Jeudi 5 janvier 4 05 /01 /Jan 10:13
J'étais footballeur professionnel avant de m'occuper des mimimes aujourd'hui. Mon destin à basculer il y a trois ans.

C'était en fin de saison de Ligue 2. Je faisais du vélo parce que le jogging habituel, les chocs au sol, aurait abimer mon genoux droit, délicat à l'époque.

Le ciel s'obscurcissait à grande vitesse. Comme j'avais toujours une certaine apréhension vis à vis du tonerre, j'accelerais mon pédalage. La route, communale, étais en mauvaise état, parsemé de nids de poule. Au loin, le chemin brillait d'une façon bizarre. Des paysans remuaient des futs sur un tallus, à gauche.

Un bruit énorme survint. Je ne sais pas si c'était le tonerre ou un choc de fut. Un éclair. Je fis un écart et dérappa dans un trou. Je me souvient que ma selle écrasa l'intérieur de ma cuisse et qu'une pédale heurta ma cheville.

La roue de mon vélo tournait dans le vide, de plus en plus loin, dans le noir.

Plus tard, je me réveillait dans ma chambre. Il y avait une infirmière qui se recoifffait face à un miroir. Elle était ronde, le sourire doux, brune aux cheveux courts partant du front qu'elle avait petit et plissé.

Elle me tournait le dos. Je sortais d'un coma léger. Je m'étais reveillé d'un coup, le regard vif. La pièce était claire, froide. Je dis : "bonjour". Elle sursauta, se retourna, la main sur la gorge. Elle s'approcha, se pencha et me regarda comme une poule qui avait trouvé un couteau.

Bonjour, dit-elle doucement.

Son front avait des plis, son nez, retroussé, les paumettes, saillantes.

J'étais aussi surpris qu'elle : non seulement je la voyais à l'époque comme elle était, mais aussi petite, gamine, avec ses parents, sa maison; comme elle sera, vieille, ses enfants, son appartement; ce qu'elle à fait hier, autrefois; ce qu'elle fera, demain, dans des années. Son disque dur sur le mien. J'ai vu ce que ses yeux ont vu, ce qui les ont fait pleurer. J'ai senti ce que sa peau a touché, celles et ceux qui lui on fait du mal, une fessée d'enfance, une caresse d'adulte. J'ai entendu ce qu'elle a entendu, ce qui lui a fait hausser le coeur, de peur, ce qui la fit courir, empêcher, à temps ou non. J'ai capté les mêmes odeurs que les siennes, ce qui lui a rappelé la campagne, celle d'une autre dans le cou d'un homme. J'ai le goût de ses plats préférés sur ma langue, celui de l'air de la mer quand elle l'a vu pour la première fois. Il n'y a pas que cela. Il y a son corps, celui d'autres, ce qu'elle a osé faire avec, seule, ses fantasmes inavouables.

Le temps pour moi n'étais plus qu'une convention. Le présent signifiait ce qui pouvait être changé in estremis et le passé, figé. Le futur, une souffrance, les malheurs que je voyait venir sans pouvoir agir, pas toujours. Heureusement, une capacité nouvelle naissait en moi, celui d'occulter à volonté, en avant ou en arrière, et de découvrir, pour agir ou comprendre.

Un jour, je pris Béatrice, c'est le nom de mon infirmière, par le bras. je lui dis : "Béatrice, Corrine, votre fille, à trouvé la bouteille d'ammoniac que vous avez acheté hier..." Elle était surprise, interrogative, puis appeurée. Elle partit comme un cou de fusil. L'après-midi, elle vint me voir.

-Monsieur Jambart, je ne comprends pas...
-Je sais... c'est incroyable...

Je lui raconte tout.

Jour après jour, Béatrice comprennait bien mes nouveaux dons et s'en amusait.

-Ainsi vous savez comment je suis, nue...
-Désolé...
-Et quand j'étais avec...
-Franck, c'est ça ?
-Ho, mon dieu, je ne peux rien vous cacher.
-Il aurait aimé... Heu... Vous aviez envie aussi mais vous ne l'avez jamais fait.
-Quoi donc ? Ho non, ce n'est pas drôle !








Par Max Licenz - Publié dans : maxlicenz
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