quelques boîtiers de vidéos dont elle lut les titres : «Tarzan, Jane et Jack», «La femme au robinet», «La femme au coupé et au rétréci», etc. Elle haussa des épaules, rangea rapidement, et partit réellement. Sue Hurley traversa Pine Street, monta dans la Jaguar, avec ses lunettes de cantatrice sur le nez, et démarra dans un crissement de pneux.

***

Sue était de retour au ranch et gara sa Jaguar verte là où elle était, après la Mercedes de Cherry. La soeur cadette était toujours sur sa chaise au bord de la piscine, le soleil de juillet filtrait au travers le bas de sa robe bleue. Elle avait, entre temps, cherché un livre et le lisait, une jambe sur l'autre, le pied en l'air, chaussée de hauts-talons à lanières de couleur or. L'aînée ôta ses épaisses lunettes noires et heurta le carrelage antique des abords de la piscine avec ses escarpins noirs.

– Je lui ai parlé… Elle secoua involontairment Cherry hors de son livre. Je crois qu'il ne se rendait pas compte; il t'aime un peu trop, ajouta t-elle.

La blonde souria à moitié avec ses petites lèvres roses et ses yeux bleux, rehaussant quelque peu la rondeurs de ses paumettes et creusant ses discrètes fossettes. Elle se replongea dans son livre. Sue Hurley contourna l'angle de la piscine pour disparaître derrière la baie vitrée.

***

Sue ne pouvait pas fermer l'oeil dans la nuit de lundi à mardi. Quelques images tournaient en boucle dans sa tête, celles des boîtiers des vidéos de Franck. Elles bougeaient devant elle, spectatrice se voyant actrice, actrice se voyant spectatrice, sous diverses allures et époques.
Revint à la surface également, le visage d'une autre fille beaucoup plus jeune, comme elle, se découvrant et caressant mutuellement leurs poitrines minuscules, leurs ventres, fouillant dans leurs collants et culottes, s'embrassant studieusement. Une femme, vingt ans plus âgée, les regardait, agenouillée et nue dans le dos de Sue sur le flanc. C'était à cause de cela que son image avait été oubliée et paraissait encore floue.
Sue Hurley, une bonnne quinzaine d'années plus tard, se reveilla de bonne heure, en sueur, et toute humide. Il faisait à peine jour à la fenêtre de la demeure familliale. Sue faisait comme elle entendait; Il était très tôt et Cherry dormait dans son appartement d'Austin. Elle avait pris une très longue douche et descendit en nuisette blanche à la cuisine où elle prit son petit déjeuné, seule. Elle remonta et s'habilla avec une robe rouge cintrée sous la poitrine qu'elle cachait d'un voil plissée contournant sur la nuque. Ainsi, la tenue semblait longue mais s'arrêtait largement au-dessus du genou. Sue se maquilla avec autant de rouge et d'insistance, sous les paumettes et sur les paupières. Sue voulait paraître un peu «mauvais genre». Elle tournait devant son psyché avec ses escarpins rouges et, en se regardant faire, elle remonta sa robe, se pencha et descendit la culotte qu'elle venait d'avoir enfilée.
Sue sortit par l'entrée principale de la maison blanche et grimpa dans sa Jaguar verte; le soleil venait à peine de se détacher des toits des écuries. Elle conduisait avec ses lunettes noires et rondes jusqu'à San-Antonio, Pine Street. La brune descendit de sa voiture; il y avait du monde parce que cet été n'était clément qu'à ces heures-ci; elle n'apprécia sa nudité sous sa robe qu'à ce moment-là. Elle avait oublié d'ôter ses lunettes et de les laisser sur le tableau de bord. Sue se cachait derrière pour observer les gens et traverser la large avenue en brassant sa robe rouge avec ses bras.

La brune à la coiffure carrée sonna à la porte 1455, puis à nouveau, Franck apparut dans l'ouverture avec un sourire plus large que d'habitude.

– Je savais que tu allais venir; tu es très belle…
– Merci.

Franck et Sue transitèrent par le vestibule et l'angle de la salle à manger vers le petit salon. Derrière les fauteuils et un solide meuble bas où il rangeait bouteilles et objets fétiches, un canapé tournait le dos, à distance. Il faisait face à une fausse cheminée éclairée par des lampes cachées dans des buches creuses en plastique, cependant de fière allure. Paul, Clyde, Liv et Jane y étaient assis; Sue et Franck passèrent devant eux.

– Bonjour Paul.
– Sue…
– Clyde, Liv…
– Sue…
– Jane…
– C'est drôle que tu l'appelles par son prénom, dit Franck.

En se penchant sur chacun et chacune d'eux, la femme en rouge et lunettes noires, qu'elle avait gardé, baisa leurs joues puis, hésitante, un peu de temps s'étant écoulé depuis leur dernière rencontre, mêla ses lèvres aux leurs d'une manière assez gourmande et hargneuse. Quand elle eut déposé ses lèvres sur celle de Jane, elle se redressa et remonta sa robe; elle exhibait son sexe.

– C'est bien, met-toi à l'aise.

Sue ôta sa robe et la jeta sur le meuble bas derrière les invités. Elle n'avait pas quitté ses lunettes rondes et noires. Clyde la caressa d'une façon flatteuse, Liv et Jane, un petit peu. La brune s'avança sur le canapé vers Paul et déposa sa toison sur le bouche de Paul qui l'embrassa amicalement et ironiquement.

