Lundi 13 février 1 13 /02 /Fév 14:08
La correction de Marine
Une passion impossible

Le sourire
Claire Lamberteau était une femme mince, gracieuse, les cheveux blonds mi-longs maintenus en chignon. Elle portait un pull blanc et léger à col en pointe, une jupe droite vert-pomme. Mère comblée de deux filles, elle était fidèle à un mari qui l'était également.
Chaussée de hauts talons blancs, Claire quitta une chambre baignée de lumière pour un sombre couloir lambrissé de bois clair. Elle portait une lourde valise de cuir renforcée de lanières. La blonde la posa dans le couloir et tourna sur sa droite. C'était à nouveau une pièce éclairée. Claire poussa prudemment la porte contre une bibliothèque très ordinaire et improvisée, remplie de romans policiers et de dossiers.
Paul Lamberteau, sous époux, professeur de lettre classique, était penché sur des feuilles raturées, le crayon rouge à la main, lunettes rondes sur le nez. Paul était un grand brun, élégant, de type méditerranéen, la peau doré, l'œil noir. Il portait un costume sombre, austère, égayé par une chemise blanche déboutonnée. Il tournait le dos à un ordinateur et à une armoire ancienne.
C'était un bureau assez grand, peint en blanc, un secrétaire entre deux bibliothèques. Celle du fond était vitrée et refermait nombre de dictionnaires et autres encyclopédies. Le secrétaire était sans raffinement, carré, avec trois tiroirs des deux côtés.
Claire se pencha vers la joue droite de Paul qui ôta ses lunettes. Elle embrassa sa tempe, allai reprendre sa valise et, un peu plus loin dans le couloir, ramassa des clés sur une console. La blonde vérifia son maquillage dans le miroir accroché au-dessus, avant le salon adossé au bureau et la cuisine sur sa gauche.
Elle ouvrit la porte de la maison, monta dans la Rover au coffre ouvert, garé sur le gravier qui tapissait la cour entourée de végétation. Elle se mit au volant, frêle dans ce gros véhicule, et démarra vers la ruelle tranquille de l'aisée banlieue parisienne. C'était fin juin. Elle allait préparer leur maison de bord de mer, lieu de leurs vacances imminentes.
Paul garderait la maison pour terminer la correction des copies de ses élèves et assurer les quelques jours de classe qu'ils restaient. Une copie attirait particulièrement son attention. Une écriture toute en rondeurs et en boucles, à l'encre claire, s'y étalait. C'était celle de Marine, une réunionnaise de dix-huit ans.

Paul s'aperçut qu'il songeait déjà au commentaire de cette copie pendant les précédentes, s'il devait être sévère ou indulgent. Il se rendit compte également qu'il pensait souvent à Marine, tous les jours. En classe, il l'avait sans cesse dans le coin de l'œil. Il mesurait tout en fonction d'elle, s'il lui donnait la parole autant qu'aux autres, si untel devait être noté plus ou moins bien qu'elle, etc. S'il laissait aller son crayon, il lui écrirait un mot, en dessous de la vérité mais qui fait déjà trembler l'ordre établi de sa vie et de sa personne. Le comprendrait-elle et l'espérerait t-il ? En avait-il le droit? Peut-être, s'amusant à séduire,  jouerait-elle à l'amour sans aimer? Ou lui, égoïste, voulait-il se rassurer sur sa capacité à plaire ?
Ses souvenirs le ramenaient au milieu de la semaine précédente. Marine, droite, était assise au premier rang, dans la salle où il enseignait. Ses vêtements aux couleurs vives moulaient son corps majestueux, les hanches évasées. Ses jambes effilées étaient croisées, brillantes grâce aux rayons du soleil qui passaient par la fenêtre. Marine portait un très court short jaune qui laissait distinguer la naissance d'une fesse couleur caramel. Elle avait un corsage rose à fines bretelles dont les plis enserraient son corps ainsi que ses petits seins sphériques. Un petit pendentif en or brillait sur sa peau bronzée et désignait la vallée étroite qui séparait les globes de sa poitrine.
Paul craignait au plus haut point le sourire de Marine. Cela le déstabilisait immanquablement. Chaque fois, il faisait mine de chercher quelque chose quelque part. Les lèvres ciselées de la métisse dévoilaient ses dents lumineuses. Des fossettes se creusaient sous ses pommettes. Qui plus est, ses yeux riaient perpétuellement. Le métissage, dont elle était le fruit, procurait à ses yeux diverses teintes. Ces couleurs peuplaient les rêves de Paul : elle sortait nue de l'océan bleu turquoise, étincelante, l'or du soleil colorait sa peau.

