Dimanche 19 février 7 19 /02 /Fév 09:04

Jérôme devient objet

Marthe est d'une taille assez courte, fine mais ordinaire. C'était à l'époque où elle avait ses cheveux mi-longs, bruns et brillants. Elle les coinçait dans une pince quand elle ne voulait pas être embarrassée.

Elle est née d'un amour tumultueux entre un alcoolique et une mystique. Le père partit quand elle eut huit ans. A dix ans, on emprisonna sa mère deux ans pour escroquerie. A sa libération, elle n'était plus en état de s'occuper correctement de sa fille, mais elles sont restées amies.
Marthe dut souvent se débrouiller seule et c'est ainsi qu'elle eut le permis de conduire nécessaire au travail qu'on lui trouva. Elle conduisait, à mi-temps, un bus entre Dijon et Beaune.

Un après-midi d'août au parc de la capitale Bourguignonne, Marthe lisait un bouquin, assise sur un banc. Elle avait pincé ses cheveux et s'était vêtue en noir : un pull légèrement moulant, une jupe au raz des genoux, des jolis bas et des mules à haut-talons.
Le parc consistait principalement à six allées, dont une pour y venir, en étoile autour d'une fontaine. Chacune plus ou moins encombrée de chaises et de bancs, étaient flanquées d'arbres et d'arbuste et se terminaient en points de vue sur des compositions botaniques.

Par dessus son livre, Marthe vit un homme étrange, de taille moyenne, cheveux bruns courts, ni beau ni laid, portant à la fois un long coupe-vent rouge et un short dépassant à peine, les pieds nus dans des médiocres tennis bleues-claires. Il faisait chaud, mais pas tant que cela, bien que le temps était à l'orage, il n'y avait pas de risque de pluie. Il semblait seul au milieu de nulle part, aux aguets, tournant sur lui-même. Il s'était engagée dans une allée bouchée, à droite, voisine de celle où Marthe était assise et lisait. Des femmes, entre cinquante et soixante-dix ans, papotaient des chaises au banc qui concluaient l'allée en tournant le dos à un arrangement botanique.

Intriguée, Marthe observa le type qui fouillait sous son coupe-vent, puis déboutonna avec soin son habit en veillant étrangement à ce qu'il ne s'ouvrît pas. La brune guettait l'homme qui s'avançait derrière les arbres, vers le groupe de femmes agitées. Marthe se pencha en arrière sur son banc et vit, brutalement, l'homme écarter son coupe-vent rouge et agiter son sexe en l'air. Les femmes crièrent et insultèrent l'individu qui fuit et se réfugia, sommairement rhabillé, dans l'allée de Marthe qui se précipita dans son bouquin. Il était à cinq pas d'elle et semblait être rassuré par la tournure de son manège bien huilé. L'homme en rouge se reboutonnait mais, quand il vit Marthe en face de lui, il renonça à remonter le zip de son short recouvert par le coupe-vent.

Marthe ne dit rien, ne cria pas et n'avertit personne. Il était pourtant sûre qu'elle avait tout vu de là où elle se tenait, comme le vérifia le brun en tennis bleues. Chaque allée était observable de l'une à l'autre, mais pas plus loin, sans quoi le scandale eut été énorme et définitif depuis longtemps. La brune referma son livre, passa à côté de l'exhibitionniste, sans plus ni moins d'intérêt, et redescendit dans l'allée à gauche. L'homme en rouge reçut cela comme un signe, du genre que les pervers voit chez les gens ordinaires quand cela les arrange.
Marthe s'était assise en travers d'une chaise avec son livre auprès d'autres de femmes du même âge que les précédentes, avec l'air d'aimer la compagnie sans participer à la discussion. L'exhibitionniste s'engagea dans l'allée, sous le regard masquée de la femme en noire qui entr'apercevait une masse rouge venir à six mètre. Quand la couleur changea, elle leva les yeux tout à fait. Les femmes, derrière Marthe, qui gloussaient et se disputaient, hurlèrent et houspillèrent maintenant l'individu qui fuit. La brune fut la dernière à mimer une colère qui se résuma à se lever, pour mieux voir la fin du spectacle étrange. Elle fuit également, pour des raisons différentes, et d'assez loin pour ne pas avoir l'air d'y trouver quelque intérêt.
Marthe revint dans l'allée d'où elle venait, avec son livre, une allée moins large et moins fréquentée. Il se déroula ce qu'elle espérait malgré elle: l'exhibitionniste l'avait vu revenir de là où il avait commis son méfait et retourner à l'endroit où ils s'était vus. Elle ne s'était toujours pas plaint de quoi que se soit à personne. L'homme en rouge s'engagea aussi dans l'allée. Les allées voisines s'étaient vidées des promeneuses dégoûtées par les évènements. Le pervers vit la femme en noir au jolis mollets gainés de noir et à la belle nuque dégagée par une pince dans les cheveux bruns. Elle faisait semblant de lire, debout, en tournant le dos au brun. Il comprenait et cela préservait son mal-être.