Paul était un «cul-de-jatte», les deux jambes stoppées plus haut que les genoux, blond avec une raie sur le côté de la chevelure et une moustache brousailleuse plus rousse. Il portait une chemise blanche en lin froissée et entrouverte, un paquet de cigarettes dans la poche, un pantalon de toile bleu-marine coupé et roulé vers l'intérieur. Il se tenait les bras étalé sur le dossier sur le canapé par habitude et équilibre. Il avait un torse et des bras puissants puisqu'il était obligé de s'en servir plus qu'un autre homme.
Clyde, le nain, était brun, les cheveux très courts et rarefiés sur le dessus. Son visage avait une forme spéciale : le front osseux se projetant en avant comme son menton. Ses yeux étaient noires et ronds. La tête semblait un peu grosse par rapport à un tronc cyclindrique et surtout par rapport aux jambes courtes et noueuses; les bras étaient de même nature. Clyde était plus grand que Paul sans ses jambes.
Liv était une femme noire, vingt-cinq ans, les cheveux sombres comme la suie et longs comme un jour sans fin, mais très brillants et épais. Ils allaient plus bas que ses hanches, inexistantes. Comme elle avait une taille un peu courte et peu de proitrine, elle faisait penser à une adolescente. Elle portait une longue et fluide robe noire et sa coiffure était nouée en chignon.
Jane était une femme âgée de cinquante-cinq ans, une blonde aux cheveux courts aux boucle sages, le tout faisant une sphère stricte. Elle avait une robe à fleurs rouges sur fond blanc qui se zippait dans le dos, au grand décoletté et qui lui moulait les seins, le ventre, les fesses et les cuisses, longue jusqu'au-dessus des genoux.

– Vous voulez voir ce que j'ai préparé ? Demanda Franck

Tous acquiècérent plus ou moins clairement mais franck prit la main de la femme nue et, suivi de son petit monde, il remonta le long couloir, puis le court. Au bout, il y avait une porte à huit petites vitres; elle donnait sur un petit chemin ombragé bordé d'un grillage, à gauche, et d'un mur de parpaings peint en gris-bleu. Deux portes se faisaient face, l'une en grillage, l'autre en fer comme si c'était un endroit risqué. Le soleil tombait en biais sur le corp de Sue Hurley qui ne portait que lunettes noires, maquillage fort et coiffure carrée, si l'on peut dire.

Tous entrèrent par la porte pleine, derrière Franck, qui verouilla le lourd panneau.

Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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Dimanche 12 mars 7 12 /03 /Mars 09:08

La chambre est plongée dans la peine-ombre. L’éclat du soleil passe par une fenêtre, un rideau à demi tiré. On distingue à peine les motifs sophistiqués du papier peint, des tissus. On n’aurait pas remarqué davantage un corps s’il n’avait pas été nu. Il n’a de féminin que les hanches évasées et l’arrondi des fesses. Cette femme semble être occupée à quelque chose. Son corps plat et exsangue est posé à plat sur un lit, aligné. Aucun signe de décontraction. Ce qu’elle fait ne lui procure aucun plaisir apparent. Elle semble le faire par devoir. Ses bras semblent entourer quelque chose. Ses seins, qu’on imagine aussi ternes, paraissent ne pas toucher le matelas. Les cuisses sur lesquelles elle repose échappent à la lumière. Prudemment, elle tient une verge à la base dans le cercle fermé de son pouce et de son index. Des doigts se promènent au hasard sur sa chevelure brune et courte. Philippine est sérieuse, raisonnable. Elle est enseignante. Elle regarde au travers de ses lunettes rondes le fil velu qui joint le nombril au pubis de Patrice. Le teint pâle. Pas de frivolité. Elle fait frétiller sa langue au bout du gland. La pointe en fait le tour. Ses lèvres réfléchies glissent sur une petite longueur.
Dans les débris de ses pensées, Patrice imagine un idéal féminin, une rencontre du passé qui amènerait cette conséquence. Dans la poussière lumineuse de plaisir, une rencontre vécue une semaine plus tôt s’imposait.

C’était à l’université, un bâtiment blanc et anguleux. Les étudiants circulaient par groupes ou s’appuyaient, s’asseyaient, en formant des cercles. Des garçons discutaient tout bas en marchant, tirant sur une cigarette d’une manière très appliquée. Des filles plaisantaient en cheminant dans l’autre sens, le visage clair, les cheveux au vent, en noir ou en couleurs ternes, les mains rentrées dans leurs manches. C’était entre une aire et un auvent incliné transversalement, perché sur des piliers carrelés blancs, protégeant des entrées vitrées.
Patrice, trapu, blond aux yeux clairs, jovial, portant un pull à grosses rayures horizontales, de couleurs vives et un pantalon de velours côtelé beige, avait traversé la place, pénétré le bâtiment, emprunté l’escalier large et décharné. Il s’élevait depuis le hall immense au toit plat translucide sur ses deux faces. Il circulait dans les couloirs en trimbalant une vieille serviette qu’il balançait dans sa démarche sinueuse, saluant les uns et les autres, un sourire béat aux lèvres.
Alors qu’il s’engageait dans une voie, il vit une fille se tordre de douleur, tout d’un coup, ne tenant presque plus debout. Sa nature lui commandait à s’enquérir platement auprès d’elle. Elle avait des petites jambes dont le corsaire et les petites chaussettes trahissaient une fragilité apparente. Une queue de cheval courte à la pointe du crâne, une frange devant, brune, mignonne. Un T-shirt moulant rose frappé d’un logo. Elle avait une petite poitrine fière qu’on aurait pu prendre pour un large pli de son vêtement. Il avait posé sa serviette au milieu du couloir et sa paume sur le dos courbé de la fille. Elle sautillait sur un pied, s’appuyait contre le mur puis le flanc de l’enseignant. Il entoura ses épaules et l’aida à s’avancer en attrapant sa serviette qui s’éloignait.