Une sonnerie marquant la fin des cours retentit. Les élèves fermèrent leur cahier. Paul était comme obligé d'officialiser la fin du cours. Les filles riaient fort et les garçons se bousculaient. Ils enfilèrent leur manteau, fermèrent leur sac et s'agglutinèrent vers la porte. Les chaises crissaient et les tables se remuaient.

Marina resta à la fin du cours, se leva et s'approcha de Paul. Droite et pulpeuse, elle lui dit :

-J'aimerais vous parler…
-Je vous écoute… dit-il en essayant de regarder ailleurs.
-Non, un autre jour…

L'infidélité
Cet autre jour était le lendemain. Paul arrivait à la salle des professeurs. Il entendit des bruits derrière la porte des toilettes. Un halètement comme quelqu'un qui souffrirait. Il entra. C'était encore derrière une porte, plus audible maintenant, plus inquiétant. Il tourna l'une des poignées des toilettes. Il fut interloqué, poignardé. Son cœur se brisa comme du cristal tombé par terre.

Il avait vu Marine presque de profil, penchée contre une séparation, au-dessus de la cuvette. Le corsage remonté, ses petits seins magnifiques remuaient dans le vide. Le short baissé, elle faisait l'amour avec un garçon, sauvagement, diablement, insupportablement.
Il était aussi jeune qu'elle, plus sombre de peau. Il tournait le dos à l'enseignant. Il la prenait par les hanches et claquait ses cuisses contre les fesses brûlantes, infernales. Elle lui était entièrement ouverte et s'en régalait. Il y régnait une odeur acide et piquante. Comme dans un cauchemar, la métisse tourna la tête et défia Paul d'un regard diabolique et moqueur. Elle cria, brailla, hurla, comme le démon, davantage que nécessaire. Elle souriait, s'enrageait et ses yeux, ses pommettes brillaient de sarcasme. De sa peau s'élevait une vapeur satanique.
La tenue des deux amants, les tentatives du jeune-homme auparavant, comment elle a accepté, on comprendra plus tard, les bruits.
Paul, rouge de colère comme de honte, aurait pu le tuer. Son regard était sombre et il eut une bouffée de haine. Il n'aurait pas fait non plus de détail à celles ou ceux qui se seraient trouvés sur son passage. Acerbe, il fuit vers sa voiture. Il rentra chez lui et téléphona pour s'excuser de son absence.
Le décor le long de sa fuite, ce qu'il croise, qu'il bouscule, le monde à l'extérieur, la rue, sa voiture.
Paul n'aimait pas mentir. Il avait dit qu'il était malade. En réalité, il tournait en rond, s'en voulant d'être tombé dans le piège. Il avait réagi comme elle voulait : un amoureux bêta, un jaloux lâche. Paul aurait aimé ne pas être attaché à Marine. Mais, après tout, rien ne prouvait que c'était le cas ! Un autre que lui aurait pu tomber sur cette scène infâme, dégradante, et s'en être émue de la même manière. Mais lui reviendrait demain. D'autant plus, mauvais menteur comme il est, il n'avait prétexté qu'un petit bobo. Il décida alors d'affronter la petite avec la plus grande indifférence.

Il reprit ses cours, donc, après une nuit de cauchemar.
Une fois de plus, Marine resta après le cours.

-Vous avez encore quelque chose à me dire ? Fit-il en rangeant ses affaires.

Il lui tournait le dos, le visage renfrogné plongé dans sa serviette. Il attendait une réponse, voire des excuses. N'entendant rien, il se retourna. Marine était assise sur le bureau. Elle était confuse, intimidée. Ses mains se joignaient entre ses cuisses. Son dos se courbait sans élégance.

-Je me suis servie de vous, je m'excuse…
-Vous excuser de quoi ? Vous avez votre vie, j'ai la mienne… Elles se sont rencontrées accidentellement…
-J'ai cru que vous n'alliez pas venir !
-Qu'est ce que vous racontez ?
-Je vous aime…
-Ne racontez pas de bêtises !
-Ce ne sont pas des bêtises !
-Mais enfin ! Ce n'est pas cela l'amour !
-Qu'en savez-vous ?

Le pardon
Il hésita. La question aurait du lui paraître idiote. Il aimait une femme, mais ce n'était pas celle à qui il aurait du penser, en tant qu'homme marié. Elle continua :

-Je vous attendais dans le couloir. Il est venu… Je voulais vous rendre jaloux. Il a continué… Vous étiez en retard…
-Je n'étais pas en retard ! Mon premier cours commençait en milieu de matinée ! J'étais en avance pour vous rencontrez !