– Parfois, j'aimerais qu'on me dénonce. Si je devais l'être, je préférerais que ce soit par vous.
– Très bien… Votre adresse ? Ironisait Marthe qui aimerait qu'il fuit, finalement, qu'il ait peur.

L'homme au coupe-vent et short arracha le bouquin de la brune qui lui tournait le dos au trois quarts. Il inscrit en haut de la page de gauche, avec un vieux crayon à papier émoussé, qui se trimbalait dans la poche son vêtement rouge, son adresse.
L'exhibitionniste partit et Marthe fuit presque plus vite que lui, avec le livre avec lequel elle ressentit comme une crainte, de même d'avoir été vu avec lui. Mais l'allée était vide. Elle ralentit pour qu'on, une fois de plus, ne la vit pas suivre le pervers. L'afflux d'adrénaline dopait son intelligence.

Pendant plusieurs jours, elle regardait son livre de loin, lu l'adresse plusieurs fois, introuvable dans les pages de l'annuaire de la Côte-d'Or, mais tout à fait crédible, ses voisins y étaient. Elle ne pu lire son bouquin au delà de la fameuse page. Rien ne l'empêchait d'aller voir où il habitait. Elle prit sa 205 bleue-marine, vêtue en blanc : pantalon et haut à décolleté carré à large bretelles, un élastique dans les cheveux brillants. De curiosité en découvertes, elle se gara dans un parking de la cité, gazon jaunie et raréfié. Elle s'approcha de l'immeuble, peinture écaillée et bruyant. La brune gagna la cage d'escalier à la vitre brisée et boîte aux lettres éventrées. Finalement, puisque Marthe connaissait l'adresse du pervers par coeur, grimpa les six étages puisque l'ascenseur était en panne. Arrivée devant la porte de l'exhibitionniste, la conductrice de bus regarda autour d'elle et, ne voyant rien, bêtement, elle essaya de voir par le judas, ce qui fut vain. En s'approchant, Marthe avait donné un coup de bottine dans la porte et, aussitôt, un homme brun ouvrit.

C'était le pervers mais il semblait normal et dans une tenue ordinaire. Il avait peu de meubles, sinon fragiles, mais des sacs et des cartons.
Il n'invita même pas la brune à s'asseoir, elle pouvait partir quand elle le voulait et dû même claquer la porte. Elle resta à l'intérieur pour entendre l'homme raconter son histoire comme s'il avait le devoir moral de le faire.

Il se nomma Jérôme, fils de paysans. Adolescent, puis jeune-homme, il était accablé de troubles psychologiques. Cela s'était aggravé jusqu'à se masturber en public et se faire internet en hôpital. Enfin, il s'était retrouvé en centre de réinsertion où il rencontra sa femme. Ils s'était trouvé ce logement, un peu étroit pour deux, et elle partit.

Marthe s'assit sur le canapé encombré, pendant que Jérôme allait et venait entre la cuisine et la pièce unique pour préparer un jus d'orange, et quand il eut raconter son histoire, elle entama la sienne, naturellement, comme si de rien n'était.

– Que cherchez vous ? Lança t-il.
– Votre coupe-vent rouge, votre short et vos tennis bleues, ironisait-elle en réprimant un petit sourire en coin.