– Je vous accompagne jusqu'à l’infirmerie…
– C’est que j’ai terminé mes cours pour aujourd’hui… Ma mère est infirmière de nuit… Elle sera encore là… sauf si je m’attarde ici…
– Vous habitez sur la route de Chartres…
– Oui.

Ils montèrent dans la Renault 21 grise. La brune dépassait à peine le toit. Le soleil indien de novembre frappait les doigts de Patrice sur le volant.

Patrice, plonge sa tête entre les cuisses de Philippine. Elle passe ses doigts dans les mèches blondes de son homme. Enthousiaste, il pose ses mains à l’intérieur des jambes de son épouse, les écarte, les caresse.

Ses pensées se précipitent dans sa tête. L’une d’elles s’impose naturellement. Une élève à elle restait à la fin d’un cours. Une petite blonde à couettes, caleçon à fleurs, pull vert. Philippine s’assit sur une table. La jeune-fille s’approchait d’elle et posa ses mains sur les genoux. C’était un geste étrange. Philippine portait une jupe de safari. Elles se regardaient les têtes basses. Lentement, l’enseignante s’ouvrit. La petite caressait de plus en plus loin l’intérieur des cuisses. Quand elle posa ses lèvres là, Philippine bascula en arrière. La fille descendit le slip, embrassa prudemment la toison brune qui s’humidifiait. Elle goûtait la rosée du plaisir, les perles interdites. Philippine se tordait sous la lumière froide d’automne. La salle était glaciale. Philippine se mit à quatre pattes sur la table. Son élève passait sa langue pointue entre ses lèvres fraîches et électriques. De ses pouces, elle élargit le passage et y engouffrait davantage sa bouche. Ses doigts s’y croisaient, tournaient.

Patrice porte les genoux de Philippine sur ses épaules. Le jour illumine le dessous des cuisses. Il entre en elle, y pénètre totalement, ferme les yeux, une image lui vient soudainement.

La brune, dans la voiture, avait mit sa main à son entrejambe. Il sursauta, fit un écart au volant, jeta un regard stupéfait à la jeune-femme. Elle souriait, se mordait la lèvre inférieure, sortait sa langue. Il lui arracha le poignet. Elle recommença, ouvrit la braguette. Il l’interdit à nouveau. La fille répéta, plus en profondeur. Elle glissait dans son slip, sentait la rugosité de sa toison pubienne, apprécia la courbe de son sexe froid, alla au bout du gland et se referma sur sa bourse.

Philippine est à quatre pattes sur le lit. Patrice accélère le va-et-vient. Ses pensées se bousculent de nouveau dans le crâne de l’enseignante. Comme si le plaisir poussait derrière ! A moins qu’elle tente de le repousser.

Il y avait une fille dans la voiture de Patrice. Il ne s’en était pas caché, il la raccompagnait chez elle pour cause de torsion de cheville. Il était passé par la maison pour prévenir sa femme. Il n’y avait pas lieu d’être jalouse. Il lui avait présenté la fille, elle le connaissait puisque c’était l’une de ses élèves.

Patrice et Philippine tournent le dos à la porte de leur chambre. Une ombre obscurci le peu de lumière qui éclaire la moquette grise. Des pieds prudents et lents s’y posent. Quelqu’un s’approche. L’enseignante tourne la tête et sourit.

– Sixtine…

Patrice la voit à sa hauteur. La fille pose sa main sur son épaule et regarde avec complicité le sexe entrer dans l’autre. Elle sourit à Patrice. Il lui dit :

– Tu as encore changé de couleur de cheveux !
– Elle à reprise celle qu’elle avait quand tu l’as rencontrée… Elle prétendait avoir tordu sa cheville… Interrompit-elle.

Philippine enlaça la jeune-femme, prit du plaisir. Comme Sixtine, elle est belle.

Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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Vendredi 10 mars 5 10 /03 /Mars 09:49

Agathe Poursac gérait la destinée d’un bar à l’angle d’une rue avec la Mairie de Marlejac, celle-ci jouxtant l’église dressée au bout d’une place que ces édifices se partageaient. A l’autre bout, se tenaient quelques demeures bourgeoises cachées par des jardinets verdoyants. Du centre, s’élevaient des marronniers dégarnis par le vent d’automne. Marlejac, village de Corrèze, comptait deux mille âmes.

La salle du bar, solidement carrelée couleur paille, comprenait quatre tables rondes. Chacune, le pied central en bois noir et massif reposant sur quatre appuis solides en croix, était recouverte d’un disque de marbre blanc. Elles étaient toutes cernées de quatre chaises, quand les clients ne dérangeaient rien, en bois sombre, courbé aux angles, rivetées côte à côte en haut des pieds et au dos des assises. Celles-ci auraient pu être cannées de joncs ou de rotin, au lieu d’être pleines, mais elles n’auraient pas résisté aux usages.
Les murs étaient tapissés d’un papier rayé verticalement d’infimes lignes allant du vert au bleu-marine sur fond blanc. Le motif élevait le plafond déjà à plus de quatre mètres. Malgré cela, il avait du être blanchi suffisamment récemment pour briller autant le soir, au-dessus de deux globes lumineux éclairant le bar. Chaque lampe était constituée d’un dôme de verre dépoli, ouvert et évasé au sommet, porté symétriquement par une double volute en fer forgé, ceignant une réserve de pétrole, où trempait une mèche s’élevant dans un tube de verre à la base enflée.
Une plinthe lambrissée d’un bois exotique et soigneusement ciré faisait le tour de la salle. Celle-ci comme la façade, le bar faisait une équerre, étroite du côté d’une petite baie vitrée, face à la Mairie, rejoignant le mur du fond, et le côté long laissant un passage à l’autre bout. Il était en chêne, avec un chapeau ouvragé et des panneaux sculptés encadrés de colonnes rainurées. Une planche médiocre et épaisse, sur tout le dessus, était enrobée d’une feuille de zinc. Le bar faisait face aux trois autres grandes vitres le séparant de la place centrale de Marlejac.
Souvent, les époux communistes guettaient la sortie d’église de leurs épouses, depuis la porte à simple croisillon, donnant sur l’angle de la rue, coincée entre les deux baies, ou perchés dehors sur la double marche en ciment.
La porte, comme l’encadrement de la façade, était d’un bois aux pores assoiffés par l’été, et séché par le vent de l’automne actuel. Une peinture assez ancienne, vert émeraude, s’écaillait, ainsi que le nom du défunt propriétaire et époux d’Agathe, en lettres manuscrites blanches : « Chez Gaston »

