- Présentation de moi-même et ma famille -
J'avais vingt-quatre ans et j'habitais avec mon père et ma mère au troisième étage d'un immeuble. Oui, je sais, c'est un peu vieux pour vivre avec ses ascendants mais je ne saurais jamais vous l'expliquer. Les adultes semblaient avoir quelque chose que je n'avais pas et qui m'empêchait de vivre ma propre vie. J'ignore si vous me comprendriez si je vous confiais qu'ils ne m'avaient jamais rien dit, ce qui fait écrire des livres ou des chansons quand on a pas eu le temps.
Cette époque passait comme un retardateur de bombe et, second enfant de parents qui eurent chacun de leur côté, un fille pour mon père, un fils pour ma mère, ils étaient un peu plus âgés qu'ordinaire.
Je sais que mon demi-frère a vécu un moment avec mes parents mais il est parti vers son père à la majorité probablement. Il se fâchait avec son beau-père, mon père, avec lequel je ne m'entends pas également : un machiste immature. Une fois, ma mère, dans un moment de crise, lui avait reproché son départ, ceci explique peut-être pourquoi j'étais encore avec eux. Daniel avait su, et savais tout. Odile ressemble à son père, et peut-être à moi, alors ce n'était pas toujours très facile entre nous.
C'était à l'époque où mon demi-frère devait se faire opérer d'une tumeur bénigne, c'était sans risque.
- Entrée de Mme Stephano -
Une femme venait d'emmenager à notre étage, une porte plus loin. Elle était brune, les cheveux jusqu'aux épaules, brillants et légers, mince avec une grande allure, le visage pointu et les lèvres timides et espiègles, les paumettes vives et les yeux noirs. C'était par des bruits de couloirs que nous avions su qu'elle habitait l'immeuble et je m'amusait à la suivre quand je l'appercevait quelque part pour voir derrière quelle porte elle disparaissait.
- Internet -
D'un coup, elle se leva, déboutonna le devant de sa robe, baissa sa colotte, glissa l'appareil photo sous sa toison et l'image de son sexe avec quelques délicates rondeurs et son petit visage hautain entre ses seins apparut à l'écran. Des commentaires étouffés et stupéfiés fusèrent.
- pratiques -
- Le rendez-vous -
C'était le jour où Daniel devait entrer en salle d'opération. Maria était venue pour soutenir ma mère par sa présence. Celle-ci regardait la télévision pour se "distraire". N'importe quoi convenait, même une chaînes d'information en continue évoquant la découverte d'un corps dans la Vilaine, non loin d'ici.
Nous étions, moi, ma mère et Maria, dans la même pièce, ce qui selon moi imposait que les voix fussent basses. Elle se tenait dernière moi en me pianotant les épaules, je suposais qu'elle me caressait ma chevelure avec les pointes de ses seins et se caressait le mollet avec le cou-de-pied. Je pris sa main gauche avec la mienne à l'opposée et lui dit à l'oreille : "ce soir, je vais te sauter
- Oui ! Me lança t-elle d'une voix à peine audible en me collant son visage sous le mien, ses yeux noirs brillants et sa grande bouche rouge et ébahie.
- En fin d'après-midi, ma mère me dit : "C'est avec lui que j'ai quitté son père, nous n'avions rien à l'époque, j'ai dû me faire analyser, si je le perdais... " Et là je me demandais si décemment je pouvais m'absenter rejoindre Mme Stephano. Toujours dans une relative indifférence ou timidité avec le monde, j'avais oublié qu'à cette heure-ci Daniel était peut-être en train de se faire retirer la tumeur.
- Mme Stephano ne t'attend pas ?
- Non, dis-je avec interrogation. Ni elle ni moi n'avait rien déclaré ouvertement.
- Mais si...
C'était sans doute préférable pour elle. Daniel devait être opéré maintenant et elle attendait des nouvelles de sa belle-fille.
