Lundi 13 février 1 13 /02 /Fév 14:03
Isaboa

Le sommet du soleil était jaune et dépassait l'horizon. De minutes en minutes, le bas rouge apparaissait. Un point noir, un dixième du diamètre de l'astre incandescent, le traversait. Le satellite avait été fendu, de part en part, dans tes temps immémoriaux, par une météorite et la rougeur de l'étoile passait quelque peu au travers. Comme le soleil continuait à se lever, le point fendu s'évadait par le bas rouge qui effleurait les montagnes du lointain.
Le corps d'Isaboa commençait à ressentir la dureté de la planche sous la paille. La clarté du jour naissant illuminait le petit carré percé dans la pierre. Elle va bientôt entendre les sabots emprunter le chemin qui mènent aux chambres
Quatre prêtresses dont la Mère vont frapper à chaque porte et s'entendre réciter la Prière. La Prière du levé remercie le Seigneur d'avoir prodigué un sommeil reposant. Isaboa, comme les autres Novices, se précipita derrière le bois épais percé d'une ouverture et témoigner sa gratitude.
La novice devait maintenant s'habiller. Elle enleva sa longue chemise blanche sans se toucher le corps et enfiler une longue robe en gardant les yeux fermés.
Isaboa assista à la Messe de matinée. Aujourd'hui, les Novices seront de sortie.
Les quatre sœurs emmenèrent une dizaine de Novices dans les rue de Divipolis à la rencontre de l'Ultime Siège, centre politique et religieux du continent nord.
La troupe remontait une rue  commerçante. Les vendeurs criaient, les chalands marchandaient, les enfants couraient entre les passants, pressés et distraits. C'était une rue assez large et pavée, une montée qui se terminait en une bosse jusqu'à l'Ultime Siège.
Isaboa aperçut un jeune homme arracher un fruit à un étalage, courir et entrer chez un autre commerçant pour échapper à des Prêtres d'Armes qui avait engagé la poursuite. Guidée par son simple sens du devoir, Isaboa s'engouffra dans la boutique, provoquant l'effarement de ses consœurs qui n'avaient pas vu le vol se produire.
Isaboa se retrouva seule dans la boutique. Il y avait une sortie à l'arrière, bien utile pour les livraisons, la raison pour la quelle le jeune-homme était entré là.
Un homme assez gros et joviale, brun, chauve sur le dessus du crâne, descendait de sa réserve qui était à l'étage. Son ventre rond tel une barrique, le faisait transpirer pendant qu'il rejoignait le rez-de-chaussée en frôlant les deux rampes.
Pour une raison obscure l'homme arracha la coiffe d'Isaboa juste avant que les Prêtres d'Armes ne soient entrés. Sœur Annaboa et les Novices virent avec stupéfaction Isaboa ses longs cheveux bruns, brillants et décoiffés à l'air. Les Prêtres d'Armes durent l'emporter.
Les mécréants sont, par définition, méprisables mais ils sont également irresponsables, le Seigneur et le Malin  luttant pour l'empire des âmes. Alors, le sort des ces gens, ainsi de ceux qui s'en occupent, est ambiguë. Ils sont maltraités mais prioritaires et ceux qui les surveillent, les Prêtres Gardiens, sont dépréciés, à cause de cela ou pour une raison antérieure, parce qu'ils ont peut-être été exposés à l'influence du Diable qui n'est jamais loin en ces lieux. Bref, c'est la tare du continent nord, la justice, le continent croyant, par rapport au continent du sud, laïc et ignoré.

Isaboa risquait d'attendre longtemps avant que son affaire ne soit démêlée. Son âme, peu atteinte, peut attendre.

La Novice, la nuit venue, assise sur la planche qui lui servirait à dormir, ce qui ne change rien à ses habitudes sauf qu'elle n'aurait pas dormi, vit entrer des Prêtres Gardiens entrer dans la salle des femmes. La salle contient une centaine de cages alignées le long de trois allées. Les cages entre deux allées, celles qui ne sont pas contre un mur, sont regroupées. Isaboa s'étonnait d'y trouver des Novices, voir des Sœurs, en plus des femmes du peuple, des voleuses et des catins. Ce n'était rien à côté de ce qui allait suivre.
Les Prêtres Gardiens parlaient fort, avec désinvolture, plaisantaient presque et portaient des robes peu soignées.

-Elle est nouvelle celle-là, dit un grand, la quarantaine, ridé et hâlé.
-" Novices " tu veux dire, rétorqua un autre, petit brun, le visage lumineux et vif.