Il mourut à Verdun, peu après qu’Agathe eut un enfant d’un inconnu. Ceci fit d’elle l’exemple contraire de la vertu selon les critères des habitants. Un soir, comme les autres, la blonde aux cheveux courts bouclés distinguait sa disgrâce, dans les yeux de chaque client pénétrant son bar qui était maintenant le sien.
Elle servait, ici ou là, rinçant des verres qu’elle essuyait avec un torchon d’un geste vigoureux qui mobilisait ses bras ronds, griffant le rebord avec ses ongles rougis, de la même couleur que ses lèvres fines se grignant avec l’effort, ce qui avec ses pommettes saillantes empourprées lui donnait des airs d’enfant furieux. Sa taille moyenne dressée derrière le zinc, vêtue d’une robe à manches courtes parsemée de fleurs bleues et dont le col raisonnablement ouvert révélaient une jolie gorge qu’un collier doré traversait, brillant comme ses boucles d’oreille.
Les bras nus et ronds portant fermement une bouteille qu’elle versait dans les verres, Poursac contournait les tables marbrées et leurs chaises rondes, des dos et des poitrines. Sa robe blanche à petites fleurs vrillant autour de sa taille, serrée d’une poche bleue, carrés et ceinture cousus grossièrement de fil blanc, contenant un tire-bouchon.
La tenue dévoilait des genoux et des mollets modérément galbés, comme Agathe tournait sur ses talons plats, dans un sens différent à chaque pas, sur le carrelage paille.

Agathe essuyait ses verres avec un torchon quadrillés de bandes bleues. Sa hargne à l’ouvrage remuait sa coiffure courte et bouclée, la blondeur enflammée par la lumière descendue des lampes. Elles faisaient briller les yeux clairs et bleus de la patronne tandis que leur chaleur révélait l’intensité du rouge couvrant ses ongles longs, ses lèvres sculptées et gracieuses.
La poitrine fière au milieu de laquelle sa robe était boutonnée de minuscules disques de nacres, verticale comme les infimes lignes vertes et bleues des murs, la taille moyenne de Poursac était écrasée par la hauteur du plafond.
Ils ensoleillaient ses boucles d’oreilles s’agitant autour de son visage blond, piqué de rouge, les pommettes saillantes, le nez petit et pointu, les bras en trapèze, elle frottait en grimaçant. dont la tête ronde vibrait au sommet de son cou fin, les épaules étroites, la gorge dorée par l’éclairage sur lequel se promenait un collier du même métal, éclatant.

Des ivrognes s’accoudaient au bar, nombreux comme les doigts d’une main, et autour des quatre tables disposées dans l’établissement. La poupée russe, allait et venait entre la salle et le zinc, poursuivie par des regards gris et sanguins. Les buveurs se retournaient lentement, attentif au ballon rouge reposant dans le berceau de leurs doigts, observant la danse légère de la patronne sur ses talons plats, la robe blanche et fleurie volant entre des masses sombres.

– Attendez, il ne me reste plus de vin en haut, je dois descendre en chercher.

Les piliers de bar ne bronchèrent pas, garantis d’être alimentés en temps et en heure.
Agathe glissa deux doigts dans le trou d’une trappe, carré de planches de chênes, encastré dans le sol cimenté, derrière le zinc, et disparut dans le trou obscur insondable qui affolerait quiconque.
Elle descendit dans un faisceau de lumière qui tombait de l’établissement, dominant un vide de trois mètres, dix mètres sur dix, allumant une ampoule avec une poire suspendue à une longueur de bras. Agathe s’accrochait à une rampe, une seule à sa droite, qui s’élevait d’un escalier en forme de triangle, mobile pour facilité l’accès et le rangement de la marchandise. Arrivée en bas, la blonde tira quelques bouteilles d’une caisse en bois, les déposa sur une marche à hauteur de tête, puis d’autres encore. Elle s’arrangeait ainsi pour ne pas avoir à redescendre et garder une main libre pour tenir la rampe, trois bouteilles contre la poitrine.
Les six litres rouges et bruyantes déposés au bord du gouffre, Agathe les souleva par le goulot, deux par deux, vers le bar. La dernière glissa entre ses doigts, se brisant sur le ciment, laissant une étoile rouge frappée d’un tesson maintenu par l’étiquette et d’une tulipe ornée d’une bague.

– Mince…
– Ça s’arrose… Dit un buveur à l’humour trempé d’alcool, appelé Claude.

Claude Debrive avait sa ferme, assez grande avec beaucoup de bêtes et de terres, rue Grégoire Balvert, qui se rebaptise « rue de l’église » au coin de la place, comme elle continue devant la façade de l’édifice, avant d’atteindre la Mairie et sa rue qui croise l’autre. Le paysan, la cinquantaine, avait la tête grosse, grasse et pourpre, les cheveux rares et gris à peine plus denses que sa barbe mal rasée. Il était coiffé d’une casquette grise en toile, portait une lourde veste et un pantalon marron en velours côtelé, et une discrète chemise chaude à carreaux beiges.