Jérôme chercha dans ses sacs et sortit l'habit et l'enfila. Marthe se leva et réajusta le vêtement, l'ouvrait, le refermait, pensivement. Elle cachait pudiquement les intentions qu'elle se découvrait. Elle ôta le coupe-vent qu'elle jeta sur le canapé sans rien dire. De même, timidement, elle retira le polo. Elle était prête à se résigner à déboutonner le short de Jérôme quand celui-ci se dévoua, interrogatif. Marthe s'accroupit et fit descendre le short et le slip d'un seul mouvement. Le sexe de Jérôme jaillit mollement. Ayant une idée obsédante en tête, étrangement, Marthe proposa à son partenaire de remettre le coupe-vent. Jérôme dû s'asseoir les fesses nues dans le froid tissu synthétique. La brune se mit à genoux et hissa un pied pour délacer. Elle arracha le tennis, de même pour l'autre pied. Enfin, elle enleva le short et le slip pliés en accordéon. Marthe fit lever Jérôme et ouvrit, ferma, le coupe-vent comme tout à l'heure avec le même air mystérieux. Elle ferma les boutons, soignée et déterminée, puis prit la main de Jérôme.

– Viens, on va faire un tour.

Il se vit, pour une fois, moins pervers que quelqu'un, mais il avait confiance, et bien plus. Ils descendirent l'escalier.
Sans dire mot, elle l'emmena jusqu'à sa voiture où elle lâcha seulement sa main. Jérôme monta comme passager de sa conductrice qui roula ensuite une heure jusqu'à la nuit et une ville. Marthe se gara sur une place étroite et pentue de centre-ville, descendit et ouvrit la portière de Jérôme qu'elle reprit par la main. Ils traversèrent la ruelle qui bordait le parking. Ils n'allaient pas du tout ensemble, elle en jupe au raz du genou, bas et pull léger, toute en noir et bijoux dorés; lui en coupe-vent rouge et tennis bleues, dont une au lacet presque défait. Les passants, amusés des dégâts vestimentaires qu'occasionne une fin d'été orageux, n'osaient pas imaginer qu'il n'y avait pas, plus, de short sous le coupe-vent. Ils auraient pourtant raison.
Marthe et Jérôme remontèrent en amoureux mal assortis la ruelle étroite qui montait depuis le coin de la place. Il faisait nuit maintenant et Marthe tira par la main l'exhibitionniste qui avait presque froid vers une autre ruelle en équerre avec la précédente à mi-parcours. La brune n'avait rien dit depuis l'appartement H.L.M. de son homme-objet et son «Viens, on va faire un tour.» Elle ne lui avait pas dit non plus qu'elle connaissait cet endroit parce qu'elle s'y rendait souvent. Cependant, elle n'avait jamais osé aller jusqu'à la double porte à peine visible au bout de la ruelle sombre, dans la façade creusée. De la lumière passait par deux hublots et dans les faisceaux s'éloignaient des couples et des individus se parlant doucement. Ils partaient dans les deux directions que propose naturellement le virage qui s'occasionne juste après le club échangiste. Jérôme, devinant plus ou moins ce qui allait arriver, l'air frais courant sous ses testicules, commençait à bander. Marthe lui parla enfin :

– Reste-là et montre-toi aux femmes qui arrivent.

La brune disparut dans un cul-de-sac sombre à quarante mètres du club, sur le même trottoir. Elle vit son homme-objet se tourner vers elle, à dix mètre, suivant du regard deux femmes en se déboutonnant lentement le coupe-vent rouge.
Il arrivait une brune toute en boucles, maigre, vive et expressive; et une blonde de plus de quarante ans, ronde, en chignon. La première portait un haut vert-pomme à manche courte et sommairement moulant et un jupe fleurie à volants. La seconde avait un tailleur rouge, assez court, sur un chemisier à motifs colorés et des bijoux de bois. De son cul-de-sac, Marthe vit Jérôme se mettre soudainement à nue et les deux femmes lui apparurent traversant la ruelle.
Elles semblaient sortir de leur discussion, qu'on imaginerait passionnée en sortie de club échangiste. Elles revenaient à la réalité, s'offusquèrent, perdirent leur respiration puis regardèrent autour d'elle, personne. Ce n'était pas si grave, elles venait d'avoir vécu bien d'autres choses, à propos desquelles Marthe s'interrogeait, s'excitait, trépignait. Comment les femmes sont elles, doivent être, quand elles croisent un homme nu ?
Apparemment, elles rirent, peuvent rires, accrocher leurs regards incandescents à l'exhibitionniste inoffensif et continuer leur route en se retournant de temps en temps en questionnant de l'oeil.
Jérôme était maintenant de profil, dans le dos des deux femmes qui s'éloignaient, le sexe tendu à l'extrême, puis laissa pendre les deux pans de son coupe-vent en remonter le cul-de-sac où il retrouva péniblement Marthe, affolée.
Celle-ci, cependant, décida d'arracher le vêtement synthétique et le roula en un petit paquet qui tint dans une main.
Marthe prit la main de l'homme nu en tennis bleues.