Elle se mit à pleurer. Elle joignit ses mains sur son visage. Paul tira sur l'avant bras de Marine. Ses lèvres pleines s'incurvaient vers le bas. Ses larmes ruisselaient sur ses joues. Il sortit un mouchoir en papier et épongea ses larmes. Elle sourit. Il ne craignit plus son regard chatoyant et multicolore. Paul tenait ses poignets dans ses mains. Ils se rapprochèrent et joignirent leurs lèvres hésitantes. Comme deux adolescents amoureux, ils inclinèrent leurs têtes doucement. Peu à peu, ils mêlèrent leurs langues. Les genoux de Marine, assise, encadrèrent les cuisses de Paul. Leurs corps se collèrent l'un à l'autre. Les mains de l'enseignant caressèrent sous le corsage rose de la métisse. Il sentait le dos nu et appréciait ses creux et ses courbes. Ses mains glissèrent vers le bas, sous la ceinture du short. Il sentit la chaleur et la fermeté de ses fesses. Ses petits seins ondulèrent avec sa respiration, plus rapide. Paul chercha à défaire le short. Marine, excitée, retira son corsage. Sa poitrine, dense et fière, brillait. Il embrassa les seins tandis qu'elle se coucha sur le bureau. Elle poussa son short en bas de ses cuisses soyeuses. Paul pressait les mamelons veloutés pleins de vie en les tétant tel un nourrisson. Il posa ses lèvres sur son ventre, plus bas encore. Le sexe bronzé et duveteux perlait de désir. Marine ondulait sur le bois, ses bras comprimant sa poitrine et tirant la chevelure de Paul vers elle. Il mouillait et faisait vibrer son clitoris avec clappement de langue.

Elle se redressa et prit la nuque de Paul. Debout contre lui, elle le fit tourner. Elle déboucla sa ceinture et fit descendre son pantalon. Il caressait son dos superbe et se coucha, nu, sur son propre bureau. Marine posa un baisé sur l'extrémité turgescente de la verge. Sa langue rose en fit le tour, humide et frémissante. Elle enlaça ses lèvres gracieuses autour du membre de Paul. Elle le regardait droit dans les yeux, allait et venait avec grâce. Elle devint ardente à l'ouvrage et se délectait de la verge tendue de Paul qui anhélait, gémissait. Elle la faisait frétiller sur sa langue.

Elle grimpa et s'empala sur lui. Elle semblait danser aux yeux de Paul. Elle montait, descendait, ondulait des hanches luisantes comme une flamme, un serpent.

La Réunionnaise se mit sur ses pieds et se redressa. Elle était debout, au-dessus de lui. Elle fit demi-tour et se mit à quatre pattes. Sa bouche encercla le gland. Elle senti la langue de Paul goûter son sexe béant et glisser jusqu'à son anus. La pointe humide pénétrait de plus en plus le disque plissé. Son petit trou s'entrouvrit. Il passa sa langue au-dessus de l'ongle de son index qui élargissait l'ouverture. Il  caressait son clitoris de l'autre main. Il sentait sa verge se comprimer, le bout au fond de la gorge de Marine, et la base par ses lèvres distendues.

Paul souleva une hanche de la métisse. Elle souleva son genoux qu'elle posa contre l'autre. Il se  dégagea, s'agenouilla, fit aller Marine dans l'alignement du bureau. Il introduisit son doigt dans l'anus, en entier, puis deux. Marine senti Paul entrer en elle, doucement, entièrement.

Il allait et venait rapidement. Il sentait des ongles lui griffer la bourse. Les siens s'enfonçaient dans les fesses charnues. Elle s'aidait à jouir en grognant de plaisir. Ils le firent en même temps à l'intérieur des cuisses dorés. Marine étala, mélangea les substances et porta ses doigts à sa bouche, se redressa, se tourna et fit goûter à Paul le nectar sucré et salé, acide et amer, fruit de leurs ébats.

L'adieu aux larmes
Ils restèrent enlacés sur le bois chaleureux du bureau. La salle était inondée de lumière. Quelle vision magnifique ! On aurait dit une peinture, une scène gravée à jamais dans le bois de l'autel improvisé. Ils étaient couchés en chien de fusil, le bras de Paul replié sur Marine. Il captait l'arôme de sa chevelure. Leurs corps embrasés, incandescents se refroidissaient doucement.

-Que fais-tu l'année prochaine ? Demanda t-il.

Elle eut un haut-le-cœur.

-Je ne serais plus là… Dit-elle.
-Où seras-tu ? Tu me diras…
-C'était un adieu…

Elle l'avait interrompue. Paul était terrorisé.

Sur ces mots, ses souvenirs obsédants, l'enseignant s'arrêta de corriger les copies. Il ne corrigera plus jamais les restantes. On le retrouva mort, le dernier jour de l'année, dans les toilettes, en face de la salle des professeurs. Marine aimera d'autres hommes mais elle craindra toujours de trop se lier à eux.
Par Maximilien Licenz - Publié dans : maxlicenz
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