– Buvez un coup, dit Claude.
– J’ai déjà fait assez de bêtises.
– On attend que ça, ingurgitant son ballon de rouge, et vous n’êtes plus à ça prêt.

« Ben voyons… » Se dit Agathe qui préférait ne pas renchérir en prenant un rouge, assimilable à celui qui conquit ses joues, et l’emporta vers une table qui attendait le breuvage de puis trop longtemps pour des assoiffés. Claude s’était retourné, son aquarium à la main, pour suivre du regard la fille à la robe fleurie de bleu. Elle déboucha la bouteille avec le tire-bouchon qui perçait la poche de son petit tablier bleu, cousu pour l’usage, quand l’homme à la casquette s’approchait de la table.

– sers-toi un verre, dit Claude qui n’aurait pas même tutoyé ses vaches.
– Allez… Ajouta t-il en grommelant, versant approximativement le liquide dans un verre destiné à l’un des trois clients attablés.
– D’accord, répondit Agathe avec prudence en veillant à retirer le verre bien vite pour qu’il ne soit trop rempli.

Elle vida le contenu d’un trait comme pourrait le faire une petite-fille en fin banquet. Frustré, l’homme à la veste côtelé, garnit le récipient aussitôt déposé dans sa marre pourpre.

– Encore un…
– ça suffit !
– T’es bien sage maintenant ! Peut-être faut-il aider la nature…

Claude porta le vers à hauteur du visage, clair et rond de la poupée, mais celle-ci se tourna. Le paysan l’attrapa par le coude.

– Assieds-toi, dit l’homme en désignant la chaise libre.

Un quatrième client attablé ici l’aurait occupé. Les trois qui étaient là regardaient la scène, amusés ou interdits.

Par déséquilibre et inattention, Agathe tomba sur la chaise. Le bruit produit, raclement soudain et coup sourd des pieds en bois sur le carrelage, éveilla l’attention de la vingtaine masculine, buvant et fumant, saisi soudainement dans le silence. Une connaissance de Claude, qui portait toujours un ballon de vin dans les doigts, Gérard, un autre paysan, se retourna par-dessus le dossier rond et noir de sa chaise et tint les poignets de la blonde en robe blanche.

– Tiens, tu vas boire ce que tu m’as promis, mentait-il, et tu vas boire au goulot comme tu n’es pas sage.

Agathe, maintenue sur la chaise, sous le regard des trois clients, et d’autres qui venaient, avalait à contre-cœur le contenu du verre, agitant la tête, produisant des coulées rouges des commissures sur ses joues. Ses yeux crispés, les sourcils fermés, la bouche grimaçante tranchée par le rebord, elle but.

Pendant cette scène, attirées par le même bruit qui saisit l’intérieur, trois femmes attendant leurs maris pour la fermeture du bar, dont l’heure imminente espérait Agathe, entrèrent et s’approchèrent de la table. Elles y avaient vu depuis dehors une femme, encore jeune et très belle, s’agiter d’une façon inconvenante et aguichante.

Les deux premières femmes, habituées de l’église voisine qui partage la place du village avec le bar, purent se glisser parmi les hommes étrangement apeurés. Elles assisteraient en première loge à la scène. Claude versait la bouteille dans la gorge de la blonde comme si c’était pour lui, avec la santé de sa victime, les poignets de celle-ci toujours tenue par Gérard.

Les deux femmes ne virent qu’une vicieuse manipulant des hommes soûles et imbéciles. Thérèse brune, le visage ridé de hargne haineuse, grenouille de bénitier, vint tenir les poignées de la tenancière du bar avec plus de motivation et de force. Debrive finissait la bouteille dans le gosier de la blonde qui s’étouffait.
Mathilde, une blonde terne et âgée assistait avec remord et honte quand Marie, épouse de Claude et presque de Dieu en personne, fendit la petite foule masculine.
Marie ressemble un peu à Thérèse, moins ridée, plus digne et fine, portant une robe bleue, avec dentelle, chapeau et sac à main.
Elle vit son époux ivre se déboutonner la braguette et, quand son sexe insignifiant, perdu sous son ventre, flotta dans les tissus sombres et épais. Cela amusait un quart de l’assistance, un autre enivré, un troisième incrédule et le reste masqué ou interdit. Quand Claude leva le regard tout d’un coup lumineux, il vit son épouse, rapprochée de la réalité, terrorisé.
L’épouse de l’ivrogne, dans un silence comme avant la fin du monde, tourna son visage froid et doux vers celui d’Agathe, grimace barbouillée de vin et de rouge à lèvres, puis vers celui de son mari, effaré comme s’il avait lu la date de sa propre mort. Il reconnut quelque chose que seul deux époux puissent lire l’un chez l’autre, cela rendit étrangement le sexe du paysan moins timide. La blonde, voyant la pendule aligner des aiguilles avec des chiffres, indiquant la fermeture bienvenue, dans les yeux de Marie, vit autre chose : des doigts fripés, pâles et hésitants, cherchant sous les pans d’une lourde veste marron côtelée et d’une chaude chemise à carreaux beiges, pinçant péniblement dans l’ouverture étroite crée dans le velours sombre de la braguette un petit bout de chair rose apparaissant à la lumière, brillant d’obscénité de lubricité, maintenu en envahissant la vision d’Agathe, plongée dans l’ombre, fouillant ses lèvres au bord de la nausée, s’écartant pour ne pas goûter la viande immonde gisant sur sa langue puis, comble de l’horreur, vivante, commença à bouger entre ses joues.
Claude agitait son sexe pour s’imprégner des lieux.