– Surtout, soit… Présentable, il bandait toujours fièrement.

Il remontèrent le cul-de-sac et, à la sortie, croisèrent un femme. Elle avait bien quarante-cinq ans mais n'avait pas un poil de gras de trop, un joli sourire quoiqu'éteind et dominateur, une tête fine et bien portée. Elle avait un chemisier blanc avec une cravate, ainsi qu'une jupe écossaise.
Cela devait faire office également de déguisement pour la soirée en boîte échangiste.

– Est-ce qu'il lèche ? Demanda la blonde fière et tout entière encore dans un jeu dans lequel elle venait de participer.
– Oui… Répondit Marthe, abasourdie.
– Est-ce qu'il suce ? Ajouta la quadragénaire les mains sur les hanches, avant de caresser le torse et de saisir le membre de Jérôme comme la poignée d'une belle et veille armoire qui pose un problème de bois travaillé.
– Et combien cela me coûtera t-il ?
– Heu… Cent… Cent Euros… Proposa la brune qui ne connaissait aucun tarif de ce genre mais ceci l'excita.

Elle se demandait également ce que voulait dire la blonde par «suce». Suce qui ? Par qui ?
La blonde sortit un billet de son soutien-gorge qu'on apercevait à peine dans et sous le corsage blanc relativement débraillé. Elle le tint à Marthe et remonta le cul-de sac, ainsi que sa jupe, et se colla les épaule à un mur inconnu.

– Mets-toi à genoux, salope.

Elle écarta ses cuisses et descendit à peine sa culotte assorti à son soutien-gorge.
Jérôme posa prudemment ses genoux sur les pavés chaotiques et abaissa le slip jusqu'aux mollets.
Il lécha le sexe hirsute, plus sombre que les cheveux,et humide. Il y enfila sa langue, puis un doigt et tint les lèvres ouvertes, les grandes et les petites, pince et mordille le clitoris, crache et lape la chaire la plus intime du sexe de l'inconnue.

– Maintenant, tu vas sucer…

Jérôme se releva tourna autour de lui-même pour suivre du regard interrogatif, benêt qu'il est un peu et qu'il aime être dans le cas présent, la blonde qui sembla chercher quelque chose.
Elle arracha le cylindre rouge de la main de Marthe, le déplia quand elle vit dans le noir que c'était un coupe-vent roulé, avec un petit mot de politesse, et le déroula par terre. Elle poussa son client contre le même mur que le sien à l'instant et s'agenouilla comme lui. Il bandait toujours généreusement quand elle le prit en bouche tout entier jusqu'à lui faire mal.
Elle le pompa rageusement à coups de tête et avec les dents. Elle refusa qu'il lui toucha la chevelure.
Quand elle s'arrêta pour reprendre son souffle, haletante, brièvement, elle se fit harponner l'oeil, douloureusement aveuglée.
Un jet de sperme aussi inattendue que violent s'était abatu sur elle comme si c'eût été un barrage qui cédait, ce qui' n'étonna guère Marthe qui comprenait Jérôme comme elle-même.
L'exhibitionniste jouit quatre fois sur la blonde agenouillée et grimaçante, mouillant le corsage et le coupe-vent par-terre.
Elle s'essuya avec les doigts englués, de plus en plus amusée.

– Tu es particulièrement productif ce soir.

Marthe était étonnée. Il n'était jamais venu ici, ni ce soir. La blonde avait confondu Jérôme avec un autre, raison pour laquelle elle s'était donnée à lui aussi facilement.