J'ouvris le placard qui enfermait l'ordinateur. Une porte s'entrebaillait et j'eus comme un presentiment de devoir l'ouvrir. A l'intérieur, étaient entassés des polaroïds, j'en pris trois. Toutes avaient le même thème et des personnages différents. D'abord, je m'en amusais, puis mon sang ce glaçait, Maria avait un sexe masculin entre les dents, jamais le même, et rien au bout, à l'image comme en vrai, sinon un morceau de viande vive.
J'entendis un bruit, je précipitai les photos dans le placard avant de le refermer et de m'attabler au clavier, puisque c'était le plus crédible dans l'immédiat.
Maria entrai et nous fîmes l'amour.
Un moment, elle se pencha en plongeant son bras vers le bas du lit. J'aurais trouvé le geste étrange mais sans importance si je m'attendais à rien, mais dés que j'aperçut un éclait dans sa main, je balançai la mienne sous son menton ce qui la fit basculer en arrière, sur le sol, et je m'enfuit derrière la porte de la chambre que je vérouilla de l'extérieure avec la clef ôté de la serrure. "Que fais-tu ? " dis Maria qui aurait du se douter que j'avais deviné, si elle n'était pas folle. Je répondis : "J'aime bien ton jeu, mais on n'est pas à armes égales, ce n'est pas drôle...
- Va dans la cuisine, il y a de quoi te défendre... Dépêche-toi, j'ai une autre clef... "
J'allai donc dans la cuisine où je n'y trouvais qu'un fusil... à affûter ! C'était voulu et le manche se détachait, mais il y a une chose que les ménagère ne savent pas : il peut tenir un bon bout de temps si on le fait rebondir verticalement sur une surface dure. Je le laissai tomber sur le carrelage, puis le ramassa, tandis qu'elle fouillait dans la serrure : sa clef repoussa la mienne. Je me préparais. D'un coup, elle ouvrit et se précipita vers moi sa lame en avant, je l'écartais avait le "fusil". Elle sembla stupéfaite mais recommença, mais mon arme toucha la sienne directement et lui échappa des mains, je me jeta sur elle et l'immobilisa, et s'évanouit. J'eus le temps de nouer ses poignets avec du rafia de cuisine trouvé dans un tiroir. J'utilisai plus de corde que nécessaire.
Sur le retour, je m'apperçut que j'étais blessé, rien de grave avec le recul, mais je tombai de même dans les bras de morphée. Manquant de lucidité, il me paraissait nécessaire de tracer sur le carrelage, rapidement, la première chose que me passait par la tête : "S..." en rouge évidement. Au bout d'un moment, je me reveillai et m'avançait vers notre appartemment en ayant un peu oublié les évènements.
Je ne dis rien à ma mère, et à mon père, qui venait d'avoir des nouvelles de la part de sa belle-fille : "l'opération à réussi, la tumeur était plus petite que prévue, et il suffirait de surveiller." Il lui sembla surprenant que j'exprimai une grande satisfaction en l'enlaçant. Mes parents dormirent à poings fermés, ce qui ne perturbe jamais mon père sur ce point, avec quelques somnifères. Moi, je m'inquiétait encore de mme Stephano encore ligotée au lit car elle se reveillerait bientôt, ce qui était déjà fait, mais elle pleurait. Elle m'implorait sincèrement mais sa personnalité était trop trouble pour que je l'eût libèrée.
- Tu ne peux pas continuer comme ça...
Elle comprit, elle m'aimait. Avec quelques somnifère, elle s'endormit. Le lendemain, de bonne heure, le gendarme Villeret vint et remarqua l'inscription sanguine : "S..." Il se précipita vers la chambre de Maria et trouva le placard à photo. Nous trois sommeillons encore, et Maria aussi d'après ce que nous avions su, quand le gendarme trouva toutes les victimes, du moins leurs photos, ou pluôt elles étaient bien au nombre de cinq.
Plus tard, plus autonome, par curiosité, je visitai son site et découvrit qu'il était encore en activité, j'y ai rencontré Clotilde.