– Allez... Souffla Thérèse à l’oreille d’Agathe, le nez reniflant la sueur régnant dans la toison pubienne du quinquagénaire.

La dévote déployait ainsi tout son vice, malgré elle, en croyant le révéler chez la jeune et belle blonde. La chaise noire et ronde crissait sous la poussée de l’ivrogne contre le front d’Agathe, Thérèse au-dessus de son épaule à laquelle la blonde, ivre, affolée ou maline dit : « Je ferais tout ce que vous voudrez, possédée par le diable comme vous êtes. » Elle croyait mettre un coup d’arrêt à la grenouille de bénitier, mais celle-ci ne prêta aucune valeur à ces propos, l’astuce portant la marque du diable.
Mathilde, dans le dos de Claude, dans une posture indigne, se versa un verre de vin, puis un autre, quand le paysan sortit son sexe imprégné de salive, relié par un filet, échaudé parce qu’il venait d’entendre. La blonde réservée jeta un œil stupéfié dans la direction de l’épouse, arborant un discret rictus, et cueillit le sexe fier de Claude. Elle le trempa dans la sphère rouge, le goûta du bout des lèvres, l’inonda du contenu du verre et suça généreusement, de peur d’en être écœuré, la tige lubrifiée et nauséabonde. Mathilde excita Claude, d’une main agile et alerte, de la bouche aussi, près du visage rougit et évanoui de l’autre blonde, fraîche et angélique. Un jet de sperme ancien et dense, puissamment éjecté du méat s’abattit sur la face démontée, sous l’œil fasciné de Thérèse par tant de luxure si concrète. Elle lâcha les poignets pour saisir le menton et glisser deux doigts fiévreux entre les dents d’Agathe pour que Claude puisse y jouir une fois pour deux, s’étant retenu.
Le paysan, encore imprégnée par l’acte saugrenu de la blonde mature qu’il connaît simplement de nom comme de vue, s’étant fait arroser le membre par le vin, cria : « Tournée générale ! »
Son épouse éclata de rire en renversant la tête, elle aussi, et peut-être plus que les autres, possédée par le Démon. Elle fit lever Agathe et exhiba son visage pincé entre les doigts, les joues creuses, rouge et souillées.

Des jeunes gens alertes et prévoyants, trouvèrent sous le zinc la manivelle qui permettait la clôture de l’établissement à la vue de l’extérieure. Quand les paupières du bar s’abaissaient, Agathe, hébétée, observait les aiguilles de la pendule vers laquelle l’agitation venait d’attirer son attention.

Les trois femmes cherchèrent les bouteilles sur le bar, que quelques-uns ouvrirent ardemment avec les moyens du bord, et burent en faisant déborder de toute part. Les femmes mirent à genoux d’Agathe, arrosée, les poignets liés aux chevilles avec des ceinturons des hommes à qui elle était promise, et sur des verges plus ou moins anonymes ou vigoureuse qu’ils plongeaient dans la gorge de la tenancière du bar.

Les jeunes gens qui avaient aveuglé l’établissement et qui rangeaient scrupuleusement la manivelle là où ils l’avaient trouvée, se demandèrent à quoi pouvait servir le crochet au plafond qui dominait la trappe derrière le zinc. L’un d’eux dit qu’il servait à faire descendre la marchandise dans la réserve puisqu’il n’y avait aucun autre accès.

– De quoi se sert-elle ? D’une corde ?
– Oui, avec une roue qu’elle accroche à ce crochet.
– C’est ça ? Dit le jeune-homme en désignant une caisse en bois sous le bar contenant un attirail ressemblant, dans l’ombre, à une corde et à une roue.
– Fais voir…

Les trois dévotes aimèrent de plus en plus sentir les verges gonfler, se vider de sperme, tapisser la bouche d’Agathe. Les femmes, dont celle de Claude, finissaient par branler les plus jeunes hommes, se polluer le bras et goûter. Prise d’une folie, démente, Thérèse se jeta à genoux et prit en bouche un gros sexe, ravie, Dieu vivant dans sa bouche se dit-elle, et provoqua une bénédiction dont l’absolu serait d’avaler, autant que possible. Caution morale rompue abrogeait toutes barrières.

Mathilde et Marie, Thérèse déconnectée, débouclaient une ou deux ceintures, basculait Agathe dont elles déployèrent les jambes, déchirèrent d’impatiente la robe blanche semée de fleurs bleues, les sous-vêtements, roulèrent les bas aux chevilles. Elles fouillèrent à l’entrejambe pour tenter de rendre la patronne accueillante, couchée sur ses bras joints, douloureux, les genoux pliés et ouverts, les chevilles ligotées, nue. Un jeune-homme, le sexe à l’air comme dix autres, lui versait une rasade de vin dans la bouche, puis sur tout le corps.
Tout autour, bruits de toutes sortes, des rires, des chaises et tables déplacées.

Thérèse, Marie et Mathilde furent emmenées sur des tables ou des hommes vinrent jouir d’elles, rompant des années de retenues inconscientes. Elles prirent plaisir à se laisser conquérir par des corps, à les pétrir, à caresser des flancs velus, à sonder des entre-deux intimes, à sentir palpiter des sexes bandants, à les sucer toutes entières, à s’étouffer de leur grosseur et longueur. Elles se régalèrent à téter des glands frais et frétillants, des noyaux de bourses bien remplies, à les rouler dans l’herbe rosée de leur jardin intime.