Le lendemain, Marthe allai chez Jérôme qui ouvrit la porte de son appartement, en tenue normale, surprenant la brune qui ne concevait sa bizarre relation que nue ou presque, un peu ridicule, obscène donc.

– Vous êtes prêt ? Lança t-elle de but en blanc, en claquant la porte.

Jérôme errait dans la pièce unique, trouva son coupe-vent et son short dans des sacs qui faisaient office de meuble, puis se déshabilla avec un air piteux. Après avoir enfilé ses tennis bleues, il s'approcha d'elle. Marthe regarda au raz de leurs corps rapprochés, glissa une main sous le coupe-vent rouge et branla le membre de son compagnon; elle voulait qu'il bande dés le début de leur promenade. La brune prit la main de son exhibitionniste, qui claqua simplement la porte de son appartement, et tous deux descendirent les escaliers parce que l'ascenseur des H.L.M. n'était toujours pas réparer. Si quelqu'un montait les marches, il verrait tout de l'anatomie de sa probable connaissance.
A bord de la 205 bleue-marine, arrêtée à un feu rouge, à une conductrice sur une voie parallèle, Marthe montra en soulevant le coupe-vent rouge de Jérôme, son membre droit et gros. Lui-même empourpré, ainsi que la voyeuse accidentelle, se croisèrent à peine le regard. Cela fut très rapide et le feu rouge se changea en vert.

– Tu vois, là ? Au rassemblement de chaises ? Dans cinq minutes, tu viendras faire… Ton numéro et, cette-fois-ci, tu iras jusqu'au bout.

Marthe l'avait presque sermonné. Ils étaient rendus aux abords du parc du centre-ville, à quelques kilomètres de la banlieues d'où ils venaient. Jérôme n'avait même pas de montre mais il descendit bien cinq minutes après Marthe. Elle venait de s'asseoir en compagnie d'une dizaine de personnes avec un livre qu'elle fit mine de dévorer. Jérôme avait vu cette scène avant d'aller la rejoindre. Les jambes nues et le coupe-vent long, rien en dessous, il passa l'entrée du parc puis tourna à un carrefour gravillonné en revenant vers la voiture visible au loin. La brune leva de temps en temps les yeux de son bouquin, tout en s'imprégnant de la population qui l'entourait, pour observer. Une masse rouge était bien là et Marthe vérifia que c'était bien Jérôme, qui palpait à son col, son habit était bien soulevé à l'entrejambe. Elle était la seule à voir, parce qu'elle s'y attendait, qu'un homme se déboutonnait et que son torse était nu, puis plus bas également. Jérôme exhibait maintenant son sexe à la vue de la poignée de gens assise avec Marthe. Celle-vissait son regard dans celui e son complice pour lui dire d'en venir au fait. Timidement, il commençait à lâcher un pan de son coupe-vent rouge pour saisir son membre. Lentement, il entama des allers et retours de sa main autour de son sexe, faisant glisser la peau fine nervurée et cligner le gland grossissant. Un cri de femme révoltée se fit entendre, une autre affolé, une colère d'homme, etc. Marthe faisait semblant d'être absorbée par sa lecture, pour ne pas devoir hurler avec les autres, partir ou tourner le dos, ce qui' l'empêcherait de voir par dessus ses pages.

– Vas-y ! Mimait-elle avec les lèvres.