Les Prêtres s'étaient approchés d'une cage. Les Novices et les sœurs, dans les autres cellules, reculèrent, se masquant le visage en tournant le dos. Isaboa se demanda ce qui allait se passer et une peur monta dans sa gorge nouée. Tout d'un coup, les prêtres enlevèrent leur robe, nus, un petit organe inconnu dressé aux yeux de la Novice. Elle sursauta, cria comme une damnée à qui  on eu jeté de l'eau bouillante au visage, se retourna, cachant ses yeux de peur que le Diable put y entrer.
Prêtres, au nombre de quatre, nus comme des enfants venus au monde, extirpaient la Novice, nouvellement emprisonnée et dans le même état qu'Isaboa.  Elle devait avoir l'impression d'avoir à faire avec le Diable quadruplé.
Le grand arracha la coiffe de la Novice avant d'aller chercher, avec un complice, une table sur laquelle les Prêtres qui tenaient les poignets tournèrent et couchèrent leur victime et fermèrent des liens de fer cloués à la table autour de ses mains. Les bras de la Novice tirés en arrière et le pli de ses genoux dans le vide, les Prêtres  remontèrent doucement la robe noire ; la Novice avait l'impression qu'on lui arrachait la peau, puis sa chemise blanche, le tout sous son menton agité comme celui d'une démente.
Un Prêtre Gardien prit dans sa gibecière, les prêtres sont chasseurs, plusieurs bouteilles d'alcool d'algues diverses, interdit sur le continent croyant. Le Prêtre versa quelques gorgées d'alcools épais et colorés, à cause des algues, dans la bouche qui se secouait en tous sens, répandant le liquide piquant un peu partout sur le visage.
Les Prêtres redressèrent la table ; la Novice pliait et écartait ses genoux, tandis que les gardiens allait ouvrir quelques cellules de catins.
A nouveau, Isaboa, toute étonnée qu'elle ne soit brûlée par la venue du Diable en son sein, attirée par des bruits qui annonçaient d'autre évènements, regarda discrètement. Elle vit la Novice, le corps totalement nu, ouverte, suspendue à une table à la verticale, enivrée d'alcools qui coloraient son torse.
Les catins se déshabillèrent sans attendre, jetant leurs habits peu discret dans la poussière. Isaboa les vit s'agenouiller et prendre les organes des hommes en bouche, elle qui ne connaissait que les pies des vaches que seuls les moines avaient le droit de toucher pour recueillir le lait. La Novice, aperçut dans un éclair miraculeux de lucidité, un tatouage sur la poitrine, de deux prêtres. Lorsqu'elle vit le même signe sur un sein d'une catin, elle referma de nouveau ses yeux, tournée dans la direction opposée à l'infâme scène.

Après quelques heures de réflexion, remise de ses émotions, Isaboa avait imaginé demander aux geôliers de rencontrer le maître Tatoueur, chose qu'on ne peut refuser, pour des raisons religieuses. Il est bien dit icic que les Dissolus ne sont pas des incroyants mais des partisans de la domination par la chair en quelque sorte. Pour eux les faibles avait le devoirs d'épencher les pulsion des plus croyants.
Si le Maître Tatoueur porte ce titre, c'est à cause de la Scène de l'Elu. Scène durant laquelle le Divin se serait confié à un tailleur de pierre dans une lumière si forte qu'il ui aurait brûlé la peau autour d'une médaille qui lui pendait au cou. Depuis, les Maître Tatoueurs sont spécialement désigné pour bénir à l'encre la chair des croyants.
Rendue chez le Maître Tatoueur de la prison, Isaboa, consulta le registre des signes. Tous signes attachés à la religion et aux superstitions y sont reproduits. Le registre, aux pages extrêmement fines, est aussi épais qu'est longue la main d'un homme. A cause de son poids, le Maître tourna le plateau monté sur un axe sur lequel est posé le livre ouvert. Isaboa, le consulta. Les signes sont rangés par familles et la Novice retourna les pages par pincées sans cesse plus petite. Elle trouva le signe et le désigna au Maître. Le signe devait être tatoué sur le haut du sein gauche et comme Isaboa ne devait ni se toucher ni se voir, le tatoueur lui enfila un sac sur la tête avant d'enfiler ses gants. Il prit sa pointe aiguisé trempé d'encre et, en douceur d'abord pour tracer la forme, fortement ensuite pour pénétrer la chair, dessina le signe.
Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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