– Non ! Cria Thérèse, amoureusement ferme. C’est Elle qui aime ça…

La brune ridée et aiguë, assez lisse sur tout ce qui n’est pas son visage, sa poitrine nue entre les pans de sa robe, portant encore chapeau, ayant remonté sa culotte. Elle désigna Agathe. Elle était encore allongée, ivre et rouge, les bras tirés sous elle et les cuisses pantelantes. La grenouille de bénitier, encore persuadée de rendre justice sans se compromettre, tenta de soulever la blonde sucrée et avinée par les épaules, en vain, puis aidée par deux jeunes hommes pour la redresser contre le bar.

– Par derrière… Chuchotait la mégère, montrant discrètement et fébrilement la courbe ronde et ferme de l’ange blanc dégoulinant de rose.

Ses poignets, agrippés au zinc par manque d’appuis, et les chevilles étaient encore liés. Agathe sentit des mains tenir ses hanches, la tirée d’avant en arrière, la secouée avec un grognement d’agacement. Un bout de chair humide, avec une raideur dans l’âme, perçait entre ses fesses, frottait les plis de son anus, appuyait, glissait, cherchait encore quand, glissant de nouveau, il rompit à demi la barrière et se retrouva à moitié enfoncé. La blonde n’avait guère de résistance à opposer quand l’homme commença à avancer de nouveau, plusieurs fois, prenant les épaules.

Les hommes préférèrent se repaître des femmes, plus réceptive que le bonbon sucré, recouché au milieu de l’établissement, le sien. L’épouse de Claude comme les autres, excitées par la sodomie à la chaîne dont Agathe était l’objet, acceptèrent de la pratiquer et, sans savoir que cela pouvait se faire, se firent même besogner par leurs deux orifices à la fois. Les hommes attendirent, désireux de découvrir ce plaisir méconnu, qu’un d’entre eux jouisse dans un des verres alignés sur une table déplacée contre un mur, principe décidé quand ce n’était encore qu’un jeu, pour prendre sa place dans un trou. Que sa propriétaire sache qui s’était, ou qui se serait, n’avait aucune d’importance. Ce qu’aimait, Marie, Thérèse ou Mathilde, est que leurs doubles pénétrations fussent renforcées par un sentiment de nombre, de masse, de continuité et d’anonymat. Les trois femmes fermaient presque les yeux quand c’était par le devant qu’un homme cédait sa place à un autre, avant de blottir le menton dans son cou.
Vers la fin, était devenu le défit que chaque homme eût pénétré chaque orifice de chaque femme. Le jeu reprenait le dessus. On invita les trois grâces à boire un ballon de rouge sur lequel flottait une écume de sperme qui s’était détaché du bord et dont le reste, dans le fond, avait troublé le nectar.
Marie, Thérèse et Mathilde burent avec une grimace ponctuée d’un sourire satisfait. Mais elle se rendirent compte qu’elles avaient oublié Agathe, versées dans le vice dont elles accusaient pourtant la blonde, propriétaire du bar, d’en être la source. Elles se convainquirent tacitement que cela était du au talent insondable du démon qui la possédait, malgré le fait qu’elle était ligotée aux membres et couchée, soûle.

– C’est la semence qui l’enivre, pas le rouge. Il servira à diluer, sinon elle se tuerait avec, tant elle en a envie, dit Thérèse.

Elle prit une demi-bouteille de vin, versa un filet dans un verre troublé de sperme, qui se liquéfia, ajouta deux gouttes quand le mélange se figea de nouveau, puis le coula dans un autre verre souillé.

Le manège continua ainsi quand trois jeunes hommes, rhabillés, allèrent visiter les appartements d’Agathe au-dessus de son bar. Ils crurent que le vol était également permis. Il y a avait aussi une remise à l’étage. Des alcools chers, en cas d’événement, y étaient. Ils avaient oublié une chose : un chien gardait le lieu. Quand, ils ouvrirent la porte, ils eurent peur, mais l’animal était surtout heureux de fuir l’exiguïté. Les jeunes gens, après avoir céder le passage au beauceron, revinrent à l’idée première. Ils entrèrent dans la pièce.

– Il y a une caisse, là, mais c’est fermé.
– Ce n’est rien, regarde.

La boite en chêne était maintenue close par une corde vrillée et bloquée par une tige en bois.

– Qu’est-ce que t’as dit ?
– Il devait avoir faim.
– Je crois que t’as raison.

Il fit pivoter la baguette pour que la corde, plus chaste, puisse se dérouler et libérer le couvercle en planchettes. Il enroula la corde autour de la tige avant de la glisser dans sa poche et de prendre, comme ses camarades, quelques bouteilles de champagne puisque c’était de cela dont il s’agissait. Le garçon qui avait vraisemblablement quelque chose en tête, prit également la gamelle du chien.

Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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Jeudi 9 mars 4 09 /03 /Mars 09:18

J’aime écrire des nouvelles érotiques, les envoyer et lire d’autres textes. J’avais particulièrement apprécié quelques récits d’un auteur dont je noterais les coordonnées électroniques dans mon carnet virtuel.
Un jour, par chance, mon logiciel de messagerie instantané intercepta sa connexion. Je lui expliquai le pourquoi et le comment de mon intrusion ; Je me souvins qu’il avait pourtant laissé son adresse avec son texte. Peu importe.
Je lui disais combien j’aimais son travail et lui demandais des conseils sur sa façon de construire ses personnages, de trouver des synonymes, des paraboles, allégories et autres métaphores.
Nous discutions pendant une demi-heure quand, alors qu’il m’illustrait comment il construisait un paysage urbain, j’eus un flash : Il décrivait la ville que j’habite. Nous aperçûmes que nous vivions dans la même cité. Il me proposa de nous rencontrer et qu’il y aurait pour moi une bonne surprise.
Bien que je sois hétérosexuel, je n’éprouvais aucune méfiance envers le personnage : il aimait les femmes. Ses femmes étaient pulpeuses, sophistiquées et prudes, comme dans les films pornographiques des années soixante. Comme ses héros et ses paysages, les aventures érotiques qu’il contait devaient s’inspirer du réel et c’était ce qui m’attirait. Ses récits avaient un côté « roman policier » et le style du rendez-vous qu’il me proposa était dans ce ton.