Mais Jérôme ralentissait sa masturbation et bougeait les pieds dans le gravier. D'un coup, Marthe, en colère, jeta son livre sur un siège et jaillit du tableau devant lequel Jérôme se branlait et s'accroupit contre la jambe gauche en prenant son sexe dont elle relança l'excitation. Les spectateurs commençaient à «s'impatienter», mais ne partaient pas, comme par défit ou comme s'il fallait assister à ce que quelqu'un s'abattît sur le «criminel», et ce fut Marthe. Mais celle qu'on prit, non pas pour une complice qui n'existerait jamais pour ce genre de crime, surtout pas une femme, mais une espèce de folle opportuniste branlait à pleine main, vive, terrorisée et enragée, le membre de l'exhibitionniste qu'elle avait au niveau des yeux. Elle se mit devant lui et le prit dans sa bouche furieuse pour arracher Jérôme à sa crainte et à sa distraction. Elle réussit un instant et cela suffit. Il lâcha un long jet de semence qui s'abbatit sur le visage de Marthe et sa robe noire. La voir mêler sa bouche au sperme qui la bombardait fit monter le coeur et l'estomac dans la gorge des femmes qui assistait malgré elles à la scène.
Ils fuirent tous deux, Jérôme presque nu sous son coupe-vent volant à l'air et Marthe, zébrée de blanc du front jusqu'à sa tenue noire, partiellement aveuglée. La brune, du sperme en balafre entre les yeux démarra en trombe et déboîta rapidement du trottoir vers la voie où elle accéléra vivement. Marthe grognait en conduisant, se trémoussant sur son siège, serrant les dents sur lesquelles s'égouttait la semence de Jérôme. Celui-ci la regardait bizarrement, ne se rhabillant que quelques seconde après; il pourrait jurer qu'elle était en train d'inonder sa jupe. Arrivée en banlieue, Marthe, comme épuisée et écoeurée, laissa descendre Jérôme qui du remonter ses étages d'H.L.M. avec sa tenue étrange, colorée, pathétique et indécente.
Leur éloignement l'un de l'autre avec le goût du définitif.

Du temps s'était écoulé et Marthe n'avait plus revu Jérôme. Un été, alors qu'il faisait chaud, elle repensa à ses aventures de plus de deux ans.
Avant d'aller au marché du village où elle résidait désormais autant comme refuge que thérapie, elle ôta sa culotte de dessous sa robe fleurie boutonnée sur le devant, à cerises et roses sur fond blanc.
Elle croyait ne plus pouvoir, ou oser, repenser à Jérôme mais le cuir de sa Renault 205 bleue-marine lui chauffait les fesses et massait les lèvres de son sexe. Pendant qu'elle conduisait, Marthe regardait les badauds dehors, et guettait sa robe remontée en haut de ses cuisses. Elle gara son véhicule sur un parking jouxtant la Mairie au bout du marché avant de claquer les portières, prendre son cabas et traverser la rue.
Marthe avait effectué quelques courses quand, sentant le soleil cuir sa peau caressée par un petit vent doux, elle s'arrêta; c'était inextingible.
Au milieu de l'allée de la place de son village, pas trop encombrée et donc visible d'un bout à l'autre, la brune posa son cabas et déboutonna le premier bouton sous sa poitrine. Jusque là, cela pouvait s'interrompre et faire croire un coup de chaleur bien compréhensible ses derniers jours. Mais Marthe prit goût et continua, en vérité, ne pouvant plus s'arrêter, elle ouvrit sa robe, maintenant entrebâillée entre ses seins jusqu'au nombril, à hauteur du pubis qui lui démangeait. Marthe écarta sa robe tout à fait, resta ainsi les bras presque en croix en fermant les yeux. Elle senti le vent chaud parcourir son corps libre, qui lui posait toujours un problème, et le soleil brûler sa peau. Des sons bourdonnaient à ses oreilles, de plus en plus agités.
Ensuite, elle ne se souviendrait plus de ce qui allait suivre. Entre rêve et réalité, Marthe croirait avoir laissé glisser sa robe légère, à cerises et roses, sur ses bras tendus en arrière, la ramasser et rouler dans son cabas avant de parcourir, nue dans la foule, les quinze mètres jusqu'à sa 205 bleue et rentrer chez elle.

De retour et calmée, elle se serait rendue compte de quelque chose qui la catastropha: Marthe habitait ce petit village depuis deux ans, elle y était déjà relativement connue, et le récit de son récent exploit, ne serait-ce que la partie sûre, se répandrait comme une traînée de poudre.

Une semaine plus tard, selon ce qu'on dirait autour d'elle, sur des oui-dire puis sur alerte des parents, on interna Marthe parce qu'elle se serait déshabillée puis masturbée sur un banc du parc du village.
La brune ne serait souvenue que de deux choses, vouloir rejoindre Jérôme, avec le destin duquel le sien se rapprochait, et son propre sexe qu'elle avait toujours voulu masculin, Quand Jérôme le voulait Féminin.

Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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