J’éteignis mon ordinateur et sortis ma plus belle tenue, à l’image de quelques protagonistes de grande classe qui peuplent les histoires de mon ami virtuel.
A mon costume noir, genre à col Mao, j’ajoutai un foulard, le nom réel m’échappe, jaune or à motif en quinconce, sous une chemise pourpre à boutons de manchettes émeraude.

Je montai dans ma voiture et quittai la ville pour sa banlieue, mi-industrielle, mi-commerciale. Je me garai sur un parking près de l’endroit de la rencontre. Je me rendis sur le trottoir, en face d’une ancienne menuiserie envahie par les hautes herbes.
Il n’y avait personne, aucun véhicule. Il commençait à faire vraiment noir. L’éclairage automatique, comme les yeux des animaux nocturnes, s’éveillaient.

Le goudron brillait et le tracé au sol, blanc, vibrait, m’hypnotisait. Au loin, les lumières de la ville s’affaiblissaient mais il me sembla que quelques-unes s’étaient ajoutées et qu’elles s’approchaient.
Deux phares ronds et blancs traçaient devant eux deux cônes sans cesse plus longs et éblouissant sur la route qui semblait être la mienne. C’était ceux d’un véhicule impressionnant, une limousine noire qui s’arrêta à ma hauteur, un mètre devant moi. J’attendais que quelqu’un descende ou fasse descendre quelqu’un mais la vitre fumée s’abaissa.
Des doigts maigres d’une femme, aux articulations fripées d’une quinquagénaire vinrent me griffer la boucle de ma ceinture. Cette main était venue là volontairement puisqu’elle me massa la braguette, les doigts en tulipe puis, par-dessous, la main dans l’entrejambe.
Ce n’était ni romantique ni très discret mais je n’avais pas envie de rencontrer un homme. Alors, je m’approchai.
Je vis un visage coiffé de boucles blondes et masqué d’un paire de lunettes noires sortir par la fenêtre. Elle dégagea ma ceinture des passants puis de la boucle, tira dessous pour la déverrouiller. L’inconnue bascula le petit bout de métal jaune qui traversait le cuir avec les ongles longs et rouges du pouce et de l’index.
Elle laissa pendre ma ceinture et s’occupa du bouton qui se cachait derrière. Son majeur et son pouce passèrent sous la patte de tissu et l’index, dessus, sous le bord de la rondelle de bakélite, inclina celle-ci dans la fente. Le bouton ouvert, entre le pouce et l’index de l’autre main, la gauche, pincèrent le zip de la braguette et le descendirent. Ces mêmes doigts vinrent crocheter le haut de mon slip , me griffant un peu la peau de mon ventre et l’autre main dégagea mon sexe petit et froid. La blonde tira mes vêtements au point que je craignit presque les retrouver à mes chevilles.
Ses trois doigts de la main droite agitèrent mon membre dans l’air de la ville, poussèrent sa peau pour libérer le gland. Elle m’enferma dans sa bouche et m’excita avec sa langue. Quand mon sexe fut presque droit, elle le roula sur ses joues et le suça de nouveau avec avidité. L’inconnue le mouilla abondamment, me rendant sensible à la fraîcheur de la cité qui me parcourait aussi les reins qu’elle tenait contre la carrosserie de la voiture. J’obstruais de temps à autre, le fond de sa gorge, empêchant son ronronnement rythmé. Ses ongles comprimaient ma bourse et en tirait une douleur délicieuse.
Les lumière de la ville s’étiraient sur ma rétine, laissant de longs voiles, comme si je m’évanouissait. Mon ventre se contractait. J’ai voulu signaler à ma partenaire que j’allai jouir en intercalant ma main entre sa tête et moi mais elle la repoussa, me pompant plus rapidement encore. J’avais une si forte envie de jouir que j’ai du m’appuyer sur le toit de la voiture. J’essayai de me retenir mais, en vain, celle-ci m’ayant pénétré l’anus avec son majeur, j’inondai sa bouche ralentissant son va-et-vient, gluante et pleine. Je sentis ses joues se coller à mon sexe qui débandait. Elle aspirait ma semence.

Je vis son visage, encore une fois, sourire un peu, grimacer, le rouge à lèvres un peu usé, humide. Elle rangea soigneusement mon sexe, me reboutonnant chaque bouton et, ce qui ne m’avait surpris que quelques secondes plus tard, me glissa quelques billets de banque dans ma poche. Sa vitre remonta automatiquement, noire et opaque, pas sous son ordre, je ne crois pas, et la Limousine partit. J’avais un peu la nausée.

Le lendemain, perturbé, je me connectai à l’Internet et mon « poseur de lapin d’hier » également. Il me dit :

– Alors, c’était bien ? Je croyais qu’il se moquait de moi.
– Oui, mais je croyais qu’on avait rendez-vous ?
– C’était ma surprise… Connais-tu quelqu’un de la ville ?
– Elle fait cela souvent ? Demandai-je sans ambages.
– Tous les soirs, quand elle a de quoi l’occuper…
– Vraiment ? Je vais réfléchir, dis-je avec un ton qui voulait dire « non »

Plus tard, mon correspondant déposa un récit sur le site dont je vous parlais au début. Il racontait l’histoire d’un homme qui organise des rendez-vous rapides pour sa femme.
Lorsqu’un de mes amis se connecta, je lui demandai s’il était libre ce soir, à telle heure, à tel endroit, pour une surprise.

Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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